Guerre en Ukraine (direct) – De violents combats ont lieu à Lyssytchansk mais la ville «n’est pas encerclée»
La Russie envahit l'Ukraine. Suivez en direct l'actualité de ce nouveau bras de fer en Europe.
Découvrez toutes nos dernières cartes et infographies.
Au moins 18 personnes ont été tuées lors de frappes sur des immeubles de la région d’Odessa, dans le sud de l’Ukraine, selon Kiev, au moment où l’armée vient d’y reprendre aux Russes un îlot stratégique pour la maîtrise des routes maritimes.
Dans la nuit de jeudi à vendredi, deux missiles ont été tirés par un «avion stratégique» depuis la mer Noire, frappant des immeubles, selon les services d’urgence ukrainiens.
Le nouveau bilan est monté à 18 morts, dont deux enfants, et 30 blessés, a indiqué le numéro deux de l’administration présidentielle Kirilo Timochenko sur Telegram.

Les opérations de sauvetage, compliquées par un incendie, se poursuivent. La première frappe a «touché un immeuble résidentiel de neuf étages, dans la région de Bilgorod-Dniester», à environ 80 km au sud d’Odessa, selon le porte-parole de l’administration de la région d’Odessa, Serguiï Bratchouk.
Le porte-parole s’en est pris aux internautes qui rapportent sur les réseaux sociaux les mouvements des troupes et services de secours. «Une opération de sauvetage est en cours, n’écrivez pas où, qui et comment» pour ne pas mettre les militaires en danger, a-t-il dit à la télévision locale, sans préciser le lieu exact de la frappe.
Le média biélorusse «Nexta» a publié vendredi une vidéo de sauveteurs nettoyant les décombres d'un immeuble résidentiel dans la région d'Odessa, qui a été touché par des frappes russes dans la nuit de jeudi à vendredi.
La reconstruction de l’Ukraine après la guerre passe par la Suisse. Lundi et mardi, les représentants de dizaines d’Etats vont se réunir à Lugano (TI) pour aider ce pays à établir le cadre des prochaines décennies. Le président Volodymyr Zelensky reste en Ukraine.
Au total, plus de 1000 participants, dont ceux de près de 40 Etats et une quinzaine d’organisations internationales, se retrouveront dans une ville sous haute sécurité. L’armée viendra soutenir le dispositif et la portée dépassera la région, puisque les grandes délégations arriveront à Lugano par des villes voisines.
L’Ukraine est très attendue. Elle devra présenter son premier plan pour la reconstruction du pays, qui dictera l’étendue du soutien politique et financier de la communauté internationale.

Elle veut notamment que les donateurs puissent chacun financer une région du pays s’ils le souhaitent. «C’est la première fois depuis le début de la guerre que nous enverrons un tel haut niveau de délégation» en dehors du pays, a insisté jeudi l’ambassadeur ukrainien en Suisse, Artem Rybchenko.
Une centaine d’Ukrainiens feront le déplacement au total, dont le Premier ministre Denys Chmygal et sept ministres, parmi lesquels le chef de la diplomatie Dmitro Kuleba. Des parlementaires, y compris quelques-uns d’opposition, le secteur privé et la société civile seront associés.
Trois sommets récents
En raison de la situation sécuritaire, Volodymyr Zelensky devra se contenter d’un discours en ligne comme il en a désormais l’habitude. Mais il a accompagné le dispositif depuis le début, selon son ambassadeur.
Cette 5e édition de la conférence, après quatre dans d’autres pays qui portaient sur les réformes à mener en Ukraine, doit devenir le lancement international de la reconstruction. C’est dans tous les cas la tonalité donnée par le président de la Confédération Ignazio Cassis, qui doit l’ouvrir avec son homologue et Denys Chmygal. Pour la première fois, tous les acteurs sont réunis.

