Guerre en Ukraine (direct)Kiev dit avoir subi l’attaque nocturne de drones «la plus importante»
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L’Ukraine a affirmé dimanche avoir contré dans la nuit «l’attaque de drones la plus importante» sur Kiev «depuis le début de l’invasion» russe, les autorités militaires disant avoir détruit 52 des 54 drones explosifs lancés par Moscou dans le pays dont «plus de 40» au-dessus de la capitale.

«Au total, un nombre record de drones explosifs lancés ont été enregistrés: 54 !», a indiqué l’armée de l’air ukrainienne sur Telegram, affirmant en avoir «détruit 52». Les autorités ont enregistré à ce stade deux morts et trois blessés à Kiev.
Un homme est mort à Kiev après une attaque «massive» de drones russes, en raison d’une chute de débris de ces appareils sur la capitale, a annoncé dimanche son maire Vitali Klitschko.

«Dans le district de Solomyanskyi de la capitale, en raison d’une chute de débris de drones près d’une station-service, une femme de 35 ans a été hospitalisée et un homme de 41 ans est mort», a écrit Vitali Klitschko sur Telegram. Il avait expliqué un peu plus tôt que la défense aérienne de Kiev avait abattu «plus de 20 drones» qui se dirigeaient vers la ville.
Entre sensibilisation à l’école et recherche de charges non explosées, le travail de la Fondation suisse de déminage est très varié. Reportage.

Téhéran a accusé samedi le président ukrainien, Volodomyr Zelensky, de critiquer l’Iran dans le but d’obtenir plus d’aides et d’armes de la part des Occidentaux dans le conflit contre la Russie.
La diplomatie iranienne réagissait à une vidéo diffusée mercredi, dans laquelle le dirigeant ukrainien appelle le «peuple iranien» à faire pression sur son gouvernement pour qu’il s’éloigne de la «terreur russe» et cesse de livrer des drones pour mener des attaques de grande ampleur en Ukraine.
«La répétition de fausses allégations du président ukrainien contre le gouvernement et le peuple iraniens» vise à «attirer le plus possible d’armes et d’aide financière des pays occidentaux», a déclaré le porte-parole de la diplomatie iranienne, Nasser Kanani.

Dans sa vidéo, sous-titrée en persan, Voldymyr Zelensky dénonce le fait que, lorsqu’un drone Shahed 136, de fabrication iranienne, «frappe un dortoir avec des étudiants, des gens meurent, un incendie se déclare, des sauveteurs arrivent, puis, quelques minutes plus tard, un seconde Shahed frappe pour tuer des sauveteurs».
Après une série de bombardements nocturnes, l’Ukraine a annoncé avoir abattu près de 60 drones Shahed pendant les nuits de jeudi et vendredi. «Vos Shahed qui terrorisent l’Ukraine chaque nuit signifient que le peuple iranien est poussé de plus en plus dans le côté obscur de l’histoire», a déclaré M. Zelensky dans sa vidéo, relayée sur les réseaux sociaux en Iran.
Téhéran a indiqué avoir fourni des drones à Moscou, mais a assuré que ces livraisons avaient eu lieu avant l’offensive en Ukraine. «La République islamique a toujours déclaré être opposée à la guerre en Ukraine», a répété samedi Nasser Kanani.
Deux drones ont endommagé un bâtiment administrant un oléoduc dans la région de Pskov, dans l’ouest de la Russie, a annoncé samedi le gouverneur régional, nouvel incident d’une série d’attaques menée sur le sol russe ces derniers jours.
L’explosion est la dernière d’une série d’attaques aériennes en Russie ces dernières semaines. «Tôt le matin, une explosion a endommagé le bâtiment administratif de l’oléoduc près de Litvinovo, dans le district de Nevelsky», à environ dix kilomètres de la frontière avec le Bélarus, a déclaré le gouverneur Mikhaïl Vedernikov.
Peu de temps après, il a ajouté que, selon les premières informations, le bâtiment avait été «endommagé à la suite d’une attaque par deux véhicules aériens sans pilote». Aucune victime n’a été signalée et une enquête est en cours.
Selon des informations non confirmées publiées par Baza, un média russe sur Telegram avec des sources dans les services secrets, les drones ciblaient la station de pompage de pétrole Transneft de Pskov.

