Cette opinion est une réaction à un article paru récemment dans la presse dominicale romande sous le titre «Plusieurs jeunes élues Vertes ont disparu» (lire «Le Matin Dimanche» du 12 mars). L’article suggère que les quatre jeunes femmes Vertes élues en 2018, dont je fais partie, sont absolutistes, naïves et ont fini par jeter l’éponge.
Mon parti et moi-même regrettons profondément que de tels propos, omettant une large partie de la vérité, aient été tenus.
Contrairement à ce que laisse croire cet article, nous nous sommes prêtées au jeu du compromis lorsque nous l’estimions nécessaire et avons d’autres fois tenu des positions plus fermes pour des raisons politiques, et ce, en respectant toujours les décisions de notre caucus, tel qu’il est d’usage de le faire chez les Vert·e·s. Je m’inscris donc en faux contre des allégations factuellement fausses concernant ce sujet.
Cet article semble également omettre l’existence de deux jeunes Vertes élues de moins de 30 ans qui ont rejoint le groupe parlementaire en cours de législature. Il faudrait ainsi parler non pas de quatre, mais de six femmes de moins de 30 ans lors de leur élection, dont trois se représentent et dont certaines ont quitté en cours de route pour des raisons indépendantes de leur âge et genre. Ainsi, les proportions n’ont rien de choquant et ne donnent aucune raison d’être isolées et pointées du doigt.
«S’engager en tant que jeune peut faire peur.»
Chacune d’entre nous, durant son temps au parlement, a activement participé aux travaux parlementaires en rédigeant régulièrement des rapports, en prenant la parole en plénière, en déposant des textes, en étant présidente de commission, en entretenant de bons rapports avec les autres député·e·s de tous partis confondus et finalement en étant membre du bureau du Grand Conseil.
Il est regrettable de devoir le justifier dans une opinion en fin de parcours. Pour finir, il me paraît important de souligner que nous n’avons pas «fait tout un plat» de notre âge et aujourd’hui nos collègues semblent même avoir oublié cette caractéristique; pourquoi vouloir à tout prix se rattacher à cette donnée identitaire dans la presse?
S’engager en tant que jeune peut faire peur. Les institutions sont intimidantes et n’étant pas encore forcément inséré·e dans un milieu professionnel, on peut être inquie · è · t·e de trouver difficilement du travail avec une étiquette de politicien·ne.
Les engagements raccourcis peuvent être une conséquence de cette réalité, surtout si l’idée n’est pas de faire une carrière politique. Les Vert·e·s sont cependant convaincu·e·s que ce type d’engagement favorise un renouvellement qui fait également la force de notre démocratie. Certains jeunes s’engagent dans les institutions sur le long terme, d’autres arrêtent et reviennent plus tard… Bref, chacun fait ce qu’il veut!
Nous espérons que l’article cité n’aura pas démotivé trop de jeunes à s’engager. De mon côté, je les encourage, si ce n’est pas déjà fait, à ne pas écouter les rageux et à s’engager civiquement de toutes les manières qu’ils et elles le souhaitent.
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L’invitée – Des jeunes Vertes ont renoncé, et alors?