Les participants arriveront quelques jours après la réaffirmation du soutien des pays occidentaux à l’Ukraine, que ce soit à l’UE, au G7 ou à l’OTAN. Le G7 a lui également dit dans sa déclaration qu’il prévoyait d’organiser une autre conférence internationale. Pas de quoi effrayer la Suisse, qui estime que la portée de la réunion de Lugano ne sera pas diminuée et que toutes les initiatives sont complémentaires.
De même, ni l’Ukraine ni Berne ne se disent déçues par le niveau de participation, certes plus élevé que lors des précédentes discussions sur les réformes. Aucun chef d’Etat n’est attendu et les chefs de gouvernement ne seront que quelques-uns, dont le tchèque, qui préside l’UE, la lituanienne ou le polonais.
Von der Leyen prévue
Outre la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, une quinzaine de ministres doivent participer. Mais les grandes puissances présentes n’enverront au mieux pour la plupart que des vice-ministres.
Ces derniers mois, le président de la Confédération a répété à de nombreuses reprises que cette réunion, à laquelle Moscou n’est jamais invitée, ne viole pas la neutralité. Un dialogue a été mené régulièrement avec la Russie sur les avancées.

Ignazio Cassis estime que la reconstruction sera «complexe» et pourrait prendre des décennies. Selon le gouvernement ukrainien, les coûts atteignent déjà plus de 600 milliards de francs. Mais d’autres n’arrivent pas au même chiffre.
Surveillance selon Cassis
Une Déclaration de Lugano doit établir les «priorités, méthode et principes» de ce rétablissement ukrainien. Une dizaine de principes au total devraient être décidés, dont celui de lier la reconstruction aux réformes demandées par la communauté internationale. La conférence n’est pas une réunion de donateurs mais certains pourraient malgré tout faire des annonces.
Face à ceux qui mettent déjà en garde contre la distribution de milliards à un pays accusé d’être piloté par la corruption, le président de la Confédération a opposé un engagement à surveiller les flux financiers. Certains experts redoutent que le dispositif ne renforce les oligarques après la guerre.
Selon Ignazio Cassis, cette conférence doit contribuer à la «stabilité en Europe et dans le monde». Les composantes sociale, économique, numérique, d’infrastructures ou environnementale doivent être abordées.
La guerre en Ukraine a des effets importants sur l’approvisionnement alimentaire et énergétique, faisant redouter des famines et des détériorations économiques. Des millions de personnes sont réfugiées ou ont été déplacées à l’intérieur du pays. Selon les autorités, des dizaines de milliers de civils ont été tués. Dans certaines villes, jusqu’à 90% des habitations ont été détruites.
La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a appelé vendredi l’Ukraine à accélérer ses réformes contre la corruption, assurant le pays du soutien des Vingt-Sept sur «la longue route» vers l’adhésion à l’UE.

Ursula von der Leyen a loué les réformes déjà menées et les institutions mises en place pour créer «une machine anti-corruption impressionnante», dans un discours en visioconférence devant les députés ukrainiens. «Mais désormais ces institutions ont besoin de moyens d’action et des bonnes personnes aux postes de responsabilités», a-t-elle estimé.
L’abandon de l’île des Serpents par les Russes est un réel succès pour l’Ukraine et un cuisant revers pour Moscou. Cet événement ne va pas pour autant nécessairement faire basculer le cours de la guerre, estiment les experts.
«C’est un développement important dans la guerre, qui desserre le carcan naval russe», analyse une source militaire française. «Une défaite pour la Russie, une humiliation, sans aucun doute», relève l’analyste naval HI Sutton.
Ce caillou stratégiquement placé à quelques dizaines de kilomètres des côtes ukrainiennes, roumaines et de l’embouchure du Danube, une importante artère fluviale européenne, avait été conquis dès les premiers jours du conflit, au terme du fameux épisode des gardes-côtes ukrainiens rétorquant au croiseur russe Moskva – coulé plusieurs semaines plus tard- d’aller «se faire foutre».
Coût exorbitant
«La Russie voulait vraiment la garder. Elle a investi beaucoup de moyens humains et du matériel onéreux», explique Hi Sutton à l’AFP, parlant des systèmes de défense antiaérienne que Moscou y a déployés depuis le début de la guerre.
«Le coût pour conserver l’île était beaucoup plus élevé que prévu par la Russie», dit à l’AFP Tayfun Ozberk, un autre analyste naval et ancien officier de la marine turque.