Baza a également rapporté une attaque au drone ayant visé une autre station pétrolière, dans la région de Tver, au nord-ouest de Moscou.
Dans un communiqué, le gouvernement régional a de son côté simplement mentionné «la chute d’un drone» près du village d’Erokhino, sans faire de victimes. Il n’a pas donné plus de détails sur les circonstances de l’incident.
Enfin, la région de Belgorod, cible d’une incursion armée spectaculaire depuis l’Ukraine en début de semaine, a subi de nouvelles frappes dans un village proche de la frontière, selon un message de son gouverneur Viatcheslav Gladkov sur Telegram samedi.
Le dirigeant n’a pas rapporté de victimes à ce stade. Ces dernières semaines, les informations d’attaques de drones en Russie se sont multipliées, généralement dans les régions limitrophes de l’Ukraine. Vendredi, deux drones ont endommagé des bâtiments dans le centre de la ville de Krasnodar, dans le sud de la Russie.
Moscou a accusé Kiev -- et ses soutiens occidentaux -- pour le nombre croissant d’attaques et d’opérations de sabotage. D’une manière générale, l’Ukraine nie ces accusations.
Maire de la ville de Mykolaïv, sur la ligne de front dans le Sud de l’Ukraine, Oleksandre Sienkevitch refuse de s’attarder sur les doutes occidentaux à propos de la capacité de l’Ukraine d’intégrer l’Union européenne et l’Otan.
Créateur d’une entreprise technologique dans le New Jersey, aux Etats-Unis, il a endossé cette semaine son élégant costume d’homme d’affaires pour venir à Bruxelles faire pression sur les décideurs politiques occidentaux afin qu’ils soutiennent la lutte de l’Ukraine pour vaincre l’envahisseur russe et reconstruire le pays, y compris sa ville meurtrie.
«Je sais que cela semble terrible, mais nous considérons cette guerre comme une chance de devenir meilleurs», a-t-il déclaré à l’AFP après avoir participé à un forum du groupe de réflexion américain German Marshall Fund à Bruxelles.

«Nous voulons finaliser beaucoup de choses qui se sont passées avant la guerre, comme la possibilité de faire partie de l’Otan et de l’Union européenne», insiste-t-il.
Bruxelles et Washington affichent leur solidarité à l’égard de Kiev, mais certains doutes s’installent, même parmi les amis de l’Ukraine, quant à la rapidité avec laquelle elle peut être intégrée.
L’Ukraine, avec sa réputation de corruption et d’instabilité politique, mènera-t-elle réellement les réformes nécessaires avant de demander l’adhésion à l’UE?
M. Sienkevitch rejette ces doutes. Les Ukrainiens mettent leur vie en jeu pour gagner la guerre et défendre la frontière orientale de l’Europe, dit-il. Des mesures anti-corruption sont mises en place.

