Guerre en Ukraine (direct)Le secrétaire général de l’Otan demande à Berne d’autoriser la réexportation d’armes
Suivez en direct l'actualité de ce conflit en Europe.
Le secrétaire général de l’Otan Jens Stoltenberg demande que la Suisse autorise la réexportation d’armes et de munitions vers l’Ukraine. Il l’a fait savoir mercredi lors d’une visite de la ministre de la défense Viola Amherd à Bruxelles.
«Naturellement, nous demandons à tous nos partenaires, y compris la Suisse, qu’ils autorisent au moins la réexportation d’armes et de munitions vers l’Ukraine», a déclaré le Norvégien à la télévision alémanique SRF.

Selon lui, «il ne s’agit pas ici de neutralité». Il faut comprendre que les pays neutres ont eux aussi le devoir de défendre la charte des Nations unies, a-t-il ajouté.
La Cour pénale internationale (CPI) a rejeté mercredi les «menaces» et les mesures annoncées contre son procureur et les juges impliqués dans la délivrance d’un mandat d’arrêt contre Vladimir Poutine pour crime de guerre lors de l’invasion russe.
La Présidence de l’Assemblée des Etats parties de la Cour, qui constitue son organe législatif, «déplore ces tentatives d’entrave des efforts internationaux visant à garantir la responsabilité des actes interdits par le droit international général», a-t-elle déclaré dans un communiqué.
La Chine n’a pas encore «franchi la ligne» consistant à livrer des armes létales à la Russie en pleine guerre en Ukraine, a déclaré mercredi le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken.

«A ce jour, nous ne les avons pas vus franchir cette ligne», a déclaré le secrétaire d’Etat américain en réponse à une question lors d’une audition devant le Sénat à Washington.
L’Ukraine aura besoin de 411 milliards de dollars pour son redressement et sa reconstruction après la première année du conflit provoqué par l’invasion russe, lancée le 24 février 2022, selon une estimation publiée mercredi par la Banque mondiale (BM), l’ONU, l’Union européenne et le gouvernement ukrainien.
Alors que les combats se poursuivent, ces organisations et institutions anticipent un besoin immédiat de 14 milliards de dollars dès cette année, afin de réaliser «les investissements critiques et prioritaires» permettant de démarrer la reconstruction.
La Slovaquie a indiqué mercredi avoir obtenu des Etats-Unis une offre pour des armes d’une valeur de plus d’un milliard de dollars, à taux réduit, en compensation de ses treize chasseurs MiG-29 promis à l’Ukraine.
«La valeur de ce matériel est légèrement supérieure à un milliard de dollars (...) La Slovaquie paierait environ 340 millions de dollars sur une période de trois à quatre ans», a déclaré sur Facebook le ministre slovaque de la Défense Jaroslav Nad.
L’offre américaine était proposée en échange «de 13 vieux MiG et d’une partie du système de défense aérienne», a-t-il affirmé. «Nous étions les premiers à recevoir leur offre extrêmement avantageuse. Si nous ne la saisissons pas, ils se tourneront vers un autre pays».

Parmi ces 13 avions destinés à l’Ukraine, trois seront utilisés pour fournir des pièces détachées.
12 hélicoptères neufs
L’offre inclut 12 hélicoptères neufs de type Bell AH-1Z Viper, avec accessoires et entraînement de pilotes et techniciens, ainsi que plus de 500 missiles 500 AGM-114 Hellfire, a-t-il précisé.
La Slovaquie avait annoncé vendredi qu’elle donnerait des MiG-29 à Kiev, devenant après la Pologne le deuxième pays membre de l’Otan à fournir des avions au pays attaqué par la Russie depuis février 2022. Leur transport vers l’Ukraine prendra quelques semaines, avaient alors précisé les responsables slovaques.
Kiev a demandé à plusieurs reprises à ses alliés occidentaux de lui envoyer des chasseur-bombardiers modernes, dans l’espoir d’obtenir des F-16 américains.
Bratislava compte remplacer ses avions chasseurs par des F-16 américains, d’ici janvier 2024. Jaroslav Nad a avancé que l’accord avec les Etats-Unis visait aussi à rattraper le retard dans la livraison de ces F-16.
L’offre américain «doit également être considérée dans le contexte d’une compensation indirecte pour le retard des avions de combat F-16, pour lesquels nous demandons depuis longtemps une forme de compensation», a-t-il expliqué.
LLe président ukrainien Volodymyr Zelensky s’est rendu mercredi sur la ligne de front dans la zone de Bakhmout, épicentre des combats dans l’est de l’Ukraine, a annoncé son service de presse.
«Région de Donetsk. Positions de première ligne des militaires ukrainiens en direction de Bakhmout. Honoré d’y être aujourd’hui et de décorer nos héros», a déclaré Volodymyr Zelensky dans un message sur Telegram en publiant une vidéo de ce déplacement.
Ce voyage intervient au moment où les séparatistes prorusses combattant aux côtés de l’armée russe affirment que la ville est «presque encerclée».
Sur ces images, on le voit dans un hangar sans équipement de protection mais accompagné de gardes de corps lourdement armés remettre des décorations aux militaires, eux aussi armés et en tenue de combat.
«Je suis honoré de décorer les meilleurs de nos héros, de vous serrer la main et remercier pour la défense de notre Etat et de la souveraineté», a déclaré M. Zelensky aux militaires.
«Vous avez un destin difficile mais historique, celui de protéger notre terre et de tout rendre à l’Ukraine, pour nos enfants», a-t-il poursuivi avant de rendre hommage aux soldats tués «dans l’Est et généralement dans cette guerre».

