Guerre en Ukraine (direct)L’ONU accuse Ukrainiens et Russes d'«exécutions sommaires»
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Un volontaire français a été récemment tué dans la région de Bakhmout, le point chaud de la ligne de front dans l’est de l’Ukraine, selon des informations de presse confirmées vendredi par le ministère des Affaires étrangères.
Le quotidien régional Ouest-France avait fait état le 22 mars de la mort de Kevin D., un ancien humanitaire parti il y a plus d’un an combattre aux côtés des Ukrainiens. Le trentenaire a été tué dans des circonstances indéterminées près de Bakhmout, où se déroule depuis huit mois une sanglante bataille entre forces russes et ukrainiennes.

«Nous avons appris la triste nouvelle de ce décès. Nous présentons nos condoléances à sa famille», a dit à l’AFP le ministère des Affaires étrangères, en contact avec la famille.
«Nous rappelons que l’Ukraine, dans la totalité de son territoire, est une zone de guerre. Dans ce contexte, il est formellement déconseillé de se rendre en Ukraine, quel qu’en soit le motif», a ajouté le ministère.
Plusieurs Français sont allés se battre en Ukraine, où une légion internationale sous les ordres de l’armée de Kiev rassemble les combattants étrangers.
Leur nombre ainsi que celui de ceux qui ont été tués ne sont pas connus.
Engagés dans un plan sans précédent de confiscation d’avoirs russes, les 27 pays de l’Union européenne veulent cibler en priorité des actifs d’État de Moscou estimés à plusieurs centaines de milliards d’euros, a expliqué vendredi à l’AFP le principal responsable du projet.
«Rien n’est simple» dans ce plan visant à lever des sommes considérables pour financer la reconstruction de l’Ukraine, a reconnu le haut fonctionnaire suédois Anders Ahnlid lors d’un entretien à Stockholm, mais l’Europe entend être «innovante».
Des fastueux yachts d’oligarches aux réserves de la banque centrale russe à l’étranger, les richesses pullulent, mais arriver à les capter légalement est une autre histoire.
«Il est difficile de trouver les moyens légaux qui soient acceptables», a expliqué le chef du groupe de travail de l’UE, qui vient de se réunir pour la première fois la semaine dernière.
Des citoyens russes visés par les sanctions contestent actuellement en justice le bien-fondé des sanctions les visant.
Dans un cas emblématiques, le Tribunal de l’UE a suspendu début mars une partie des sanctions visant le pilote russe de Formule 1 Nikita Mazepin, fils du propriétaire et PDG du fabricant de produits chimiques Uralchem.
«Cela prouve que notre Union européenne est fondée sur l’État de droit», souligne Anders Ahnlid sur ces recours.

