Lettre du jourDes transports publics à risque

Genthod, 14 octobre
Le 14 octobre 2020, la Suisse a dénombré 2823 cas supplémentaires de coronavirus en 24 heures. Le même jour, on apprenait que Genève, avec un taux d’incidence de 325,1 cas pour 100’000 habitants, se situait loin devant les autres cantons suisses (moyenne nationale: 148,7 cas). Pour mémoire, tout pays où ce taux dépasse 60 est considéré comme « à risque » par le Conseil fédéral.
Le même jour, une de mes connaissances devait se rendre tôt le matin de Genthod à Genève. Elle avait le choix entre prendre sa voiture et affronter les bouchons qui caractérisent la circulation aux heures de pointe, en minimisant son risque d’entrer en contact avec le virus, ou alors prendre le Léman Express et réduire marginalement les encombrements routiers, mais au prix d’un risque accru d’être infectée.
Par égard pour la planète, elle a choisi la seconde option. Mal lui en a pris.
Elle voulait prendre le train de 07h17 à Genthod-Bellevue. Hélas, un haut-parleur lui a appris que ce convoi était supprimé. Celui de 07h32 ferait donc l’affaire. Mais il était en retard et ce n’est qu’à 07h38 qu’elle a pu tenter d’y monter. Avec peine, car les wagons devaient non seulement transporter le double de voyageurs, mais encore ils circulaient en formation réduite!
Les voyageurs étaient donc serrés comme des sardines. Ainsi, ces passagers se sont trouvés durant de longues minutes dans une promiscuité qui, dans le meilleur des cas, aurait été désagréable mais qui, par les temps qui courent, était simplement inadmissible.
Nos autorités se plaisent à clouer la circulation automobile au pilori. Des trémolos dans la voix, elles nous expliquent que les réunions privées sont la première cause de propagation du virus et que des mesures s’imposent en la matière.
Ceci n’est pas contesté, mais avant de faire la morale aux gens, on pourrait mettre un terme à la gabegie qui règne dans les transports publics.
Michel Dérobert
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