Certains militaires ont fait des selfies avec le chef de l’Etat, une femme soldat l’a serré dans ses bras.
La ville de Bakhmout, qui comptait environ 70.000 habitants avant l’invasion russe lancée en février 2022, est le théâtre de la bataille la plus longue et la plus sanglante depuis le déclenchement de la guerre.
Evguéni Prigojine, patron du groupe paramilitaire russe Wagner dont les hommes sont en première ligne dans cette bataille, a déclaré cette semaine que ses forces contrôlaient environ 70% de la ville.
Ces dernières semaines, les forces russes ont progressé au nord et au sud de Bakhmout, coupant plusieurs routes d’approvisionnement ukrainiennes.
«On peut dire que la ville est presque encerclée», a assuré mercredi à la télévision russe Ian Gaguine, un responsable des séparatistes prorusses de l’est de l’Ukraine.
Au moins 14 civils ont été tués lors d’attaques russes en Ukraine, tandis que 24 autres ont été blessés, a indiqué mercredi à Kiev le service de presse de l’armée ukrainienne.
Des bombardements ont eu lieu dans 11 zones, principalement le long de la ligne de front dans l’est et le sud du pays. Ces informations n’ont toutefois pas pu être confirmées de manière indépendante.

Plus tôt dans la journée, le service d’État des situations d’urgence (DSNS) avait déjà fait état de trois morts dans une attaque de drones russe sur un lycée près de Kiev. Quelques heures plus tard, le chef de la police de la région de Kiev, Andriï Nebytov, a indiqué sur Telegram que le corps d’une quatrième victime, un homme de 40 ans, avait été découvert sur place.
Parmi les morts figure le chauffeur d’une ambulance arrivée sur place après l’attaque, a précisé dans un communiqué sur Facebook le parquet, faisant état de son côté de sept blessés dont un enfant de 11 ans. Trois personnes pourraient toujours se trouver sous les décombres, selon le parquet.
Le Kremlin a dit mercredi ne pas être surpris par la réaction «hostile» des pays occidentaux après le sommet russo-chinois de la veille lors duquel Vladimir Poutine et Xi Jinping ont affiché leur alliance, en plein conflit en Ukraine.

«En ce qui concerne la réaction des pays de l’Occident collectif, le fait que leur réaction sur tous les sujets était de nature inamicale et hostile n’est une nouvelle pour personne», a jugé le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.
Quatre personnes ont été tuées dans une attaque de drones russe ayant touché un lycée professionnel dans la région de Kiev durant la nuit de mardi à mercredi, a annoncé le service d’Etat des situations d’urgence.
«Plus de vingt drones meurtriers iraniens» lancés contre l’Ukraine, «ainsi que des missiles, de nombreux bombardements. Tout cela c’est juste la dernière nuit de terreur russe», a dénoncé sur Twitter le président ukrainien Volodymyr Zelensky condamnant des «frappes criminelles».
Au total, la Russie a lancé 21 drones contre l’Ukraine dans une attaque qui a commencé peu avant minuit, a indiqué l’armée de l’air ukrainienne, précisant en avoir abattu 16.
La Russie a attaqué l’Ukraine avec des drones de combat de fabrication iranienne Shahed-136/131 depuis la région russe de Briansk, située au nord de l’Ukraine, selon l’armée de l’air ukrainienne.
Les trois personnes tuées sont mortes dans une frappe qui a touché un lycée à Rjychtchiv, ville située à environ 80 kilomètres au sud de Kiev, a précisé le le service d’Etat des situations d’urgence (DSNS) qui a publié des images d’immeubles fortement endommagés.
Vers 07h (06h suisses) «trois personnes» ont été retrouvées mortes, «deux personnes ont été blessées et une personne a été sauvée», a indiqué le DSNS sur Telegram, ajoutant que «quatre personnes se trouvent probablement sous les décombres».
Quelques heures plus tard, le chef de la police de la région de Kiev, Andriï Nebytov, a indiqué sur Telegram que le corps d’une quatrième victime, un homme de 40 ans, avait été découvert sur place.
Le président chinois Xi Jinping a quitté Moscou jeudi matin après un voyage de deux jours en Russie axé sur le renforcement des liens avec son homologue Vladimir Poutine, ont rapporté les agences russes.