«Cela consommait du matériel, des ressources», estime Igor Delanoë, le directeur adjoint de l’observatoire franco-russe et spécialiste de la marine russe, tandis que la source militaire met en exergue «l’élongation logistique pour ravitailler sous le feu ukrainien».
Ce repli russe est en effet avant tout provoqué par les armes occidentales fournies à l’Ukraine, des missiles antinavires Harpoon aux systèmes d’artillerie comme les canons Caesar et les lance-roquettes Himars. Les Ukrainiens ont tenté au moins une fois un assaut sur cet îlot, mais ont été repoussés. Ils ont donc bombardé sans relâche.
«L'arrivée de l’artillerie à longue portée et des missiles antinavires en Ukraine a rendu cette île indéfendable pour les Russes», estime Hi Sutton.
«Un tombeau vide»
«Pour les puissances de l’OTAN, qui alimentent l’Ukraine en armes, l’île des Serpents va venir valider la posture d’envoi de plus de matériel» pour contraindre les Russes sur d’autres points du front, selon Igor Delanoë, qui juge cela toutefois un peu «hasardeux».
Au final, ce confetti restera sans doute un tombeau vide, doublement scellé par les armes occidentales et les missiles russes, même si les Ukrainiens affirment le contraire.
«Il semble que l’île des Serpents va rester vide jusqu’à la fin de la guerre, à moins que l’Ukraine soit équipée d’un solide système antiaérien», estime Tayfun Ozberk.
En effet, les mêmes causes produisant les mêmes effets, si les Ukrainiens s’aventuraient à installer des soldats et des équipements sur ce caillou, ils se retrouveraient sous le feu de la Russie, qui conserve, malgré les pertes qu’elle a enregistrées, l’hégémonie en mer.

«La Russie pourrait infliger exactement la même chose, par des moyens différents», souligne Hi Sutton. Dans cette hypothèse, «ils vont se prendre une pluie de missiles», selon Igor Delanoë.
Céréales
«Pour le moment, nos soldats n’ont pas mis le pied sur l’Ile des Serpents, non, mais cela viendra. Croyez-moi», a assuré jeudi le numéro deux de l’état-major Oleksiï Gromov.
Pour Kiev, «il serait plus efficace de déployer un drapeau urkrainien sur l’île» à des fins de propagande, selon Tayfun Ozberk.
Une île des Serpents désertée demeure une bouffée d’oxygène pour Odessa et ce qui reste de côtes à l’Ukraine. «La Russie pourrait être réticente à donner un assaut amphibie», considère l’amiral turc à la retraite Deniz Kutluk.
Quant à la question des céréales coincées à Odessa, l’impact de l’abandon de l’île des Serpents est incertain.
Certes, comme l’Ukraine a réussi à créer une bulle sécurisée le long de ses côtes, il serait théoriquement possible de «faire naviguer des bateaux [chargés] de céréales entre la côte et l’île. Mais, sans accord russe, cela va rester compliqué, car d’Odessa aux eaux roumaines il y a de la route pendant laquelle ils seront à portée de tir russe», relève la source militaire.
Au milieu des eaux calmes du lac Erne en Irlande du Nord, l’île d’Inish Rath abrite un temple de la communauté Hare Krishna devenu un sanctuaire pour des fidèles ukrainiens qui ont fui la ville martyre de Marioupol après l’invasion russe.
«Nous avons quitté Marioupol», dans le sud-est de l’Ukraine, «parce que c’est complètement calciné», raconte à l’AFP Ruskin Khabibullin, membre de l’International Society for Krishna Consciousness (ISKCON) en Ukraine.
Ce mouvement spirituel est une branche de l’hindouisme. Fondé dans les années 1960, il s’est rapidement étendu à l’Europe de l’Est après la chute de l’Union soviétique et revendique un million de membres dans le monde.
«Ils ont bombardé les immeubles, notre appartement, notre bureau, tout a brûlé. C’est pour ça que nous avons dû partir en Irlande», ajoute l’Ukrainien de 48 ans. Avec sa femme Tatiana et leur fils Nikita, 14 ans, il vit depuis deux mois dans le temple d’Inish Rath, situé dans un pavillon de chasse du XIXe siècle au toit à pignons de style victorien.
Au moins 17 personnes ont été tuées lors de frappes sur des immeubles de la région d’Odessa, dans le sud de l’Ukraine, selon Kiev, au moment où l’armée ukrainienne vient d’y reprendre aux Russes un îlot stratégique pour la maîtrise des routes maritimes.

