C’était un dimanche de gauche à Genève et en Suisse. Les partis progressistes ont été suivis sur toute la ligne, mis à part leur échec d’un cheveu sur les avions de combat. Cinq oui sont sortis du scrutin cantonal, dont celui sur le salaire minimum, revendication majeure de la gauche.
La netteté du score (58%) constitue une surprise et un symbole fort. Les files d’attente pour les colis alimentaires, dans la ville des banques et du négoce, ont marqué les esprits. Une précarité ancienne, rendue soudain visible, a rejoint la nouvelle pauvreté liée au Covid. Un sentiment de solidarité s’est fait jour, mêlé à une inquiétude: «Et si ça m’arrivait, à moi aussi?»
L’initiative va rapidement entrer en vigueur, offrant une bouffée d’oxygène à des travailleurs pauvres. Reste à espérer qu’une rémunération à 4000 francs n’attirera pas, comme le craint le Conseil d’État, des Européens surqualifiés, venant disputer aux employés locaux des postes devenus très attractifs en comparaison internationale.
L’autre sujet emblématique d’hier, la suppression facilitée de places de parc, enregistre un oui clair et offre une victoire nette au PDC Serge Dal Busco. Le responsable de la Mobilité, cible de violentes critiques au sujet des pistes cyclables provisoires, voit son approche validée.
Les opposants aux mesures de circulation constituent un groupe déterminé et très audible, mais finalement minoritaire. Après avoir plébiscité le compromis sur la mobilité cohérente en 2016, Genève approuve une mesure permettant sa concrétisation. Une décision logique.
Portée par ce dimanche faste, la gauche genevoise ne voudra certainement pas en rester là, en matière de social comme de mobilité. La victoire l’oblige à imaginer la suite. La balle est dans son camp.
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L’éditorial – Des choix clairs et un symbole fort