Votation du 21 maiDoris Leuthard défend la stratégie énergétique
Pour la ministre, la loi sur l'énergie permettra de réduire la consommation, d'améliorer l'efficacité et de promouvoir le renouvelable.
Les Suisses vont-ils approuver la révision de la loi sur l'énergie concoctée par le Conseil fédéral? Verdict dans les urnes le 21 mai. Et pour les convaincre, la présidente de la Confédération Doris Leuthard a lancé mardi la campagne en faveur du projet. La stratégie énergétique 2050 est «sûre, propre et suisse», a-t-elle dit devant la presse.
Cette révision vise à réduire la consommation d'énergie, à améliorer l'efficacité énergétique et à promouvoir les énergies renouvelables à 11'400 gigawatt d'ici 2035. La construction de nouvelles centrales nucléaires sera en outre interdite. La loi permettra à la Suisse de diminuer la dépendance à l'égard des importations d'énergies fossiles et de promouvoir les énergies renouvelables indigènes. L'argent sera ainsi investi en Suisse et non à l'étranger, a affirmé la ministre devant la presse à Berne.
La Suisse renforcée
L'objet soumis à votation renforcera la Suisse, a souligné Doris Leuthard. Grâce aux incitations prévues pour diminuer la consommation d'énergie et l'importation des combustibles fossiles comme le pétrole, notre dépendance à l'égard de l'étranger pourra être réduite et le climat préservé, a-t-elle avancé. La Suisse paie en effet 13 milliards de francs par an pour importer son énergie.
A cela s'ajoute un monde de l'énergie en pleine mutation avec la chute des prix de l'électricité. Les BKW ont annoncé la fermeture de Mühleberg pour 2019 pour des raisons économiques. «La stratégie énergétique est notre réponse à ces changements. On va vers un marché avec des installations plus petites et délocalisées», a ajouté la ministre de l'énergie. «Ne rien faire coûterait plus cher».
La promotion des énergies renouvelables indigènes favorise en outre l'innovation, génère des investissements et crée des emplois en Suisse, selon elle. «Notre pays est ainsi bien équipé pour l'avenir. Beaucoup de communes, de cantons et d'entreprises ont déjà fait un pas dans cette direction et profitent des opportunités qui s'offrent à eux».
Plusieurs volets
La loi sur l'énergie contient plusieurs plans d'attaque. Un premier volet concerne les économies et une meilleure efficacité énergétique en ce qui concerne les bâtiments, les transports et les appareils électriques. Depuis 2000, la consommation individuelle a déjà baissé de 14,5%, a souligné Benoît Revaz, directeur de l'Office fédéral de l'énergie (OFEN). Le programme Bâtiments, en place depuis 2010 et arrivant à échéance fin 2019, sera reconduit. Les propriétaires procédant à un assainissement énergétique pourront donc toujours demander une contribution financière. Les possibilités de déduction fiscale seront en outre étendues.
Autre volet: la promotion des énergies renouvelables. Le système de rétribution de l'injection d'électricité sera reconduit. Il rétribue le courant injecté dans le réseau par les producteurs d'électricité issue des énergies renouvelables. Avec la révision de la loi, l'optimisation du système va se poursuivre. L'éolien, le solaire ou la petite hydraulique seront encouragés via un système de prime à l'injection, limité dans le temps et «optimisé», selon Doris Leuthard.
40 francs de plus par ménage
Ce développement n'est pas gratuit et les consommateurs vont devoir passer à la caisse. Berne percevra un supplément sur le réseau électrique. Celui-ci passera de 1,5 à 2,3 centimes par kilowattheure, ce qui générera des recettes supplémentaires de l'ordre de 480 millions de francs par an. Un quart de l'augmentation, soit 120 millions de francs, bénéficiera aux grandes installations hydroélectriques existantes. Cette augmentation coûtera quelque 40 francs de plus par année pour un ménage de quatre personnes.
Enfin, avec la révision, la Suisse va sortir peu à peu du nucléaire. Les centrales existantes peuvent rester en service aussi longtemps que leur sécurité est garantie. En revanche, la construction de nouvelles centrales sera interdite. L'accident de Fukushima, le renforcement des exigences de sécurité qu'il a entraîné et les répercussions provoquées sur les coûts ont été des facteurs déterminants., a rappelé la ministre.
Futur incertain
Lundi, 4 associations économiques ont présenté leurs arguments contre cette stratégie. Selon elles, sa mise en oeuvre est trop floue et coûterait trop cher aux entreprises. En outre, l'approvisionnement en électricité de la Suisse pourrait ne pas être assuré à l'horizon 2030. Et la stratégie ne dit pas clairement comment parvenir à réduire la consommation d'électricité.
Tout n'est encore pas décidé. «On ne sait pas à quoi ressemblera le monde de demain. Mais je suis étonnée qu'une partie de l'économie doute de la capacité d'innovation de la Suisse», a rétorqué Doris Leuthard. Elle ne doute pas qu'une solution sera trouvée pour stocker de grande quantité d'électricité produite.
Et de critiquer les opposants à la stratégie, qui ne proposent pas d'alternatives. La construction de centrales à gaz, pas assez rentable actuellement, n'est pas une solution: «la meilleure alternative, ce sont les énergies vertes» car elles préservent le climat, a remarqué la ministre.
Nouvelles idées
La deuxième partie de la stratégie énergétique, qui visait à augmenter l'efficacité énergétique via des instruments fiscaux, est morte-née. Le Conseil national a enterré leprojet pendant la session de printemps.
L'OFEN réfléchit à d'autres idées pour inciter le marché à consommer moins d'énergie, sans pour autant faire grimper les prix. Pour cela, il pourrait aussi faire pression sur les distributeurs les plus chers.
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