Un missile tiré par une «avion stratégique» depuis la mer Noire a fait «14 morts et 30 blessés, dont trois enfants», selon le dernier bilan des services d’urgence ukrainiens. Une autre missile, tiré par le même avion, a touché deux autres immeubles situés non loin, faisant «trois morts, dont un enfant», ont ajouté les secouristes.
Les opérations de sauvetage, compliquées par un incendie, se poursuivent.
Quatorze personnes ont été tuées dans un tir de missile sur un immeuble de la région d’Odessa, dans le sud de l’Ukraine, tiré par un «avion stratégique» depuis la mer Noire selon Kiev, au moment où l’armée ukrainienne vient d’y reprendre aux Russes un îlot stratégique pour la maîtrise des routes maritimes.
A présent «il y à 14 personnes mortes et 30 blessées, dont trois enfants», ont indiqué dans un communiqué les Services d’urgence ukrainiens, précisant que les opérations de sauvetage, compliquées par un incendie, se poursuivent. Un précédent bilan, faisait état de dix morts.
«Un missile a touché un immeuble résidentiel de neuf étages, dans la région de Bilgorod-Dniester», à environ 80 km au sud d’Odessa, avait auparavant annoncé le porte-parole de l’administration de la région d’Odessa Serguiï Bratchouk. Le porte-parole s’en est pris aux internautes qui rapportent sur les réseaux sociaux les mouvements des troupes et services de secours.
«Une opération de sauvetage est en cours, n’écrivez pas où, qui et comment!» pour ne pas mettre les militaires en danger, a-t-il dit à la télévision locale, sans préciser le lieu exact de la frappe.
L’Ukraine a commencé à exporter de l’électricité de manière «significative» vers l’Union européenne, via la Roumanie, a annoncé jeudi soir le président Volodymyr Zekensky.
«Une étape importante de notre rapprochement avec l’Union européenne a été franchie» jeudi, a déclaré le président de l’Ukraine, dont la candidature à l’UE a été entérinée la semaine dernière par les Vingt-Sept.
Kiev «a commencé à exporter de manière significative de l’électricité vers le territoire de l’UE, vers la Roumanie», a-t-il affirmé dans une allocution vidéo, et «ce n’est qu’une première étape». «Nous nous préparons à augmenter les livraisons», a-t-il ajouté, en soulignant que «l’électricité ukrainienne peut remplacer une part considérable du gaz russe consommé par les Européens. «Ce n’est pas seulement une question de revenus d’exportation pour nous, c’est une question de sécurité pour l’Europe entière», a-t-il insisté.
Dix personnes ont été tuées dans un tir de missile sur la région d’Odessa, dans le sud de l’Ukraine, a annoncé dans la nuit de jeudi à vendredi un haut-responsable ukrainien.
«Le nombre de morts dans un immeuble d’habitation est monté à dix», a annoncé le porte-parole de l’administration de la région d’Odessa Serguiï Bratchouk.

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a de nouveau menacé de bloquer l’adhésion de la Suède et de la Finlande à l’Otan, moins de quarante-huit heures après l’accord entre les trois pays.
S’adressant à la presse en clôture du sommet de l’Alliance atlantique, à Madrid, il a sommé les deux pays nordiques de «prendre leur part» dans la lutte contre le terrorisme sous peine d’enterrer le mémorandum signé mardi soir.
Depuis mi-mai, Ankara bloque le processus d’élargissement aux deux pays en les accusant de protéger des combattants kurdes du Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK) et des Unités de protection du peuple (YPG), qu’il classe parmi les mouvements terroristes.
Mais mardi soir, les gouvernements turcs, suédois et finlandais ont signé un mémorandum d’accord ouvrant l’accès des deux nations nordiques à l’Alliance atlantique.
Jeudi, le président turc s’est exprimé pour la première fois depuis cette signature surprise. Et il a posé ses conditions.
«S’ils remplissent leur devoir, nous soumettrons (le mémorandum) au parlement» en vue de son adoption. «S’ils ne le font pas, il est hors de question pour nous de l’envoyer au parlement...», a-t-il prévenu.