Une fois les combats terminés, l’Occident doit être prêt à intégrer rapidement l’Ukraine dans l’UE et dans l’alliance de l’Otan, soutient-il. Pour étayer son propos, il raconte l’histoire de Mykolaïv, ville portuaire et de construction navale située dans le Sud du pays.
Lorsque les forces russes sont arrivées depuis la Crimée annexée en février et mars de l’année dernière, elles ont tenté de s’emparer des ports ukrainiens de la mer Noire. Alors qu’elles se dirigeaient vers l’ouest en direction d’Odessa, Mykolaïv et sa défense organisée à la hâte leur ont barré la route.
La ville a été pilonnée et bombardée pendant 219 jours. Selon le maire, 159 personnes ont été tuées et environ 1000 blessées. Quarante-cinq pour cent des bâtiments publics de la ville --écoles et cliniques-- ont été détruits. Les forces russes ont été repoussées de Mykolaïv et de l’autre côté du fleuve Dniepr au sud de Kherson.
Plusieurs centaines de fonctionnaires allemands travaillant notamment dans les secteurs de l’éducation et de la culture vont devoir quitter dans les prochains jours la Russie à la demande de Moscou, a indiqué samedi une source gouvernementale allemande à l’AFP.
Cette décision fait suite à une décision des autorités russes imposant à l’Allemagne de réduire fortement d’ici début juin ses personnels diplomatiques et d’institutions publiques comme le centre culturel Goethe Institut ou l’école allemande de Moscou, a-t-elle ajouté.
Cette source confirmait une information révélée par le quotidien allemand Süddeutsche Zeitung, qui parle d’une «déclaration de guerre diplomatique de Moscou» à Berlin.
A la suite de la récente réduction de la présence des services secrets russes en Allemagne, sous pression de Berlin, le ministère russe des Affaires étrangères a fixé «en avril un plafond pour le nombre de personnels diplomatique et d’organisations publiques allemandes» autorisé à rester en Russie, indique-t-on au ministère allemand des Affaires étrangères.
«Cette limite fixée par la Russie à compter de début juin implique de grandes coupes dans tous les domaines de la présence (allemande) en Russie», a-t-on ajouté de même source.
Le ministère n’a pas donné de chiffre sur le nombre de personnes concernées mais une source gouvernementale a précisé que les informations du quotidien Süddeutsche Zeitung, qui parle de plusieurs centaines de personnes, était «correctes».
Les autorités allemandes ont tenté ces dernières semaines de faire revenir le ministère russe sur sa décision, mais sans succès, selon le journal.
Par conséquent, les fonctionnaires allemands, personnels diplomatiques et consulaires, mais surtout personnes travaillant dans la culture et l’éducation, vont devoir faire leurs valises dans les prochains jours.
Berlin n’en restera pas là et va s’assurer d’un «équilibre» avec la Russie, suite à cette mesure, selon la source gouvernementale.
En avril, Moscou avait déjà annoncé l’expulsion d’une vingtaine de diplomates allemands, en représailles, selon les autorités russes, à une mesure similaire prise par Berlin.
L’Ukraine a adressé au gouvernement allemand une demande officielle de livraisons de missiles de croisière air-sol, de type Taurus avec une portée d’au moins 500 km, a indiqué samedi le ministère allemand de la Défense à l’AFP.
«Une demande de la partie ukrainienne nous est parvenue au cours des derniers jours», a avancé la porte-parole, sans vouloir donner de détail sur les quantités. Reste à savoir maintenant si Berlin acceptera ou pas, ce qui devrait susciter de vifs débats en interne.
Le gouvernement allemand a nettement augmenté ses fournitures d’armement à Kiev au cours des derniers mois mais s’est montré jusqu’ici réticent au sujet de missiles de croisière ou d’un soutien à l’aviation ukrainienne, pour l’aide à la livraison de chasseurs F-16 par exemple.

Le Taurus est un missile de croisière air-sol, transporté par des chasseurs et développé par la société germano-suédoise du même nom. Du fait de sa portée, il serait en mesure de frapper des cibles situées très loin derrière l’actuelle ligne de front dans l’Est de l’Ukraine.
Le Royaume-Uni, l’un des principaux soutiens de Kiev, a récemment annoncé son intention de livrer des missiles de croisière Storm Shadow à l’Ukraine, devenant le premier pays à lui fournir ce type d’armement à longue portée.
Ces développements interviennent alors que Kiev prépare depuis des mois une contre-offensive destinée à repousser les troupes russes des territoires qu’elles occupent en Ukraine.
Le Parlement polonais contrôlé par les nationalistes a adopté vendredi une loi controversée créant une commission d’enquête sur «l’influence russe en Pologne», qualifiée de «coup d’Etat constitutionnel» par l’opposition, avant les élections législatives de l’automne.
Composée de neuf membres choisis par la chambre basse, la commission pourra décider si la personne visée a succombé ou non à l’influence russe dans les années 2007-2022, et la condamner.
Aucune instance d’appel à ces décisions n’a été prévue par le pouvoir, sauf en cas d’éventuelles irrégularités formelles concernant le fonctionnement de la commission.
La personne jugée coupable pourra être interdite d’occuper des postes publics liés à l’accès aux finances publiques et aux informations classifiées, et ce pendant 10 ans, afin «de l’empêcher d’agir à nouveau sous influence russe au détriment des intérêts de la République de Pologne», en vertu de cette loi.
Selon les critiques du nouveau texte, la mise en place de cette commission viole les principes constitutionnels de séparation des pouvoirs politique et judiciaire, l’organe s’adjugeant en outre les pouvoirs d’un procureur et d’un tribunal à la fois.

