PéripleDes Croates apportent pain et confiture aux réfugiés
Des migrants acheminés par les autorités croates ont trouvé un peu de joie en gare d'Ilaca, où des femmes les ont accueillis avec des vivres.
Des femmes croates se sont présentées spontanément jeudi dans la gare d'Ilaca où des centaines de migrants embarquaient pour Zagreb, chargées de pain et de confitures maison, d'eau et de produits pour bébés.
Ces migrants avaient été acheminés par les autorités en bus depuis Tovarnik, pour désengorger cette ville frontalière avec la Serbie où ils s'étaient massés par milliers dans la journée.
Dans la gare d'Ilaca, à seulement une dizaine de minutes de Tovarnik, s'est produite une impressionnante bousculade, les personnes descendant des bus se précipitant pour monter à bord du train, se faufilant même dans ses fenêtres étroites.
Impressionnante bousculade
Des femmes âgées et des bébés ont dû être extraits de ce mouvement de foule et des disputes ont éclaté pour occuper un siège ici, un bout de couloir là.
Mais le calme est rapidement revenu quand chacun a compris qu'il y aurait de la place pour tout le monde, même debout ou coincé entre deux portes, pour ce voyage vers Zagreb à 300 km à l'ouest.
Des villageoises croates sont alors apparues, diffusant un peu de joie en distribuant des vivres, des pains et des confitures faites maison, des couches et des pots pour bébés.
«Ce sont des gens exactement comme nous»
«On se fait une idée complètement décalée sur ces gens. Avec ce qu'on entend, je pensais qu'ils seraient fâchés, j'avais un peu peur de venir à vrai dire», confie Ines Coti, 20 ans, qui est venue à la gare avec sa mère.
«Mais ils ont été super polis, ce sont des gens exactement comme nous. Ils méritent de l'aide, le bonheur, la liberté. Je suis ravie d'être venue ici, ça m'a donné une telle pêche!», dit-elle.
«Il y a 20 ans, nous étions pris dans une guerre»
Dans cette zone proche de la frontière serbo-croate, plusieurs immeubles portent des marques de balles et autres stigmates des guerres de l'ex-Yougoslavie dans les années 1990.
«Il y a 20 ans, c'était nous qui étions pris dans une guerre et qui avions besoin d'aide», dit simplement un vieux monsieur, venu lui aussi les bras chargés.
Être «ni tueur ni victime»
«Je ressens de la joie», dit Mohamed, un Syrien d'une vingtaine d'années qui a fui pour éviter d'être enrôlé dans l'armée du régime parce qu'il ne voulait être «ni un tueur ni une victime».
«J'ai attendu deux jours dans la chaleur, par terre, sans tente, sans eau, sans nourriture. On est tellement, tellement contents..», soupire-t-il.
La Croatie s'est retrouvée en première ligne dans la crise migratoire européenne, après la fermeture de la frontière serbo-hongroise, avec un total de 8.900 migrants entrés dans le pays selon un bilan établi à 15H00 GMT, selon le ministère de l'Intérieur.
D'autres migrants campent à Tovarnik en attendant leur tour d'être évacués. Des milliers d'autres sont attendus dans les prochains jours arrivant de Serbie.
AFP
Cet article a été automatiquement importé de notre ancien système de gestion de contenu vers notre nouveau site web. Il est possible qu'il comporte quelques erreurs de mise en page. Veuillez nous signaler toute erreur à community-feedback@tamedia.ch. Nous vous remercions de votre compréhension et votre collaboration.