La neutralité, avenir de l’UE?Débat feutré entre Micheline Calmy-Rey et François Hollande
Pour peser à l’international, l’Europe devrait assumer une politique de neutralité active, dit l’ex-présidente de la Confédération. Pas du tout, réplique l’ex-président français.

«En 1515, la Suisse est la principale force militaire en Europe, la principale! Elle livre la bataille de Marignan et se fait battre. Pourquoi? Parce que les cantons sont divisés. Ce sera la naissance de la neutralité, le seul moyen de surmonter ces divisions.» Ce mardi soir à l’ambassade de Suisse à Paris, devant un public d’une soixantaine de diplomates, chercheurs ou journalistes, Micheline Calmy-Rey ne donne pas un cours d’histoire, elle défend la thèse provocante de son dernier livre, «Pour une neutralité active. De la Suisse à l’Europe» (Savoir Suisse): l’Union européenne d’aujourd’hui est comme la Suisse de 1515, divisée. C’est ce qui fait son impuissance. Pour surmonter ses divisions, elle devrait faire le choix de la neutralité, «renoncer à la puissance, à la force, pour jouer un rôle dans le monde».