Au début du mois de février, le Grand Conseil refusait d’entrer en matière sur un projet de loi visant à instaurer tout au long des rives genevoises, notamment du lac, un cheminement public. Mais le débat, mené de longue date, n’a pas totalement pris l’eau. Une initiative fédérale en gestation pourrait venir bousculer la tranquillité des propriétaires riverains.
En attendant, la «Tribune de Genève» s’est employée à analyser le territoire, histoire de déterminer à qui appartiennent les rivages tant convoités. Pas question ici d’aller mettre le nez en détail dans les jardins des nantis, mais de saisir comment se répartit le partage entre les propriétés privées, les terrains appartenant à l’État et le domaine public. Et de mesurer sur cette base l’accessibilité ou non au rivage.
«Comme la vague érode le rocher, les assauts pour réclamer des passages le long des propriétés vont inlassablement se poursuivre.»
Le résultat, on s’en doute, n’est pas très favorable à la majorité de la population genevoise: les trois quarts des parcelles riveraines du lac sont en mains de personnes privées ou de sociétés. Le chiffre s’améliore pour les accès publics quand on parle de longueur de rives, mais c’est, par endroits, un phénomène en trompe-l’œil.
Opposé au projet de loi, jugé trop excessif, le Conseil d’État met en avant ses efforts pour favoriser l’accès public à l’eau. C’est vrai, on a vu, et on voit encore l’aménagement de nouvelles plages. Mais la marge de manœuvre de l’État n’est pas extensible, alors que les besoins ne vont cesser de grandir. Comme la vague érode le rocher, les assauts pour réclamer des passages le long des propriétés vont inlassablement se poursuivre.
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Éditorial – Des rives très convoitées
De longue date, les rives du lac génèrent des luttes de territoires. Malgré l’échec d’un projet de loi pour rendre leur accès public, cette pression va se maintenir.