L’opposition qualifie le texte de «lex Tusk» (loi Tusk) du nom du chef de la principale formation de l’opposition centriste la Plateforme civique, Donald Tusk, ancien Premier ministre polonais dans les années 2007-2014 puis président du Conseil européen, bête noire du pouvoir en place. Elle refuse de participer aux travaux de la commission.
Selon l’opposition et nombre de commentateurs, la loi est destinée à compromettre les adversaires des populistes de Droit et Justice (PiS) avant les législatives prévues à l’automne et empêcher M. Tusk et d’autres responsables politiques des camps adverses de prendre les postes de responsabilité en cas de victoire lors du scrutin.
Début mai, le texte a été rejeté par le Sénat, contrôlé par l’opposition, mais la majorité nationaliste a réussi à l’adopter dans un deuxième vote à la chambre basse vendredi, avec 234 voix pour et 219 contre.
Lors du vote au Sénat, le sénateur indépendant Krzysztof Kwiatkowski a estimé que «cet acte renverse les principes de la civilisation occidentale basée sur le respect de la loi : c’est comme si une bande de Huns avait décidé de créer une loi». D’autres sénateurs ont qualifié la loi de «chasse aux sorcières» et de «tribunal fantoche».
Le chef de la commission sera nommé par le Premier ministre polonais Mateusz Morawiecki. Ses membres n’encourent aucune responsabilité pour leurs décisions. Pour entrer en vigueur, la loi doit être encore signée par le Président polonais Andrzej Duda, issu lui aussi du pouvoir en place, qui ne s’est pas encore prononcé à ce sujet.
Le secrétaire d’Etat américain Antony Blinken se rendra la semaine prochaine en Finlande, qui a récemment rejoint l’Otan, et y donnera un discours en faveur du soutien à l’Ukraine face à la Russie, a annoncé vendredi le département d’Etat.
Il se rendra le 1er et 2 juin à Helsinki, après une rencontre à Olso en Norvège avec les ministres des Affaires étrangères des pays alliés. Avant cela, M. Blinken se rendra d’abord en Suède, pays candidat à une adhésion à l’Otan, et rencontrera les Premiers ministres des trois pays nordiques.
A Helsinki, Blinken tiendra un discours «pour mettre l’accent sur toutes les façons qui ont fait de l’agression de la Russie contre l’Ukraine une erreur stratégique», a indiqué le porte-parole du département d’Etat, Matthew Miller.
Il soulignera à cette occasion «nos efforts continus de soutien à l’Ukraine pour la défense de son territoire, de sa souveraineté et démocratie, dans la recherche d’une paix juste et durable», a-t-il précisé.

La rencontre à Oslo vise, elle, à préparer le sommet des dirigeants de l’Otan qui se tiendra en juillet à Vilnius, capitale de la Lituanie.
Plusieurs ex-pays de l’URSS et membres de l’Otan espèrent obtenir lors de ce sommet des engagements officiels envers l’Ukraine, même si une offre d’adhésion semble peu probable.
L’alliance possède une clause de protection mutuelle, régie par l’article 5, qui oblige tous les alliés à défendre un membre en cas d’attaque. Dereck Hogan, l’un des responsables américains chargé des Affaires européennes, a fait savoir que les Etats-Unis -- première force militaire de l’Otan -- n’étaient pas pressés de faire des promesses officielles.
«Nous allons réfléchir à des façons de soutenir les aspirations euro-atlantiques de l’Ukraine», a déclaré M. Hogan à des journalistes.
«Mais pour l’instant, les besoins immédiats de l’Ukraine sont d’ordre pratique, donc nous devons nous concentrer sur le renforcement de leurs capacités de défense et de dissuasion», a-t-il poursuivi.
Selon lui, M. Blinken va chercher à obtenir des «progrès sur les objectifs principaux» de l’Ukraine, mais des annonces ne sont pas attendues à l’issue de la rencontre d’Oslo.
La Finlande et la Suède, qui ont pendant des décennies opté pour une stratégie de non-alignement militaire pour éviter un conflit avec Moscou, ont revu leur position et demandé une adhésion à l’Otan après l’invasion russe de l’Ukraine en février 2022.
La Finlande a officiellement rejoint l’organisation de défense commune en avril. La Suède, elle, attend encore, son sort étant aux mains de la Turquie et la Hongrie, qui doivent toutes deux donner leur accord à son adhésion, cette décision nécessitant l’unanimité des membres de l’organisation.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan s’y oppose pour l’instant car il reproche à Stockholm d’héberger des membres du Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK), qu’Ankara considère comme des terroristes.
Les diplomates occidentaux espèrent qu’Ankara revoit sa position à l’issue des élections présidentielles, dont le second tour se tient dimanche.
M. Blinken se rendra en Suède dans la ville de Lulea, au nord du pays, dans laquelle il participera à une réunion du Conseil du commerce et des technologies (CCT) entre l’Union européenne et les Etats-Unis, qui vise notamment à instaurer des normes communes, pour rivaliser avec la Chine.
Le président brésilien Lula a décliné vendredi une invitation à se rendre à Saint-Pétersbourg, au cours d’un entretien téléphonique avec son homologue russe Vladimir Poutine, après son rendez-vous manqué avec le chef de l’Etat ukrainien Volodymyr Zelensky au sommet du G7.
«J’ai remercié (Poutine) de son invitation au Forum économique international de Saint-Pétersbourg» du 14 au 17 juin «et je lui ai répondu que je ne pouvais pas me rendre en Russie en ce moment», a tweeté Luiz Inacio Lula da Silva.
«Mais je lui ai redit que le Brésil, tout comme l’Inde, l’Indonésie et la Chine, était disposé à dialoguer avec les deux parties prenantes au conflit en vue de parvenir à la paix», a-t-il ajouté.

