Face aux séismes en EuropeDe nouveaux modèles sismiques élaborés avec l’aide de l’EPFZ
Le premier modèle de risque sismique pour l’Europe a été présenté jeudi. Les tremblements de terre provoquent chaque année le décès de 900 personnes et de lourdes pertes économiques.

En moyenne, les tremblements de terre provoquent en Europe des pertes économiques de sept milliards de francs par année et coûtent la vie à 900 personnes. De nouveaux modèles pour mieux prévenir ces risques ont été élaborés en collaboration avec l’EPF de Zurich.
Une équipe de sismologues, de géologues et d’ingénieurs de toute l’Europe, avec, dans un rôle moteur, le Service sismologique suisse et le Groupe de sismologie et de géodynamique à l’École polytechnique fédérale de Zurich (EPFZ), a créé le premier modèle de risque sismique pour l’Europe. Ces travaux, présentés jeudi lors d’un point de presse virtuel, ont été financés par le programme Horizon 2020 de l’Union européenne.
La mise à jour récemment publiée du modèle d’aléa sismique ainsi que ce nouveau modèle de risque améliorent considérablement la connaissance des endroits où de fortes secousses sont les plus susceptibles de se produire ainsi que l’impact attendu des futurs séismes.
Mise à jour et harmonisation
Les tremblements de terre ne peuvent être ni prévus avec précision ni prévenus, mais des mesures d’atténuation peuvent réduire de manière significative leurs effets, selon les auteurs.
Les modèles européens 2020 d’aléa et de risques sismiques offrent des informations sur la répartition des niveaux attendus de secousses du sol, leur fréquence ainsi que leur impact potentiel sur les bâtiments et la population. Tous les jeux de données sous-jacents ont été mis à jour et harmonisés – une tâche complexe compte tenu de la grande quantité d’informations et de la large diversité du contexte tectonique en Europe.
Une telle approche est essentielle pour établir des stratégies transnationales efficaces qui facilitent la définition de politiques d’assurance ou la rédaction de codes de construction à jour au niveau européen (Eurocode 8) et au niveau national. L’Eurocode 8 fixe les normes recommandées pour la construction parasismique et la rénovation des bâtiments et des structures.
Italie et Turquie
L’aléa sismique décrit les secousses potentielles du sol et se base sur les connaissances relatives aux événements passés, à la géologie, à la tectonique et aux conditions locales du sol. Le précédent modèle datait de 2013. Le risque sismique décrit quant à lui les dégâts et les victimes à attendre compte tenu de la densité de population et des constructions.
Pays à haut risque
Selon les experts, des villes comme Istanbul et Izmir en Turquie, Catane et Naples en Italie, Bucarest en Roumanie et Athènes en Grèce sont à haut risque. En Suisse, Bâle se situe au-dessus de la moyenne par rapport à d’autres villes comme Berlin, Paris ou Londres.
De manière générale, la Turquie, l’Italie, la Roumanie et la Grèce concentrent près de 80% des dommages imputables aux tremblements de terre en Europe, estimés à 7,2 milliards de francs par an en moyenne. Et plus des trois quarts des 900 victimes annuelles sont à déplorer en Italie et en Turquie.
En Suisse, le risque sismique est estimé à 57 millions de francs de pertes économiques par an.
Le consortium EFEHR (European Facilities for Earthquake Hazard and Risk) continuera à développer de tels modèles pour l’Europe en collaboration avec la Fondation GEM et le Système européen d’observation des plaques (EPOS).
ATS
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