Les examens finaux sont annulés au Collège et à l'ECG
La délivrance des titres se fera sur la base des résultats du 1er semestre. Une session de rattrapage sera possible pour les élèves en échec.
Les élèves en dernière année du Collège et de l'Ecole de culture générale (ECG) peuvent souffler: leurs examens écrits finaux sont annulés. Le Département de l'instruction publique (DIP) a déclaré mercredi que les tests écrits de maturité et de fin d'études sont supprimés. Cette annonce faisait suite aux annonces du Conseil fédéral, qui a délégué aux cantons la décision de maintenir ou non ces épreuves. Pour rappel, les examens oraux avaient déjà été annulés la semaine passée.
La conseillère d'Etat en charge de l'Ecole, Anne Emery-Torracinta, a justifié son choix, guidé par des raisons sanitaires et organisationnelles. «Ces sessions rassemblent 2400 élèves. Il aurait fallu, pour respecter les mesures sanitaires, échelonner les examens, trouver un moyen de ne pas surcharger les transports publics au moment des délicates phases du déconfinement, entre autres. La question de l'équité se posait aussi: tant que l'enseignement présentiel n'a pas repris, tout le travail de préparation et de révision se fait hors de l'école. Or, tous les élèves n'ont pas accès chez eux à un lieu calme pour réviser et se préparer.»
Au final, a-t-elle résumé, «dans la situation si particulière que nous vivons aujourd'hui, le maintien des examens écrits pour tous les élèves aurait engendré de nombreux problèmes sans apporter de réelle plus-value.» Voilà qui rejoint les arguments d'un groupe d'étudiants qui avait écrit une longue lettre, soutenue par une dizaine d'associations d'élèves, à la conseillère d'Etat il y a quelques jours. Ils lui demandaient d'annuler la session, invoquant notamment la difficulté de respecter les distances sociales mais également les conditions de révision difficiles avec des cours d'appuis inexistants et des répétiteurs indisponibles.
Session de rattrapage en juin
Les élèves qui répondaient aux critères d'obtention de la maturité ou du certificat de l'ECG à l'issue du 1er semestre 2019-2020 obtiendront donc leur titre. Quant aux jeunes non-promus, ils auront la possibilité de se présenter en juin à une session de rattrapage portant sur le champ enseigné jusqu'au 13 mars. La session comprendra l'ensemble des examens écrits prévus soit cinq pour la maturité gymnasiale, quatre à six pour le certificat de l'ECG. Les notes obtenues seront combinées avec les moyennes du 1er semestre. Anne Emery-Torracinta a toutefois précisé que cette session de rattrapage sera ouverte uniquement aux élèves pour qui les résultats aux examens permettraient arithmétiquement d'obtenir leur titre.
Enfin, concernant la maturité professionnelle, le gouvernement fédéral a décidé qu'elle sera décernée sur la seule base des notes d'école obtenues en cours d'année pour garantir l'égalité des chances.
Les élèves en vacances?
L'année est donc validée. Les élèves sont alors déjà en vacances? Anne Emery-Torracinta assure que non. «Que ce soit à distance ou plus tard en classe, les semaines à venir seront consacrées au développement des connaissances et compétences nécessaires pour leur formation dans les hautes écoles ou les écoles supérieures», a-t-elle indiqué. Chaque élève aura donc droit à un programme à la carte? Le Département n'est pas entré dans les détails.
Pourquoi ne pas décaler les examens?
Du côté du syndicat des enseignants du secondaire II, l'UNION, on prend acte de l'annulation. «Aujourd'hui, c'est la solution la moins dommageable pour l'élève, réagit Christophe Ebener, membre. Mais cette décision arrive bien tard.» Et de rappeler qu'une partie des maîtres était favorable aux tests. «La Société suisse des enseignants du secondaire II avait lancé un sondage fin mars auprès de ses membres. La majorité soutenait le maintien des examens, quitte à les repousser.»
Jean Romain, député PLR, écrivain et ancien enseignant, rejoint cette majorité. «On pouvait s'arrêter à ce qui a été appris jusqu'au jour où l'école a dû fermer ses portes! Et prolonger l'année des dernières volées jusqu'à la mi-juillet, afin de mener à terme le cursus.» Pour lui, cette décision est un aveu de l'échec de l'enseignement à distance, qui est un «pur jeu spéculatif pour donner bonne conscience au département. Il était illusoire d'en attendre quelque chose. On n'aurait pas dû laisser croire qu'on pourrait quand même en faire quelque chose.»
École privée mécontente
La conseillère d'Etat a également mentionné les écoles privées. A Genève, deux établissements - l'école Moser et l'Institut Florimont - peuvent faire passer la maturité cantonale. La magistrate a prévenu: «Leurs élèves sont soumis aux mêmes règles que les autres, il n'y aura pas d'examens écrits.» Le directeur de l'Institut, Sean Power, indique qu'il suivra «bien entendu» les directives du Conseil d'Etat. «La reprise du 11 mai nous laissera l'opportunité de préparer nos élèves au mieux pour leurs études supérieures.»
Alain Moser, lui, directeur de l'école éponyme, prend en revanche acte de la décision avec plus de déception. «C'est un aveu de l'échec de l'enseignement en ligne à l'école publique et révélateur du virage numérique manqué. Mais chez nous, 97% des parents (sur 700 familles) questionnés ont estimé que l'enseignement dispensé était parfaitement à la hauteur. J'estime que la matière pouvait être évaluée. Sans compter que c'est une manière de respecter l'engagement inédit des enseignants et des élèves.»
Le directeur a finalement décidé de maintenir les examens. Mais ils ne seront pas notés. «On délivrera aux élèves un certificat attestant qu'ils ont suivi et réussi l'ensemble du programme. Cette appréciation pourra être ajoutée à leur dossier.» Et peut-être les aider à entrer à l'université. «Certains élèves ont besoin de mentions pour entrer dans des universités étrangères mais leurs notes du premier semestre sont tout juste insuffisantes. Or, on ne sait pas s'ils pourront participer à la session de rattrapage.»
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