M. Erdogan a évoqué une «promesse faite par la Suède» concernant l’extradition de «73 terroristes». «Ils les renverront, ils l’ont promis. Cela figure dans des documents écrits. Ils tiendront leur promesse», a-t-il ajouté sans plus de détail.
«Chantage»
Stockholm a réagi jeudi soir en rappelant que ses décisions en matière d’extradition étaient soumises à une justice «indépendante».
«En Suède, la loi suédoise s’applique avec des tribunaux indépendants», a affirmé le ministre de la Justice Morgan Johansson dans une déclaration écrite transmise à l’AFP.
«Des personnes non-suédoises peuvent être extradées à la demande d’autres pays, mais seulement si c’est compatible avec la loi suédoise et la Convention européenne sur les extraditions», a-t-il insisté.
Recep Tayyip Erdogan n’a pas donné de précisions jeudi sur les 73 personnes visées, mais Ankara réclame depuis plusieurs années l’extradition de militants kurdes ou proches du mouvement guléniste exilés en Suède.
Le chef de l’Etat turc a également appelé la Finlande et la Suède à «compléter leurs lois» concernant la présence sur leur sol de membres du PKK et des YPG, qui opèrent aux frontières de la Turquie dans le nord de l’Irak et de la Syrie.
«Ce qui importe, c’est que les promesses données à la Turquie soient tenues», a-t-il insisté. Au centre de toutes les attentions à l’ouverture du sommet de Madrid, alors qu’il menaçait d’opposer son veto à l’adhésion des deux pays, le président turc y est ainsi revenu en clôture.
Dans les couloirs du sommet, une source diplomatique européenne n’a pas hésité à parler de «chantage» à propos du chef de l’Etat turc qui a, d’autorité jeudi, occupé la scène de la plus grande salle de presse du sommet, succédant au chef de la Maison-Blanche, Joe Biden.
«Droit international»
Selon le mémorandum signé mardi, la Turquie lève son veto à l’adhésion des deux pays nordiques à l’Otan en échange de leur coopération concernant les membres des mouvements kurdes concernés.

Dès le lendemain, Ankara avait déjà réclamé son dû, exigeant de la Suède et de la Finlande l’extradition de 33 «terroristes».
Toutes sont membres du PKK, considéré comme organisation terroriste par Ankara et ses alliés occidentaux, ou du mouvement fondé par le prédicateur Fethullah Gülen, que M. Erdogan accuse d’avoir fomenté la tentative de coup d’État de juillet 2016.
La demande avait été accueillie froidement à Helsinki et Stockholm. «Toutes ces affaires ont été déjà résolues en Finlande», avait commenté le président finlandais, Sauli Niinistö. Le ministère finlandais de la Justice a de son côté précisé n’avoir «pas reçu de nouvelles demandes d’extraditions de la Turquie ces derniers jours».
La Première ministre suédoise Magdalena Andersson a pour sa part promis mercredi «de coopérer plus étroitement avec la Turquie concernant les listes des (combattants) du PKK». «Mais nous continuerons bien sûr de respecter la loi suédoise et le droit international», ajoutait-elle dans un message posté sur Instagram.
Les décisions suédoises en matière d’extradition sont prises par une «justice indépendante», a réagi jeudi soir le ministre suédois de la Justice, après que le président turc Recep Tayyip Erdogan a évoqué une «promesse» suédoise d’extrader «73 terroristes» dans le cadre de leur accord sur l’Otan.
«En Suède, la loi suédoise s’applique avec des tribunaux indépendants», a affirmé le ministre de la Justice Morgan Johansson dans une déclaration écrite transmise à l’AFP. «Des personnes non-suédoises peuvent être extradées à la demande d’autres pays, mais seulement si c’est compatible avec la loi suédoise et la Convention européenne en matière d’extradition», a-t-il souligné.
Le président américain a considéré notre pays comme membre de l’Alliance militaire lors d'une conférence de presse jeudi, avant de rectifier le tir. Lire notre article.

