Ni triomphe ni déroute. L’absence de raz de marée républicain aux «midterms» ne signifie pas une victoire démocrate. Mais elle permet à Joe Biden de présenter sa probable défaite à la Chambre des représentants comme un quasi-succès: il perdra moins de sièges que ses prédécesseurs aux élections de mi-mandat. Et il peut encore espérer sauver sa courte majorité au Sénat, s’il remporte au moins deux victoires en Arizona, dans le Nevada ou en Géorgie.
Cela signifie-t-il le déclin du trumpisme? Non. De nombreux candidats soutenus par Donald Trump ont certes été battus dans les urnes. Mais la majorité des élus républicains qui siégeront à la Chambre basse du Congrès a prêté allégeance à l’ancien président. Par conviction ou par opportunisme. Et plus d’une centaine de nouveaux élus ont remis en question la victoire de Joe Biden en 2020.
La majorité républicaine sera peut-être étriquée, mais elle sera surtout radicalisée. Les profils extrémistes qui étaient autrefois à la marge du parti forment aujourd’hui son noyau. Figure de cette mue de la droite, l’élue de Géorgie Marjorie Taylor Greene, complotiste, raciste et outrancière, très populaire à la base du parti et qui sera l’une des figures de la nouvelle majorité à la Chambre des représentants. Les rares Républicains qui avaient osé tenir tête à Donald Trump, comme Liz Cheney, ont disparu du paysage. Ceux qui les ont remplacés semblent davantage inspirés par la vengeance à l’égard de Joe Biden, de ses électeurs, de son fils Hunter ou du wokisme que par leur prédisposition à voter des lois avec les Démocrates.
L’espoir réside dans la mobilisation des électeurs américains. Plus nombreux que prévu à voter pour défendre le droit à l’avortement, leurs emplois, leur pouvoir d’achat ou la démocratie. Sans toutefois vouloir d’un nouveau duel entre Joe Biden et Donald Trump en 2024.
Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.
Éditorial – «Midterms»: demi-revanche
Pas de triomphe pour Donald Trump. Le Parti républicain n’est pas certain de remporter le Sénat. Mais le trumpisme n’est pas mort.