Depuis 50 ans «Temps Présent» nourrit le débat romand
L'émission de reportages a gardé l'esprit de «Continents sans visa», qu'il a remplacé en 1969: un journalisme d'investigation prêt à bousculer les idées reçues. Retour sur sa genèse.

«Souvent, je regarde votre émission consacrée au présent du Temps. C'est toujours un véritable présent, parfois poignant, toujours probe et intelligent, sensible et généreux, qui réconcilie le temps de votre présence avec la télévision.» Cette réaction de téléspectateur envoyée au premier producteur de «Temps Présent», Claude Torracinta, est signée Jean-Luc Godard. En cinquante ans d'existence – un jubilé qui sera fêté à l'antenne jeudi 18 avril – l'émission a réveillé les consciences, fait voyager les téléspectateurs à l'heure où les images arrivaient au compte-gouttes de l'étranger. Elle a aussi choqué les milieux économiques, politiques ou religieux en témoignant de faits de société encore tabous mais ancrés dans la vie des Romands. Deuxième émission la plus ancienne dans le paysage audiovisuel européen après «Panorama» sur la BBC (1953), elle fait preuve d'une longévité mais surtout d'une stabilité éditoriale particulièrement remarquable à l'heure du bouleversement médiatique et du changement des habitudes de consommation télévisuelle.