L’avion de Xi Jinping a quitté l’aéroport moscovite de Vnoukovo après avoir été salué par une garde d’honneur qui a joué les hymnes nationaux russe et chinois, a indiqué l’agence de presse RIA Novosti.
La marine russe a «repoussé» une attaque de drones qui n’a pas fait de victimes mercredi sur le port de Sébastopol, en Crimée, péninsule ukrainienne annexée par Moscou, a annoncé le gouverneur de la ville.
«La flotte de la mer Noire a repoussé une attaque de drones de surface contre Sébastopol», a déclaré sur Telegram le gouverneur Mikhaïl Razvojaïev, installé par la Russie.
«Au total, trois objets ont été détruits», a-t-il ajouté, assurant que «la situation est sous contrôle». Selon lui, il n’y a eu aucune victime ni aucun navire endommagé mais les explosions ont brisé des fenêtres dans les immeubles avoisinants.
«Ils ont tenté de pénétrer dans notre baie, nos marins leur ont tiré dessus avec des armes légères. La défense aérienne a également fonctionné», a-t-il ajouté.
Sébastopol est le port d’attache de la flotte russe de la mer Noire. Depuis le lancement de l’offensive de Moscou contre l’Ukraine en février 2022, la Crimée, annexée par la Russie en 2014, a plusieurs fois été la cible d’attaques de drones.
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky s’est réjoui mardi de discussions «productives» avec le premier ministre japonais Fumio Kishida, en visite à Kiev, en louant la «volonté très concrète» de Tokyo de «protéger» l’Ukraine face à «la terreur russe».
«Étant donné la puissance du Japon, de son leadership en Asie pour la défense de la paix et l’ordre international fondé sur des règles, ainsi que sa responsabilité en tant que président (tournant) du G7, les discussions d’aujourd’hui peuvent avoir un résultat mondial», a estimé Volodymyr Zelensky, dans son message vidéo quotidien.

Le Fonds monétaire international (FMI) a annoncé mardi être parvenu à un accord avec le gouvernement ukrainien eu vue de la mise en place d’un plan d’aide d’un montant total de 15,6 milliards de dollars.
Le plan doit permettre de «soutenir la reprise économique graduelle tout en créant les conditions d’une croissance de long terme dans un contexte de reconstruction après le conflit et sur le chemin de l’adhésion à l’Union européenne», a précisé le FMI dans un communiqué.
L’Ukraine a bénéficié d’un soutien important depuis le début du conflit, le 24 février 2022, tant de la Banque mondiale, qui lui a d’ores et déjà accordé plus de 20 milliards de dollars, sous forme de prêts ou de dons, que les États-Unis, plus de 110 milliards de dollars en intégrant le soutien militaire.
Vladimir Poutine et Xi Jinping ont loué mardi l’entrée dans une «nouvelle ère» de leur relation «spéciale» face aux Occidentaux. Le président russe a appuyé prudemment le plan chinois pour régler le conflit en Ukraine, tout en accusant Kiev de le rejeter.
L’initiative chinoise, qui préconise des pourparlers de paix, comporte des éléments qui peuvent «servir de base à un règlement pacifique (du conflit), quand ils y seront prêts en Occident et à Kiev», a lancé le Russe.
«Toutefois, nous n’observons pas pour l’heure une telle disposition de leur côté», a-t-il ajouté, au côté de son homologue qui, pour sa part, a souligné que Pékin était «pour la paix et le dialogue» en Ukraine.
Vladimir Poutine et Xi Jinping s’exprimaient après un sommet au Kremlin qui, en l’absence de percée sur l’Ukraine, visait avant tout à démontrer la solidité des relations entre la Russie et la Chine, dans un contexte de vives tensions entre ces pays et les Occidentaux.

