Solidarité pendant le CovidDes bons pour aider les «oubliés» de la deuxième vague
Une fiduciaire a réuni plus de 30’000 francs en un temps record. Elle les a remis au personnel de l’Imad qui pourra les dépenser dans une quinzaine de petits commerces genevois.

Tout est parti de deux constats: les difficultés qui frappent des petites entreprises genevoises depuis l’arrivée de la première vague Covid, et les images de la Caravane de la solidarité, que chacun a pu voir ce printemps notamment lors de l’exposition dans le parc des Bastions. Reliance Trust, une société fiduciaire, a donc choisi de se mobiliser. «Notre première idée, c’était d’aider les plus démunis, commerçants et particuliers», explique Marius Krul, responsable du projet chez Reliance. Un projet qui a mûri et un peu changé, mais à l’arrivée, plus de 30’000 francs ont été réunis. Cette somme va être distribuée sous forme de bons de 20 et 24 francs.
Il n’est pas évident de mettre sur pied une telle opération. Toucher les bonnes personnes, collecter l’argent, émettre des bons… Mais elle a été menée à bien, en un temps record puisque «nous avons validé la décision en interne le 10 décembre», précise Marius Krul.
Le choix des bénéficiaires
Si le projet s’est modifié au fil du temps, c’est aussi parce que la situation a évolué sur le plan de la pandémie. «Nous nous sommes rendu compte que beaucoup d’actions étaient entreprises pour les particuliers les plus démunis, poursuit Marius Krul. Le choix des bénéficiaires s’est finalement porté sur deux secteurs. D’un côté les petits commerces, de l’autre les soignants, ces derniers figurant parmi les «oubliés» de la deuxième vague alors qu’ils font un travail remarquable.» Il est vrai qu’on ne les applaudit plus beaucoup aux balcons tous les soirs, comme on le faisait au printemps…
«Les soignants figurent parmi les «oubliés» de la deuxième vague alors qu’ils font un travail remarquable.»
Reliance s’est finalement tourné vers le personnel de l’Imad. En cette période de crise, l’Institution de maintien à domicile est l’un des rouages essentiels de la santé, auprès des patients comme des familles. Ce seront ses 2300 collaborateurs qui bénéficieront des bons. Un geste de reconnaissance qui va droit au cœur de l’institution, que nous avons contactée. Cette dernière remercie chaleureusement les donateurs, qui proviennent du réseau de Reliance, «diverses sociétés et particuliers avec lesquels nous travaillons régulièrement», indique Marius Krul, impressionné par l’élan de solidarité généré par cette action.
Via GenèveAvenue
Celle-ci n’aurait pu voir le jour sans une solide logistique. La fiduciaire s’est donc tournée vers la plateforme GenèveAvenue, mandatée depuis le 7 décembre par la Ville de Genève, en partenariat, pour assurer la gestion, l’édition et la livraison de bons solidaires. «Pour nous, c’était le meilleur moyen de nous assurer que l’argent récolté soutiendra l’économie locale et qu’il sera immédiatement reversé aux commerçants», poursuit Marius Krul. Qui ajoute qu’à travers les bons et la plateforme, la Ville soutient aussi financièrement ces commerces, à travers un rabais de 20% ou plus financé par la Commune.
Un chocolatier heureux
Reliance a elle-même choisi une quinzaine de petites enseignes de la ville figurant sur le portail GenèveAvenue, auprès desquels les bons pourront être dépensés. Parmi eux, la chocolaterie Micheli, toute heureuse de cette initiative: «Nous sommes certes moins à plaindre que nos collègues restaurateurs parce que nous avons eu la chance de pouvoir continuer à travailler durant la crise, relève Elie Yonnet, chef de production. Mais cette action va évidemment bien nous aider.»
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