Venezuela«Disparitions forcées» de trois collaborateurs de Juan Guaido
Ces «disparitions» se sont produites après le départ de Leopoldo Lopez, mentor de l’opposant Juan Guaido, vers l’Espagne, dimanche.

Le chef de l’opposition vénézuélienne, Juan Guaido a dénoncé mardi la «disparition forcée» de trois de ses collaborateurs depuis le départ de son mentor, Leopoldo Lopez, vers Madrid après avoir passé 18 mois dans la résidence de l’ambassadeur espagnol à Caracas.
«Le journaliste Roland Carreño ainsi que Yeferson Sarcos et Elias Rodriguez ont disparu depuis plus de 12 heures», a tweeté le président du Parlement, reconnu comme président par intérim par une cinquantaine de pays, parmi lesquels les États-Unis. Le Collège national des journalistes (CNP) a assuré de son côté que Roland Carreño «est détenu» au siège du Service Bolivarien de Renseignement National, dans la capitale Caracas.
«Nous condamnons la campagne de discrédit contre l’État de Droit au Venezuela concernant la détention de Roland Carreño, interpellé en flagrant délit», a répondu sur Twitter le ministre de la Communication et de l’Information vénézuélien, Freddy Nañez. Sans mentionner Yeferson Sarcos et Elias Rodriguez, Freddy Nañez a assuré que Roland Carreño «a reconnu sa participation dans des délits contre l’ordre constitutionnel visant à remettre en cause la paix de la République».
Le procureur général Tarek William Saab a de son côté parlé sur Twitter d’enquête préliminaire liant Rolnd Carreño à «l’importation d’armes de guerre et d’argent liquide dans le but de promouvoir des actions violentes» dans le pays. Les trois opposants ont «disparu depuis lundi», à 17H30 heure locale (22H30 en Suisse), selon le directeur de l’ONG de défense des droits de l’homme Foro Penal, Alfredo Romero, qui comptabilise 359 «prisonniers politiques» dans le pays.
«Des personnes très proches ont disparu»
Washington, principal soutien à Juan Guaido, a dénoncé la «disparition forcée» de Roland Carreño, coordinateur opérationnel de Voluntad Popular, le parti de Leopoldo Lopez dont est issu Juan Guaido. Les «disparitions» se sont produites après le départ de Leopoldo Lopez vers l’Espagne, dimanche.
Condamné à près de 14 ans de prison en 2015 pour incitation à la violence lors de manifestations anti-gouvernementales qui avaient entraîné la mort de 43 personnes et fait plus de 3000 blessés entre février et mai 2014, Leopoldo Lopez avait été placé en 2017 en résidence surveillée.
Le 30 avril 2019, il avait été libéré et avait participé à une tentative de renversement de Nicolás Maduro, approuvée par Juan Guaido. Mis en échec, du fait du soutien de l’armée au président vénézuélien, Leopoldo Lopez avait trouvé refuge dans la résidence de l’ambassadeur espagnol. Lors d’une conférence de presse à Madrid mardi, Leopoldo Lopez a dénoncé le fait que «ces dernières heures des personnes très proches ont disparu sous la dictature».
AFP/NXP
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