Zelensky attend une réponse de Pékin
A Kiev, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a pour sa part dit avoir «invité» la Chine à faire partie du règlement du conflit et «attendre sa réponse», ajoutant «recevoir des signaux mais rien de concret».
«On ne peut pas raisonnablement considérer que la Chine soit impartiale» en ce qui concerne l’Ukraine, a déclaré plus tard un porte-parole de la Maison Blanche. Pékin «n’a ainsi pas condamné» l’invasion russe, «n’a pas arrêté d’acheter du pétrole russe», a souligné John Kirby, porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison Blanche.
Il a par ailleurs accusé Pékin de «répercuter la propagande russe» sur le fait que la guerre en Ukraine serait le résultat d’une agression occidentale. Le porte-parole de l’exécutif américain a estimé que les deux pays n’étaient pas liés par une réelle «alliance», mais par un «mariage de raison».
«Nouvelle ère»
Le président chinois a lui estimé que les relations entre Pékin et Moscou entraient dans «une nouvelle ère», après avoir signé avec son homologue russe une déclaration sur «l’approfondissement du partenariat stratégique» russo-chinois.
Le maître du Kremlin, qui a déroulé le tapis rouge à Xi Jinping pour cette visite d’Etat s’achevant mercredi, a salué la «nature spéciale des relations russo-chinoises».
Etats-Unis et Otan fustigés
Dans une déclaration commune aux accents de guerre froide, les deux dirigeants ont aussi vivement attaqué l’Occident, accusant les Etats-Unis de «saper» la sécurité internationale pour conserver leur «avantage militaire», et exprimé leur «préoccupation» face à la présence croissante de l’Otan en Asie.
Autre écho à la guerre froide, la Russie et la Chine ont affirmé qu’une guerre nucléaire ne devait «jamais» avoir lieu, dans la déclaration signée par les deux dirigeants.

Le président russe a aussi menacé de «répliquer» si Londres fournit à l’Ukraine des obus contenant de l’uranium appauvri, comme cela a été évoqué par une responsable britannique.
«Camarade Xi»
Il a été nettement plus chaleureux avec son hôte chinois, lui donnant du «cher ami» et du «camarade Xi». Les deux dirigeants ont même trinqué au cours d’un dîner d’Etat à la «prospérité» des peuples russe et chinois.
«La coopération russo-chinoise a des possibilités et des perspectives vraiment illimitées», s’est exclamé Poutine pendant ce repas.
Le déplacement à Moscou de Xi constitue un soutien important au chef de l’Etat russe qui est visé depuis la semaine dernière par un mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale (CPI).
Traité en paria par les Occidentaux depuis le début du conflit en Ukraine, le Russe peut compter sur Pékin pour briser l’isolement : Xi Jinping l’a ainsi invité à se rendre en Chine cette année.
Kishida en Ukraine
Hasard du calendrier ? Alors que Xi montrait son soutien à Moscou, le Premier ministre japonais Fumio Kishida est arrivé mardi en Ukraine, où M. Zelensky a salué un «défenseur puissant de l’ordre international».
M. Kishida est en particulier allé dans la ville-martyre de Boutcha, près de Kiev, où des soldats russes sont accusés d’avoir commis des atrocités lorsqu’ils l’occupaient, et a exprimé son «indignation».
S’exprimant devant la presse au côté du dirigeant japonais, Volodymyr Zelensky a quant à lui annoncé qu’il participerait en visioconférence au sommet du G7 prévu pour mai à Hiroshima.