Contrairement à plusieurs puissances occidentales, le Brésil n’a jamais imposé de sanctions financières à la Russie ni accepté de fournir des munitions à Kiev. Brasilia tente de se positionner en tant que médiateur.
Lula a suscité la polémique en affirmant à plusieurs reprises que les responsabilités du conflit étaient partagées, même s’il a récemment condamné l’invasion russe de l’Ukraine.
A l’issue du sommet du G7 à Hiroshima, le président brésilien s’était dit «contrarié» de ne pas avoir discuté en tête-à-tête avec M. Zelensky. Il avait toutefois ajouté qu’il ne voyait pas l’intérêt de rencontrer son homologue ukrainien dans l’immédiat, estimant que ni lui ni Vladimir Poutine ne souhaitaient la paix.
Le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov a dit voir vendredi de «sérieux obstacles» à la recherche d’une solution pacifique en Ukraine, en recevant l’émissaire chinois Li Hui à Moscou, auprès duquel il a vanté le rôle «positif» de Pékin.

Lors de leur entretien, «le ministre russe des Affaires étrangères a réaffirmé l’engagement de Moscou en faveur d’une résolution politico-diplomatique du conflit, notant les sérieux obstacles créés par l’Ukraine et ses soutiens occidentaux à la reprise des pourparlers de paix», a indiqué la diplomatie russe dans un communiqué.
L’émissaire chinois Li Hui, qui effectue une tournée européenne d’une semaine et est attendu vendredi à Moscou, a été reçu mercredi à Berlin par le secrétaire d’Etat Andreas Michaelis.
«L’échange sur la guerre d’agression russe contre l’Ukraine a été au centre de cet entretien intensif», a indiqué un porte-parole du ministère, Christian Wagner, lors d’une conférence de presse régulière.
«La Chine, en tant que membre permanent du Conseil de sécurité des Nations unies, a la responsabilité particulière de jouer un rôle constructif en faveur de la paix et de la sécurité dans le monde», a estimé ce porte-parole, rappelant que Berlin «soutiendrait l’Ukraine aussi longtemps que nécessaire» face à Moscou.
«Les deux parties ont convenu de poursuivre l’échange sur la guerre d’agression russe contre l’Ukraine», a-t-il conclu.
Le directeur de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), Rafael Grossi, présentera mardi à l’ONU une proposition pour protéger la centrale nucléaire ukrainienne de Zaporijjia, occupée par l’armée russe, dans l’espoir de trouver un accord avant une possible contre-offensive de Kiev.
«M. Grossi prévoit d’informer le Conseil de sécurité de l’ONU de la situation en terme de sûreté nucléaire» à Zaporijjia «lors d’une réunion le 30 mai présidée par la Suisse», selon une déclaration de l’AIEA transmise à l’AFP.
Le chef de l’instance onusienne mène depuis des mois des négociations pour assurer la protection de ce site du sud-est de l’Ukraine, où la situation est jugée très précaire du fait des bombardements liés aux combats.
Cette centrale, la plus grande d’Europe, est située sur les bords du fleuve Dniepr qui, dans cette zone, sépare les deux camps. Elle a été visée à plusieurs reprises par des tirs et a été coupée du réseau électrique à sept reprises depuis sa prise par l’armée russe, le 4 mars 2022.

