
Confignon, juillet
«Drogue près des écoles, les Pâquis se mobilisent», lisait-on dans la «Tribune» du 18 juin dernier. Les habitants du quartier témoignent sous pseudonymes, craignant peut-être des représailles: «Il y a beaucoup de toxicomanes qui errent dans le quartier comme des zombies», dit l’un d’eux; «On les voit fumer devant nous, se piquer dans les toilettes publiques», dit un autre.
Le fait que tout cela se déroule en particulier devant l’école rend la chose évidemment encore plus insupportable. Et que font les autorités? La police passe de temps en temps, principalement pour intimider trafiquants et drogués, puisqu’elle ne peut se féliciter que de «l’arrestation d’un trafiquant» (un seul!) depuis «l’été 2021». On admettra, comme l’avance la Brigade de police voie publique et stupéfiants, que l’identification des filières est extrêmement difficile, mais force est donc de constater que l’efficacité de la force publique est virtuellement nulle.
«Conseillère administrative chargée des écoles, Christina Kitsos juge la situation inacceptable». Au moins cela. Mais quels sont alors ses projets? Son département a renforcé les nettoyages, réparé ce qui devait l’être; elle a opté pour le rehaussement de la barrière qui entoure l’école afin de sécuriser les lieux et a décidé de les fermer pendant la nuit. Il s’agit donc juste de mesures palliatives, en aucun cas d’une quelconque action contre la propagation des narcotiques. De toute façon, il convient de réaliser que nous ne faisons que subir les conséquences de la politique laxiste tant fédérale que cantonale vis-à-vis de la drogue. Cette dernière est tolérée, si ce n’est encouragée, par exemple par l’institution de «shootoirs officiels», la légalisation du cannabis (pour commencer), réputé dorénavant «récréatif» en dépit des multiples accidents qu’il provoque, etc.
Si on veut se débarrasser des narcotiques, il faudrait les combattre au lieu de s’en accommoder, ce qui passe en premier lieu par l’arrestation et l’incarcération (de longue durée) des coupables, puis de leur expulsion (définitive) s’il s’agit d’étrangers. On constaterait alors un rapide reflux de cette calamité qui actuellement nous empoisonne et nous coûte socialement très cher, pour la seule consommation du cannabis, sans parler bien entendu des multiples autres drogues, des maladies et traitements induits, des journées de travail perdues, des accidents.
Jurek Estreicher
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Lettre du jour – Drogue aux Pâquis: que faire?