Campement de la BourdonnetteDans les pas du «Colonel» pour une visite surprise aux gitans
Entre provocations, invectives et infractions diverses, comment le commandant de la police de Lausanne tient-il le camp? Reportage avec Olivier Botteron.

«Regardez toute cette eau. On nous traite comme des cochons!» Une averse aussi drue que rapide vient de s’abattre sur le campement des gitans qui occupent le parking relais de la Bourdonnette, à Lausanne, depuis mars. Des caravanes ont les roues qui baignent. C’est pile le moment qu’Olivier Botteron, commandant de la police municipale, choisit pour inspecter les lieux en uniforme. Chemisette impeccable. L’homme qui l’interpelle en cette fin d’après-midi ne décolère pas. «Et on vous donne 20’000 francs par semaine pour ça. C’est une honte!» Il fait lourd. Impassible, le «Colonel» (son grade qui, ici, fait aussi office de surnom) poursuit son chemin, non sans une suggestion: «Vous pouvez toujours retourner en France… »