Rafael Grossi, qui dispose d’une équipe d’experts sur place, a visité le site fin mars et intensifié depuis ses efforts, mettant en garde contre «le danger très réel d’un accident nucléaire».
«Cela ne peut pas continuer. Nous jouons avec le feu», a-t-il encore répété dans un communiqué en début de semaine.
Initialement évoquée, l’idée d’une zone démilitarisée autour du site a été abandonnée pour privilégier des mesures réalistes, acceptables à la fois par Kiev et Moscou. «C’est très simple: ne tirez pas sur la centrale et n’utilisez pas la centrale comme base militaire», a insisté le responsable de l’AIEA à plusieurs reprises, priant Moscou de ne pas y entreposer des équipements militaires.
Selon une source diplomatique européenne, interrogée par l’AFP, «il n’est pas sûr que les deux camps acceptent les principes» du plan. «A ce stade, cela semble peu probable», a-t-elle estimé.
La centrale de Zaporijjia, qui produisait auparavant 20% de l’électricité ukrainienne, a continué à fonctionner les premiers mois de l’offensive russe avant d’être mise à l’arrêt en septembre.
Depuis, aucun de ses six réacteurs ne génère de courant, mais l’installation reste connectée au système énergétique ukrainien.
L’électricité est essentielle pour faire tourner les pompes assurant la circulation d’eau. Car il faut constamment refroidir le combustible des coeurs des réacteurs ainsi que celui placé dans les piscines d’entreposage pour éviter un accident de fusion et des rejets radioactifs dans l’environnement.
Deux drones se sont abattus vendredi dans le centre de Krasnodar, une grande ville du sud-ouest de la Russie, à environ 200 kilomètres de la Crimée, endommageant des bâtiments mais sans faire de victimes, a indiqué le gouverneur régional.
«La raison de l’incident de ce matin dans la rue Morskaïa (à Krasnodar) est la chute de deux drones. Des bâtiments sont endommagés, mais aucune infrastructure vitale. Et l’essentiel est qu’il n’y a pas eu de victimes», a indiqué sur Telegram le gouverneur Veniamine Kondratiev.
Des médias locaux ont diffusé vendredi matin une vidéo d’une caméra de surveillance montrant un objet volant non identifié s’écrasant dans une gerbe de flammes près de voitures en stationnement.
Les autorités locales avaient signalé une détonation à 04H17 locales (03H17 en Suisse).

La ville de Krasnodar, qui compte plus d’un million d’habitants, est l’une des cités qui ont la plus forte croissance démographique de Russie. Elle est située à l’est de la Crimée, péninsule ukrainienne annexée pr Moscou en 2014.
Ces dernières semaines, le territoire russe a été frappé par une série d’attaques de drones et de sabotages imputés par Moscou à Kiev, parfois très loin du front en Ukraine.
Plusieurs incidents ont touché la région de Krasnodar. Début mai, un incendie s’était notamment déclaré dans une raffinerie visée par une frappe de drone.
Au moins une personne a été tuée et quinze autres blessées dans une frappe russe ayant touché vendredi une clinique à Dnipro, grande ville du centre-est de l’Ukraine, a annoncé le président Volodymyr Zelensky.

«Frappe de missile contre une clinique dans la ville de Dnipro. Une personne a été tuée et quinze autres ont été blessées», a écrit M. Zelensky sur Telegram en publiant une vidéo sur laquelle on peut voir des bâtiments fortement endommagés et surmontés de panaches de fumée noire.
Le journaliste américain du Wall Street Journal Evan Gershkovich, arrêté en mars en Russie pour des accusations d’espionnage qu’il rejette, a fait appel de la prolongation de sa détention provisoire, selon des informations du tribunal publiées vendredi.

