Précarité et politiqueDe la pauvreté en Helvétie
La gauche et les associations exagèrent le niveau de pauvreté en Suisse. Les personnes concernées ne restent que rarement plus de trois ans dans leur état de pauvreté.
Ce billet est signé par un blogueur de la plateforme «Les Blogs» en partenariat avec la «Tribune de Genève». Il n’engage pas la Rédaction.

Chaque année, au début de l’hiver, en l’absence de tout esprit critique des folliculaires, diverses ONG et la Ville de Genève, s’affichent en pourfendeurs de la pauvreté en Suisse. Elles organisent, toujours à la même période, des conférences de presse destinées à mettre en évidence « la pauvreté croissante et le nombre de sans-abris grandissant » dans notre pays, à Genève en particulier.
Il y a quelque chose de très dérangeant dans l’attitude de ces institutions, qui utilisent souvent les informations dont elles disposent sans nuances et les déclament en affirmations inexactes voire orientées. Il en est allé ainsi avec l’exagération des files de gens qui se sont constituées devant les Vernets en automne 2020. Ou lorsque, dans un rapport de l’Uni de Genève on pouvait lire que l’on faisait face à Genève à « un niveau de précarité inconnu depuis l’après-guerre ». Sans préciser que ces situations concernaient presqu’exclusivement des personnes en situation illégales.
La gauche noircit le trait de la misère
Il faut dire que dans les partis de gauche, notamment à Genève, on est habitué à noircir le trait de la misère depuis longtemps. En 2002, Micheline Calmy-Rey, Conseillère d’Etat socialiste, ne déclarait-elle pas, dans un discours officiel, que « dans le canton de Genève 15 à 20 % des habitants vivent en dessous ou proche du seuil de pauvreté ». Plus récemment, la Conseillère nationale Ada Mara, relayant Caritas et le CSP, affirmait quant à elle, « qu’on assiste en Suisse à une vraie crise humanitaire sur le logement ».
Manifestement, règne dans notre canton, parfois aussi dans le pays, un goût prononcé pour le misérabilisme, discipline visant à exagérer grossièrement le nombre et les difficultés de certains de nos compatriotes, dans le but d’en tirer un avantage économique ou politique. Heureusement, les Helvètes ont d’autres sources d’information, notamment les statistiques de la Confédération qui fournissent, elles, des indications fiables.
En premier lieu, les chiffres communiqués par la CSIAS (Conférence suisse des institutions d’action sociales). Ceux qui viennent d’être publiés nous disent que, dans toute la Suisse, moins de personnes ont eu recours à l'aide sociale en Suisse en 2021 qu’en 2019. C’est vrai notamment pour les titulaires de permis B et C.
De son côté, l’Office fédéral de la statistique (OFS) rappelle régulièrement dans ses communiqués que, ces dernières années, entre 7 et 8 % de la population suisse est considérée comme pauvre, c’est-à-dire située en dessous du seuil dit « de pauvreté ». Répondent à ce critère, les personnes vivant seules avec un revenu n’atteignant pas Fr. 2279.- par mois, et en ménage avec un revenu inférieur à Fr. 3977.- Mais le point essentiel des chiffres livrés par l’OFS est que la pauvreté, chez nous, n’est pas figée. Grâce aux structures du marché du travail, aux aides à la recherche d’un emploi et aux systèmes de formation continue, les personnes concernées ne restent que rarement plus de trois ans dans leur état de pauvreté.
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