Sorties livres, BDDe Simon Nobs à Robert Mcfarlane, la faune et la flore des auteurs
Miauler avec un maître soumis, frémir avec les entrailles de la terre ou rêvasser dans les belles échappées de la poésie animale… de quoi oublier les misères humaines.
Simon Nobs vous apprivoise

Kiwi le chat aime s’étaler de tout son long sur le clavier d’ordinateur de son maître. Ou plutôt de son esclave. Car si Simon aime sincèrement son félin de poche, ce dernier le tolère, comme majordome ou comme homme de ménage. Pour les câlins, c’est quand il veut, autrement dit pas souvent.

Pas étonnant que dans «Miaulement de tambour», Simon Nobs évoque en sous-titre «une relation asymétrique» avec son compagnon à quatre pattes. Travailleur social à Genève quand il ne dessine pas, l’auteur s’inspire de son quotidien en s’autocaricaturant. Bien vu.
À raison d’un moment d’humour acerbe par page, les situations évoquées à travers les commentaires sarcastiques de l’animal sonnent vrai. Finement observé sous des dehors parfois potaches.
«Miaulement de tambour»
Simon Nobs
Éd. Fleurs bleues
Françoiz Breut, Pierloot et cie, ça déménage!

Le Belge Mathieu Pierloot se rêvait Bill Evans ou Paul McCartney, l’écrivain a préféré devenir lui-même, soit un auteur d’histoires bizarres pour les petits, grands, ados et même peut-être son chat. «Grand déménagement», conte musical pop mis en 8 chansons par sa compatriote Françoiz Breut, ébranle les charbonneux clichés des villes minières.
Ou du moins, creuse dans un imaginaire qui laisse de drôles de fumerolles au-dessus du «ventre pointu» des terrils et des usines. À force de ramener les entrailles terrestres à la surface, les maisons ont été englouties. «On disait que c’était l’endroit le plus moche du monde»… mais plutôt que fuir ce passé industriel, les habitants inventent un «happy end» maraîcher. Une utopie à saluer en chœur!
«Grand déménagement»
Pierloot et Breut
Éd. Le Label dans la forêt, 60 p.
Robert McFarlane exerce ses sortilèges

Best-seller inattendu en Grande-Bretagne, «Le petit livre des sortilèges» tient du grimoire sorcier. Antidote à la morosité pendulaire à dégainer dans le train, manuel de botanique et d’ornithologie à emmener en promenade…

Robert McFarlane, professeur en humanités environnementales à Cambridge, régalait déjà avec ses «Mots perdus». Face aux tableaux de la nature, cet héritier du vagabond John Muir enchante en réunissant son parlement des animaux, choucas, chardonneret et autre courlis au bec arqué.
Plus loin gambadent des lièvres arctiques ou des renards, bondissant dans des planches au découpage sophistiqué signées par l’aquarelliste Jackie Morris. Un bouquin magique dont les poèmes captivent en ne parlant que de liberté.
«Le petit livre des sortilèges»
Robert Mcfarlane et Jackie Morris
Éd. Les arènes, 240 p.
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