Le Trésor américain a annoncé jeudi le gel d’avoirs supérieurs à un milliard de dollars d’une société basée aux États-Unis et contrôlée par l’oligarque et homme politique russe Suleiman Kerimov. Ce dernier était déjà sanctionné par Washington.
Une enquête des autorités américaines a «révélé que Kerimov a utilisé une série complexe de structures légales et d’hommes de paille pour dissimuler ses intérêts dans Heritage Trust», une société implantée dans le Delaware (est des États-Unis), affirme le Trésor dans un communiqué.
Le milliardaire Suleiman Kerimov a été sanctionné en 2018 par les États-Unis pour blanchiment d’argent présumé. Il fait à présent partie des oligarques russes sanctionnés par plusieurs pays et par l’Union européenne à la suite de l’invasion de l’Ukraine par la Russie.
Accusant les élites russes de «se cacher derrière des intermédiaires et des arrangements légaux complexes», la secrétaire au Trésor Janet Yellen a affirmé que son ministère utiliserait son autorité pour appliquer les sanctions décidées envers «ceux qui financent et tirent profit de la guerre de la Russie en Ukraine».

Législation très avantageuse
La législation fiscale du Delaware est l’une des plus avantageuses au monde, et cet État de la côte est américaine, fief du président Joe Biden, héberge de nombreuses sociétés étrangères.
Dans son communiqué, le Trésor américain affirme également qu’un neveu de Suleiman Kerimov, Ruslan Gadjiev, représente l’un des bénéficiaires de Heritage Trust. Élu au Parlement russe, M. Gadjiev était déjà sous le régime de sanctions des États-Unis depuis mars, et son implication dans la société «fournit une raison séparée et indépendante» à ce gel, affirme Washington.
Début juin, un tribunal fidjien avait autorisé la remise aux États-Unis du superyacht Amadea, lié à Suleiman Kerimov. Le bateau, d’une valeur de quelque 300 millions de dollars avait été saisi par les Fidji à la demande de Washington.
La situation à Lyssytchansk, ville de l’Est de l’Ukraine sous pression de l’armée russe, est «extrêmement difficile» avec des bombardements «très puissants», rendant impossibles les évacuations de civils, a annoncé jeudi le gouverneur régional.
«Il y a beaucoup de bombardements et depuis plusieurs directions. L’armée russe s’est approchée depuis différentes directions vers Lyssytchansk», a indiqué Serguiï Gaïdaï dans une vidéo sur Telegram.
Selon lui, les forces de Moscou restent toutefois «à la périphérie» de la ville, où ne se déroulent pas de combats de rues dans l’immédiat.
Il a démenti des affirmations des séparatistes prorusses combattant aux côtés des forces de Moscou, qui ont assuré jeudi contrôler la moitié de la ville, située de l’autre côté de la rivière face à celle de Severodonetsk, capturée la semaine dernière par l’armée russe.

Selon M. Gaïdaï, les bombardements sur Lyssytchansk sont «très puissants», ce qui «ne rend plus possible les évacuations» pour les quelque 15'000 civils se trouvant encore dans la ville, qui comptait 100'000 habitants avant la guerre.
«C’est très dangereux», a-t-il poursuivi, ajoutant toutefois que Lyssytchansk était mieux placée géographiquement que Severodonetsk et donc mieux défendable. «Nous pouvons simplement dire que les Russes sont extrêmement nombreux et arrivent de tous côtés. Il y a un nombre incroyable de véhicule et d’artillerie», a-t-il conclu.
Lyssytchansk est la dernière grande ville qu’il reste à conquérir pour les Russes dans la région de Lougansk, l’une des deux provinces du bassin industriel du Donbass, que Moscou entend entièrement contrôler.
L’ambassadrice du Royaume-Uni à Moscou a été convoquée jeudi au ministère russe des Affaires étrangères qui a protesté auprès d’elle contre les propos «grossiers» du Premier ministre Boris Johnson sur le président Vladimir Poutine, a indiqué la diplomatie russe.
La Russie a protesté «fermement» auprès de Deborah Bronnert contre «les propos ouvertement grossiers des autorités britanniques à l’égard de la Russie, de son dirigeant, de ses responsables, ainsi que du peuple russe», précise-t-elle dans un communiqué.

