De nouveaux assistants sexuels seront bientôt certifiés
L'association Corps Solidaires, établie à Lausanne, est parvenue à recruter de nouveaux membres. Les Suisses manquent à l'appel.

Claudine Damay a le sourire. Fondatrice et présidente de l'Association romande d'assistance sexuelle et handicaps, baptisée Corps Solidaires depuis 2009, elle est aujourd'hui légitimement fière d'annoncer que sept nouveaux assistants sexuels seront certifiés en février prochain. Cinq femmes et deux hommes, provenant de France, d'Italie et de Hollande, qui achèveront ainsi une formation, commencée en novembre 2013, comprenant quinze journées en résidence et plus de 200 heures de travail.
L'association Corps Solidaires, établie à Lausanne, est une aventure qui ne va pas de soi. Dans un témoignage publié dans nos colonnes en 2013, Claudine Damay témoignait de la difficulté à admettre que les handicapés, dont la société essaie pourtant de faciliter la vie, ont également le droit d'avoir une vie sexuelle comme les autres. «Et si leur droit à la sexualité est reconnu, dit-elle, nous avons le devoir de leur donner les moyens de l'exercer.» Pourtant, dès le premier jour, Corps Solidaires a peiné à recruter des assistantes et des assistants sexuels. Les demandes se multiplient, tant dans les EMS que dans les institutions qui abritent des handicapés de tous âges, mais les volontaires manquent à l'appel.
«En automne 2013, néanmoins, nous avons reçu une soixantaine de demandes, précise Claudine Damay. Sans que je ne m'en explique la raison, seules deux provenaient de Suisse. Au final, l'une des deux personnes a lâché prise en cours de route, et nous avons dû écarter l'autre. Quand les sept assistants seront certifiés, le mois prochain, nous serons douze à être en activité et, parmi les nouveaux, certains Français et Italiens, qui n'habitent pas loin de la frontière, pourront aussi exercer en Suisse.»
La présidente de Corps Solidaires, 60 ans, a été frappée par la détermination dont les sept nouvelles recrues ont fait preuve. La formation, qui s'étale sur plus d'une année, impose en effet d'avoir un casier judiciaire immaculé et une activité professionnelle fixe, et comprend l'étude des handicaps, la manière d'y répondre et de s'y adapter, ainsi que les précautions juridiques à adopter avant la rencontre. De surcroît, elle revient à plus de 2500 francs.
«Nous ferons bien évidemment la fête à nos nouveaux membres: ce sera le 21 février prochain à la Colonie de Genolier, qui est dédiée aux personnes handicapées, conclut Claudine Damay. Mais nous sommes encore loin du compte: contrairement à l'Allemagne et aux Pays-Bas, où les coûts de l'assistance sont pris en charge par les assurances, notre activité est encore, en Suisse, assimilée à la prostitution, même si l'on ne nous met aucun bâton dans les roues.»
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