Des poissons fantômes envahissent Uni Dufour
Réalisées avec des filets abandonnés, les sculptures sensibilisent le public à ce problème environnemental.

Une faune inédite a fait son apparition à Uni Dufour. Depuis quelques jours, son hall est peuplé non seulement d'étudiants, mais aussi de requin, poisson-scie, méduse, saumon et crocodile. Vus de loin, ces élégants animaux, capturés en plein mouvement, frappent à la fois par leur réalisme et leur poésie. Mais lorsqu'on s'en approche, on se rend compte qu'ils sont réalisés exclusivement avec des matériaux de récupération: câbles, flotteurs, bouées, cordes, boucles en plastique et filets de pêche.
L'exposition Australie: la défense des océans, l'art des ghostnets vise à sensibiliser l'opinion publique à un problème environnemental méconnu, celui des ghostnets. Ces filets abandonnés par des chalutiers industriels au large des côtes australiennes mettent en danger la faune et la flore marines. Et menacent les fondements même de la culture des peuples autochtones, dans laquelle les animaux tiennent un rôle fondamental.
En tentant de débarrasser les plages et la mer de ces matériaux polluants, des habitants, experts en vannerie, ont décidé de les transformer en œuvres d'art. «Ce poisson barramundi que j'ai créé représente l'âme de ma grand-mère, explique l'un des artistes. Lorsque les pêcheurs blancs en capturent, c'est ma grand-mère qu'ils tuent…»
Les visiteurs du Musée d'ethnographie de Genève (MEG) ont déjà pu admirer ce type de sculptures dans le cadre de l'exposition temporaire sur les arts aborigènes d'Australie, qui se tient jusqu'en janvier. «Mais à Uni Dufour, il s'agit d'un style différent, issu d'une autre communauté, souligne Stéphane Jacob, responsable d'une galerie d'art aborigène à Paris et commissaire de l'exposition. Cela me semblait intéressant de mettre ces deux productions en parallèle.»
Textes explicatifs et vidéos accompagnent les œuvres, permettant d'en savoir plus sur leur mode de création et sur les désastres environnementaux causés par les ghostnets. Sont également présentés les travaux de l'Université de Genève sur les océans, et sur les récits de l'histoire environnementale australienne.
Suspendus à des perches, à hauteur d'yeux, les animaux géants peuvent être examinés sous toutes les coutures. «On a vraiment l'impression d'évoluer au milieu des poissons», sourit Stéphane Jacob. Peu farouches, ils se laissent même admirer de l'extérieur, lorsque l'université est fermée. Avec ses grandes baies vitrées, le hall se transforme alors en un immense aquarium…
«L'art des ghostnets», jusqu'au 12 janvier 2018 dans le hall d'Uni Dufour, du lundi au vendredi de 7 h 30 à 20 h. Gratuit.
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