Selon le site du tribunal municipal de Moscou, la défense du journaliste a fait appel de la décision d’un juge, prononcée mardi, de prolonger sa détention provisoire jusqu’au 30 août, dans l’attente de son procès.
Le Kremlin affirme qu’Evan Gershkovich a été interpellé en «flagrant délit», sans avancer de preuves, le dossier étant classé secret. Il est notamment accusé d’avoir recueilli des informations sur l’industrie de la défense russe.
Evan Gershkovich, sa famille, son employeur le Wall Street Journal et les autorités américaines rejettent catégoriquement ces accusations passibles de 20 ans de prison.
Evan Gershkovich, qui a travaillé auparavant pour l’AFP à Moscou, est le premier journaliste étranger arrêté en Russie pour «espionnage» depuis la chute de l’Union soviétique. Il se trouve actuellement dans la prison moscovite de Lefortovo.
Son arrestation s’inscrit dans le contexte des graves tensions diplomatiques entre les Etats-Unis et la Russie provoquées par le conflit en Ukraine, où Washington soutient Kiev militairement et financièrement face à Moscou.
Le Kazakhstan a balayé vendredi la possibilité d’intégrer une union plus étroite sur le modèle de celle existante entre le Bélarus et la Russie, qui œuvre pour maintenir une influence contestée sur ses alliés en Asie centrale.
«Le Kazakhstan n’a pas l’intention de créer ou de rejoindre une union d’Etats, quelle qu’elle soit», en référence à l’intégration poussée et grandissante entre Moscou et Minsk depuis le début de la guerre en Ukraine, a écrit vendredi le porte-parole du président Kassym-Jomart Tokaïev sur sa page Facebook.

Cette semaine, Tokaïev a souligné le décalage dans le «degré d’intégration» entre la Russie et le Bélarus, par rapport à d’autres ex-républiques soviétiques alliées de Moscou, dont le Kazakhstan. Il a même appelé à «discuter de ce problème» en présence de ses homologues russe Vladimir Poutine et bélarusse Alexandre Loukachenko.
Si le Kazakhstan reste un proche allié de la Russie, avec laquelle elle fait partie de diverses alliances militaires et économiques, cet immense pays situé au cœur de l’Eurasie attire également les convoitises de la Chine, des Occidentaux et de la Turquie.
Poids lourd économique d’Asie centrale grâce à ses hydrocarbures, le pays a maintenu une politique étrangère équilibrée, mais est soupçonné par les Occidentaux d’aider Moscou à contourner les sanctions imposées pour son invasion de l’Ukraine.
Tokyo a déclaré vendredi avoir imposé des sanctions supplémentaires envers la Russie, conformément à l’engagement des pays du G7 lors de leur sommet à Hiroshima (ouest du Japon) en fin de semaine dernière.
Le Japon va imposer de nouvelles sanctions comprenant le gel d’actifs de 17 ressortissants et 78 organisations russes, ainsi que l’interdiction d’exporter des biens et services vers 80 entités russes, a annoncé le porte-parole du gouvernement Hirokazu Matsuno.
Les interdictions à l’export portent sur des produits destinés à des sociétés russes liées au complexe militaro-industriel du pays, ainsi que sur des services de construction et d’ingénierie.
Les forces russes ont à nouveau bombardé Kiev dans la nuit de jeudi à vendredi, a annoncé l’administration civile et militaire de la ville. «Encore une attaque aérienne sur Kiev, la 13ème d’affilée depuis début mai! Et comme toujours, de nuit», a indiqué l’administration sur son compte Telegram. Selon elle, des missiles de croisière ont été lancés par des bombardiers stratégiques Tu-95MS venus de la région de la mer Caspienne. «Selon des informations préliminaires, toutes les cibles ennemies dans l’espace aérien de Kiev ont été détectées et détruites», a-t-elle ajouté.
Dans son point matinal quotidien, l’état-major ukrainien a fait état de 55 attaques aériennes russes au cours de la journée écoulée, dont 36 par des drones explosifs, et de quatre attaques de missiles.«Un missile S-300 a frappé un barrage dans la zone de Karlivka de la région de Donetsk» (est), a précisé l’état-major. «En conséquence, il existe un grand danger d’inondation des communautés environnantes», a-t-il ajouté, précisant avoir en revanche intercepté tous les projectiles lancés lors des raids aériens.
Par ailleurs, en Russie, une «détonation» a provoqué des dégâts dans un immeuble à Krasnodar, une ville proche de la Crimée, sans faire de victime, selon les autorités locales citées par l’agence Ria Novosti. Un média pro-russe, Readovka, a publié sur sa chaîne Telegram une photo d’un immeuble dont le dernier étage ainsi que le toit sont endommagés et noircis.
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