Révélations fiscalesDes voix à gauche appellent à la démission de Valérie Dittli
La Jeunesse socialiste vaudoise estime que la conseillère d’État a commis «une faute grave» en agissant par «pur tourisme fiscal».

Le week-end a été animé autour de Valérie Dittli. Révélée vendredi soir par la RTS dans son émission Forum, l’annonce que la ministre des Finances n’a pas payé d’impôt dans le canton avant 2022 – malgré son emploi d’assistante-doctorante en droit à l’UNIL dès 2016 – a provoqué un déluge de réactions. La droite a sorti le parapluie de rigueur, la gauche s’est outrée.
«Fuir fiscalement le canton dans lequel on décide de s’engager politiquement n’est pas digne d’une conseillère d’État. En raison de cette faute grave, la Jeunesse socialiste vaudoise demande donc à Valérie Dittli de démissionner de son poste.»
Dernier orage en date, celui de la Jeunesse socialiste vaudoise (JSV). Elle n’y va pas par quatre chemins. «Fuir fiscalement le canton dans lequel on décide de s’engager politiquement n’est pas digne d’une conseillère d’État. En raison de cette faute grave, la JSV demande donc à Valérie Dittli de démissionner de son poste», exige-t-elle dans un communiqué.
Les jeunes à la rose dénoncent l’attitude de la centriste. Elle avait déplacé son domicile fiscal à Lausanne en 2021 lorsqu’elle visait une place à la Municipalité et au Conseil communal, avant de remettre ses papiers chez ses parents à Oberägeri (ZG), puis de redéménager fiscalement en janvier 2022 à l’approche des élections cantonales vaudoises.
«Opportunisme politique»
«S’engager en politique, qui plus est en tant que présidente d’un parti cantonal, nécessite une certaine exemplarité. Ainsi, les allers-retours incessants de Mme Dittli entre Oberägeri et Lausanne au gré des actualités politiques témoignent de son opportunisme politique et de son égoïsme fiscal.» La JSV en déduit que Valérie Dittli a agi par «pur tourisme fiscal», rappelant l’économie de 20’000 francs réalisée – calculée par la RTS – «grâce à ses micmacs fiscaux». Elle conteste ce montant.
Le président du Parti socialiste vaudois, Romain Pilloud, a de son côté qualifié la situation de «grave» sur Twitter, affirmant que le PS posera «toutes les questions pour faire la lumière» sur cette affaire. Plus virulente, la conseillère nationale socialiste Ada Marra a qualifié Valérie Dittli de «conseillère d’État hors sol», qui «n’aime pas» le canton de Vaud. L’UDC Kevin Grangier, lui, estime qu’il s’agit d’un «mauvais procès» dans «Le Matin Dimanche».
De son côté, Valérie Dittli a réagi dimanche en annonçant à «Blick» qu’elle allait demander à un expert fiscal d’analyser sa situation fiscale passée, afin de «clarifier si tout était légal et correct». Elle continue à se dire convaincue de n’avoir «rien fait de mal, ni juridiquement ni moralement».
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