Le dirigeant japonais était le seul chef d’Etat ou de gouvernement d’un pays membre du G7 à ne pas encore avoir effectué un voyage dans la capitale ukrainienne depuis le début du conflit en février 2022.
Mise en garde de Washington
Face à la médiation chinoise sur l’Ukraine, les alliés de Kiev ont globalement exprimé leur scepticisme. Washington accuse même les autorités chinoises d’envisager de livrer des armes à la Russie, ce qu’elles démentent.
Lundi, le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, avait affirmé que le monde ne devait «pas être dupe face à toute décision tactique de la Russie, soutenue par la Chine ou tout autre pays, de geler le conflit (en Ukraine) selon ses propres conditions».
Accord gazier
Au-delà des considérations stratégiques, la rencontre entre Poutine et Xi a consacré le renforcement du partenariat économique entre leurs deux pays, notamment sur le plan des hydrocarbures.
La visite du président chinois en Russie intervient au moment où cette dernière a massivement réorienté son économie vers la Chine, face aux lourdes sanctions occidentales dont elle est la cible.
Dans ce contexte, Vladimir Poutine a annoncé mardi avoir trouvé un accord avec Xi Jinping sur le gigantesque projet de gazoduc Force de Sibérie 2, qui permettra à la Russie de fournir 50 milliards de mètres cubes de gaz supplémentaires par an.
Plus tôt, le chef de l’Etat russe, soucieux de trouver de nouveau débouchés aux hydrocarbures boycottés par l’Europe, avait assuré à son homologue que son pays était «en mesure de répondre à la demande croissante de la Chine en énergie».
Comme un symbole, le géant russe Gazprom a annoncé mardi avoir livré la veille une quantité «record» de gaz via le gazoduc transfrontalier «Force de Sibérie».
Les Etats-Unis livreront des chars Abrams à l’Ukraine d’ici l’automne, bien plus rapidement qu’estimé initialement. Des systèmes Patriot de défense antiaérienne arriveront également sur la base d’un «calendrier accéléré», a affirmé mardi le Pentagone.
En coordination avec Kiev, Washington «a pris la décision de fournir le modèle M1A1 du char Abrams», a déclaré le général Pat Ryder, porte-parole du ministère américain de la Défense, à la presse.
Cela «nous permettra d’accélérer considérablement les calendriers de livraisons et de fournir cette capacité importante à l’Ukraine d’ici l’automne de cette année», a-t-il ajouté.

Selon le porte-parole, les chars donneront à l’Ukraine «une capacité très similaire à celle du M1A2», que Washington avait prévu au départ de fournir, mais a refusé de rentrer dans les détails sur les différences entre les deux modèles. Fournir des chars M1A2 aurait nécessité plus d’une année, selon le général Ryder.
Formation plus rapide que prévu
L’Ukraine recevra également des systèmes avancés de défense antiaérienne Patriot plus tôt que prévu.
«Nous sommes confiants dans le fait que nous serons capables de livrer les (systèmes) Patriot sur la base d’un calendrier accéléré», a déclaré le général Ryder, précisant que des Ukrainiens étaient formés sur le système «plus rapidement qu’attendu, étant donné leur disposition et leur enthousiasme à effectuer la formation».
Les Etats-Unis sont à la tête d’une campagne internationale d’aide à l’Ukraine, après avoir formé rapidement une coalition de dizaines de pays pour soutenir Kiev depuis le début de l’invasion russe en février 2022.
«On ne peut pas raisonnablement considérer que la Chine soit impartiale» en ce qui concerne l’Ukraine, a dit mardi un porte-parole de la Maison Blanche, la critique américaine la plus directe à ce jour de la proposition de médiation chinoise dans le conflit.
John Kirby, porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison Blanche, a par ailleurs accusé Pékin de «répercuter la propagande russe» sur le fait que la guerre en Ukraine serait le résultat d’une agression occidentale, alors que Vladimir Poutine et Xi Jinping ont loué mardi l’entrée dans une «nouvelle ère» de leur relation «spéciale».
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a affirmé mardi avoir «invité» la Chine à dialoguer et «attendre une réponse». Il s’exprimait au moment où son homologue chinois Xi Jinping est à Moscou pour sceller son alliance avec Vladimir Poutine.