«Dans une société polie, il est de coutume de s’excuser pour des propos de ce genre», a souligné la diplomatie russe, en dénonçant une «rhétorique insultante inacceptable».
Le Premier ministre britannique Boris Johnson a déclaré mardi soir à la chaîne de télévision allemande ZDF que Vladimir Poutine n’aurait pas déclenché l’offensive en Ukraine s’il avait été une femme. Il a ensuite dénoncé cette opération militaire russe comme «un exemple parfait de toxicité masculine», en clôture du sommet du G7 en Allemagne.

Pour sa part, Ben Wallace, ministre britannique de la Défense, a déclaré mercredi soir à LBC Radio que «la vision que le président Poutine a de lui-même et du monde est un syndrome du petit homme, une vision macho». M. Wallace s’est également emporté contre la porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova, en l’accusant de «menacer tout le monde avec des armes nucléaires» chaque semaine.
En convoquant l’ambassadrice britannique, le ministère russe des Affaires étrangères a également souligné qu’il était «inacceptable» pour les responsables britanniques de «faire la propagande des informations délibérément fausses, notamment sur les menaces présumées de la partie russe de +recourir aux armes nucléaires+", selon le communiqué de la diplomatie russe.
Assise sur le rebord d’un immeuble de cinq étages en train de dénoyauter des cerises avec une mine de stylo, Lioudmila n’en peut plus de vivre dans la cave depuis trois mois à Seversk, à une vingtaine de km de Lyssytchansk, dans l’est de l’Ukraine.
«Il y a trois mois, ils (les Russes) ont bombardé ici, maintenant c’est plus vers là-bas», dit-elle à l’AFP en montrant la petite route longeant l’immeuble, qui mène à Lyssytchansk, dernière grande ville que les forces russes cherchent à conquérir dans la région de Lougansk.
«Ça bombarde de jour comme de nuit», hurle une femme qui refuse de décliner son identité, assise sur un banc sous un arbre au pied de l’immeuble. Puis elle se lève, prend son petit chariot avec deux grands bidons vides et va chercher de l’eau à la fontaine un peu plus loin.
«On n’a plus d’électricité ni de gaz, et ça fait déjà trois mois», reprend Lioudmila entre quelques bruits de bombardements. Des dégagements de fumée blanche sont visibles au loin sur Lyssytchansk.
Pendant ce temps, deux femmes préparent des galettes de pommes de terre en bas d’un escalier de la cave, dans une poêle posée sur deux briques et chauffée par un petit feu de bois.
L’une d’elles montre au journaliste de l’AFP sa «chambre» dans une des pièces de la cave éclairée par une lampe de poche: «regardez, les matelas sont là-bas, dans un coin, et on les étale ici par terre» le soir.
Dans la pièce d’à côté, une dame de 90 ans se tient à un déambulateur dans la pénombre. Elle aurait besoin de médicaments mais il impossible d’en trouver par ici, dit un membre de sa famille. Plus de pharmacie ouverte dans la petite ville, et les magasins sont presque tous fermés depuis des semaines.

