RevendicationDes étudiants occupent la cafétéria d’Uni Mail
La CUAE réclame notamment des repas à 3 francs. L’action estudiantine va se poursuivre.

Les clients n’ont pas l’air frappés par le changement. Il est pourtant frappant: devant le bar d’un des deux restaurants d’Uni Mail, des tables à tréteaux sont élevées. Des étudiants, certains masqués, y apportent soupe de courge, salade de tomates, riz, pâtes. Une salade de fruits et un gâteau à la framboise se trouvent au bout. Le défilé commence. 500 personnes se succèdent, qui vont laisser leur obole dans une boîte en carton. Désœuvrés et dépités, les employés de la cafétéria repartent à la maison: «La direction vient d’annoncer que le travail est fini aujourd’hui et demain.»
C’est la première occupation d’un restaurant universitaire depuis longtemps et peut-être pas la dernière. «On ne bougera pas tant que nous n’aurons pas de réponse», prévient Aline Chapuis, membre du comité de la faîtière des organisations étudiantes (CUAE). Cette manifestation est un moyen de pression pour avancer quatre demandes: «Des repas à 3 francs, la réinternalisation des restaurants universitaires, qui devraient être autogérés et subventionnés, l’octroi d’une subvention pour l’épicerie gratuite La Farce destinée aux étudiants et la généralisation d’une semaine de révision au printemps dans toutes les facultés.»
Les revendications s’étoffent, mais celle des repas à 3 francs n’est pas nouvelle. En octobre, les étudiants avaient déjà manifesté en ce sens et organisé deux distributions, baptisées «bouffespop», en réclamant la pérennisation des repas à 3 francs, mis en place courant 2021 durant la crise sanitaire et financés par des aides privées. En juillet, le parlement a voté une motion demandant la même chose.
Et depuis? Même si le DIP et l’Université se renvoient la balle sur ce dossier, il avance doucement: «Nous sommes en discussion avec nos prestataires, auxquels nous sommes liés par contrat, afin de fournir des repas de qualité à 5 francs dès la rentrée 2022», explique Marco Cattaneo, directeur de la communication de l’UNIGE. Et entre-temps? Des propositions d’aides ciblées auraient été envoyées pour validation au DIP. Sur le fond, l’Université se dit consciente de la précarité grandissante touchant certains étudiants.
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