«Nous avons proposé à la Chine de devenir un partenaire» pour la recherche d’un règlement du conflit en Ukraine, a déclaré M. Zelensky lors d’une conférence de presse. «Nous vous invitons au dialogue, nous attendons votre réponse», a-t-il ajouté, disant «recevoir des signaux, mais rien de concret» à ce stade.
Volodymyr Zelensky a par ailleurs salué la visite à Kiev du Premier ministre japonais Fumio Kishida, «défenseur puissant de l’ordre international» et «ami de longue date de l’Ukraine».
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a annoncé mardi qu’il prendrait part par visioconférence au sommet du G7 prévu en mai à Hiroshima, au Japon.
«J’ai accepté l’invitation (...) et je participerai au sommet du G7 à Hiroshima dans un format en ligne», a déclaré M. Zelensky lors d’une conférence de presse à Kiev aux côtés du Premier ministre japonais Fumio Kishida, en visite en Ukraine.
La Russie et la Chine ont accusé mardi les Etats-Unis de «saper» la sécurité mondiale en cherchant à déployer des missiles dans plusieurs pays du monde pour «conserver un avantage militaire unilatéral».
«La Russie et la Chine se déclarent préoccupées par l’intensification des activités des États-Unis visant à créer un système mondial de défense antimissile et à déployer ses éléments dans diverses régions du monde, combiné à un renforcement de la capacité d’armes non nucléaires de haute précision», ont indiqué Vladimir Poutine et Xi Jinping, dans une déclaration commune signée mardi à l’issue des pourparlers au Kremlin.
La Russie et la Chine sont «préoccupées» par la présence grandissante de l’Otan en Asie, déclarent aussi les présidents des deux pays dans cette déclaration.
«Contre des blocs fermés exclusifs»
«Les (deux) parties sont très préoccupées par le renforcement grandissant des liens entre l’Otan et les pays de la région Asie-Pacifique concernant les questions militaires et celles de la sécurité», ont indiqué les deux dirigeants, en accusant l’Alliance atlantique de «saper la paix et la stabilité régionale».
Moscou et Pékin «sont contre la formation de blocs fermés exclusifs dans la région d’Asie-Pacifique», ont-ils souligné, en dénonçant «l’influence négative de la stratégie des Etats-Unis guidés par une mentalité de la Guerre froide (...) sur la paix et la stabilité dans cette région».
AUKUS
La Russie et la Chine ont également exprimé leur «forte préoccupation» face à d’éventuels «conséquences et risques pour la stabilité stratégique dans la région d’Asie-Pacifique» en raison des projets de l’alliance entre les Etats-Unis, l’Australie et le Royaume-Uni (AUKUS) de construire des sous-marins nucléaires.
Moscou et Pékin «appellent résolument les membres de ce partenariat à remplir strictement leurs engagements sur la non-prolifération (...) et soutenir la paix régionale», ont-ils déclaré.
Le président russe Vladimir Poutine a menacé mardi de «répliquer» si Londres fournit à l’Ukraine des munitions contenant de l’uranium appauvri, en réaction à des déclarations en ce sens d’une responsable britannique.

«Aujourd’hui, on a appris que le Royaume-Uni (...) avait annoncé non seulement la livraison de chars à l’Ukraine, mais également d’obus contenant de l’uranium appauvri (...) Si cela se produit, la Russie sera contrainte de répliquer», a déclaré M. Poutine.
«Il semble que l’Occident ait vraiment décidé de combattre la Russie jusqu’au dernier Ukrainien, non pas en paroles mais en actes», a poursuivi M. Poutine.
«L’Occident collectif commence à utiliser des armes à composante nucléaire», a-t-il ajouté.
Pour le ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgou, «la Russie a de quoi répondre». «Nous allons voir ce qu’ils comptent utiliser», a-t-il averti.
«Un pas de plus a été franchi» dans l’escalade, a-t-il ajouté.
Lundi soir, la vice-ministre britannique de la Défense Annabel Goldie a dit, en réponse à une question écrite posée par une parlementaire britannique, que le Royaume-Uni comptait fournir à l’Ukraine des obus «contenant de l’uranium appauvri».
«Munitions très efficaces»
«Ces munitions sont très efficaces pour détruire les chars et les véhicules blindés modernes», a-t-elle souligné dans sa réponse écrite, expliquant que ces obus étaient destinés à être utilisés avec les chars Challenger que compte également livrer Londres.
L’organisation antinucléaire britannique Campaign for Nuclear Disarmament a condamné la livraison de munitions avec de l’uranium appauvri, estimant dans un communiqué mardi qu’il s’agirait d’un «désastre environnemental et sanitaire supplémentaire pour ceux qui vivent au coeur du conflit».
Les obus à uranium appauvri sont des munitions destinées à percer les blindages, dont l’utilisation est critiquée pour les risques qu’ils comporteraient pour la santé des militaires les utilisant et des populations vivant dans les zones visées.
Selon le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE), l’uranium appauvri est un «métal lourd, chimiquement et radiologiquement polluant».
Les munitions à l’uranium appauvri avaient été citées comme l’une des causes possibles du «syndrome du Golfe», les problèmes de santé des anciens combattants de la guerre du Golfe en 1991, mais cela n’a pas été scientifiquement prouvé.
Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.