«Soigné dans la cave»
«Il faut aller loin pour acheter quelque chose et personne ne peut nous y emmener», se plaint un jeune homme en passant devant l’immeuble. «Vous n’auriez pas du papier toilette», demande-t-il au journaliste de l’AFP.
Un autre homme, Viatcheslav Kompaniets, lui, continue de vivre dans son appartement au rez-de-chaussée de l’immeuble, dont toutes les vitres ont été soufflées par une explosion en mars, au moment où les forces russes ont cherché à s’approcher de Seversk, avant d’être repoussées par l’armée ukrainienne.
Un bâtiment de la petite caserne des pompiers attenante à l’immeuble avait été détruit par la roquette qui s’y était abattue, ne laissant qu’un amas de débris. Fin mai, Viatcheslav a fait un AVC dans son appartement: «on m’a soigné dans la cave», en raison des bombardements incessants qui n’étaient pas trop loin, explique l’homme de 61 ans.
Vivre dans un logement ouvert aux quatre vents est possible en été, mais quand arrivera l’automne, «il faudra fermer tout ça», dit-il ignorant comment cela pourra se faire et avec quels moyens.
D’ici là, les habitants de l’immeuble rencontrés par l’AFP espèrent que l’offensive russe déclenchée le 24 février en Ukraine sera terminée, sans savoir de quoi le lendemain sera fait, eux qui vivent au jour le jour.
L’Union européenne a annoncé jeudi l’octroi d’un financement de 40 millions d’euros à la Moldavie pour renforcer les capacités de ses forces armées dans les secteurs des communications et la lutte contre les cyberattaques.
Les fonds proviennent de la Facilité européenne de Paix, un fonds géré par les Etats membres hors du budget européen, indique le communiqué du Conseil européen, l’instance des Etats membres. L’aide européenne ne comprend pas d’armements, précise le communiqué.
Le financement va permettre la fourniture d’équipements, de fournitures et de services pour renforcer les capacités logistiques et la mobilité des unités des forces armées moldaves. Il va également les aider à lutter contre les cyberattaques et à renforcer leurs capacités de reconnaissance aérienne sans pilote et de communications tactiques.

La Moldavie a déjà bénéficié d’un financement de sept millions d’euros de la Facilité européenne de Paix en décembre 2021 pour son service de santé militaire et pour un bataillon du génie.
La Moldavie, où le territoire prorusse de Transnistrie a fait sécession, est voisine de l’Ukraine. Ces deux pays viennent d’obtenir le statut de candidat à l’UE.
La Facilité européenne de soutien à la paix a été créée en mars 2021. Dotée d’un budget de 5,7 milliards d’euros sur sept ans, elle permet à l’UE de financer des actions destinées à renforcer les capacités des pays tiers et des organisations régionales et internationales en matière militaire et de défense. L’UE a débloqué 2 milliards d’euros en quatre tranches pour financer la fourniture d’armes à l’Ukraine.
Le Canada participera au sommet du G20 en novembre, à Bali, même si le président russe Vladimir Poutine s’y rend, a assuré jeudi le Premier ministre canadien Justin Trudeau, jugeant important d’y «contrer la voix» de la Russie.
«Nous nous attendons à ce que le Canada et tous les (autres) membres du G7 soient au G20», a déclaré M. Trudeau, interrogé à ce sujet lors d’une conférence de presse à la fin d’un sommet de l’Otan à Madrid.
«C’est trop important que nous soyons là pour contrer la voix et les mensonges que la Russie va peut-être mettre en avant», a-t-il expliqué. Néanmoins, «il reste encore plusieurs mois avant cela et tout peut arriver», a-t-il prévenu.
Mercredi, le Premier ministre britannique Boris Johnson avait déjà mis en garde contre le risque de laisser le champ libre à la «propagande» russe en cas de boycott occidental du sommet du G20.

Jakarta a suscité la polémique en invitant la Russie au sommet des 20 économies les plus développées prévu en novembre à Bali, malgré l’offensive russe en Ukraine. Le Kremlin a indiqué lundi que le président russe Vladimir Poutine comptait s’y rendre.
L’Indonésie, comme la plupart des grandes économies émergentes, a tenté de maintenir une position neutre depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie le 24 février, en appelant à une résolution pacifique de l’offensive.
Le président indonésien Joko Widodo a rencontré jeudi Vladimir Poutine à Moscou, un jour après s’être entretnu avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky lors d’une visite à Kiev. Le président ukrainien a, lui aussi, été invité au sommet du G20, prévu les 15 et 16 novembre à Bali. Il a assuré que sa présence dépendrait «de la situation de la sécurité en Ukraine et de la composition» du sommet.
Le président indonésien Joko Widodo a annoncé jeudi avoir remis à son homologue russe Vladimir Poutine un message du dirigeant ukrainien Volodymyr Zelensky, sans en révéler le contenu.
«J’ai remis un message du président Zelensky au président Poutine», a-t-il déclaré après une rencontre avec son homologue russe à Moscou, selon une traduction en russe de ses propos.
Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.