C’est la première fois dans l’histoire que l’Union ne se contente pas de geler des avoirs, mais compte bien les saisir et en redistribuer le capital ou au moins les intérêts.
Même au niveau mondial, les précédents sont rares, en dehors par exemple d’avoirs irakiens saisis par les États-Unis à l’époque de Saddam Hussein, selon Anders Ahnlid.
Pas de calendrier
Nommé le mois dernier, le Suédois ne se risque pas à donner un calendrier pour le versement du premier chèque à Kiev prélevé sur les avoirs russes.
«Nous espérons obtenir des résultats durant notre présidence» suédoise de l’UE, qui s’achève fin juin, a-t-il dit.
«Mais ce sont des dossiers compliqués. Il y aura des aspects de court terme et de long terme», a souligné le diplomate suédois, qui avait déjà travaillé sur les trains de sanctions contre Moscou lors de l’annexion de la Crimée en 2014.
«Nous devons être un peu innovants si nous voulons avancer», a-t-il expliqué.
Les juristes font une distinction entre les avoirs privés gelés par des gouvernements occidentaux --comme le yacht d’un oligarque-- et les biens publics comme les réserves en devises de la banque centrale russe.
Les biens publics sont à la fois plus gros – les réserves de changes russes à l’étranger à elles seules pèsent près de 300 milliards de dollars, selon l’UE – et légalement plus faciles à saisir.
Dans le cas d’avoirs privés, les garde-fous juridiques font que les États occidentaux sont autorisés à les confisquer de manière permanente dans des circonstances très limitées --en général quand il peut être prouvé qu’ils sont le produit d’activités criminelles.
Aux États-Unis, le Congrès se penche sur la manière dont la loi américaine pourrait être changée pour permettre des confiscations permanentes, mais l’administration Biden reste prudente.
Une option, explique Anders Ahnild, serait de ne pas confisquer les biens de façon permanente, mais d’en capter les revenus ou les intérêts.
L’Union européenne a encore du travail à faire pour identifier les avoirs en question, selon son groupe de travail, qui espère avoir avancé là dessus d’ici mai.
«De quels actifs parlons-nous et où sont-ils? Tout n’est pas encore aussi clair que nécessaire».
La myriade de biens privés, souvent protégés par des sociétés écrans, rend aussi les saisies plus compliquées.
Malgré toutes ces difficultés, pour le diplomate, «il est naturel» que l’agresseur paye pour «réparer la destruction brutale de l’Ukraine qui est en cours».
L’ONU a accusé vendredi les forces ukrainiennes et russes d’avoir commis des dizaines d’exécutions sommaires de prisonniers de guerre pendant l’invasion russe de l’Ukraine et de mauvais traitements.
«Nous sommes profondément préoccupés par l’exécution sommaire de 25 prisonniers de guerre et personnes hors de combat russes» ainsi que par celle de «15 prisonniers de guerre ukrainiens», a déclaré Matilda Bogner, cheffe de la mission de surveillance des droits de l’homme des Nations Unies en Ukraine.
Selon Mme Bogner, l’ONU a documenté ces exécutions de Russes par les forces armées ukrainiennes, «souvent» perpétrées «immédiatement après la capture sur le champ de bataille».
L’ONU est au courant de cinq enquêtes menées par Kiev et qui impliquent 22 victimes, mais «nous n’avons connaissance d’aucune poursuite à l’encontre des auteurs» de ces crimes, a-t-elle ajouté.
En ce qui concerne les exécutions de 15 prisonniers de guerre ukrainiens «peu après leur capture» par les forces armées russes», 11 d’entre elles ont été perpétrées par le groupe paramilitaire russe Wagner, a encore indiqué la responsable.
Depuis le début de l’invasion russe de l’Ukraine en février 2022, Kiev et Moscou s’accusent mutuellement de mauvais traitement de prisonniers constituant des crimes de guerre.
Dans un rapport publié vendredi, la mission de surveillance des droits de l’homme des Nations unies a affirmé que des membres des forces armées ukrainiennes avaient soumis des prisonniers de guerre russes à des menaces de mort, à des simulacres d’exécution ou à des menaces de violence sexuelle.

Dans plusieurs cas, les coups portés étaient «purement des représailles», selon le rapport.
«Dans certains cas, des officiers ont battu des prisonniers de guerre en disant C’est pour Boutcha », a indiqué la mission, faisant référence à une ville près de Kiev où les forces russes ont été accusées d’atrocités.
«Avant l’interrogatoire, ils m’ont montré un manche de hache couvert de sang en guise d’avertissement», a déclaré un prisonnier de guerre russe cité dans le rapport, qui dit avoir été torturé à l’électricité.
Le rapport dénoncé aussi les mauvais traitements subis par les prisonniers de guerre ukrainiens aux mains des forces russes, dont la torture, le refus de soins médicaux ayant parfois entraîné la mort, les violences sexuelles, le refus d’accès à l’eau et à la nourriture.
Les prisonniers de guerre ukrainiens ont déclaré avoir été torturés et maltraités pour obtenir des informations ou à titre de punition. Ils ont dit avoir été battus avec des pelles, poignardés, soumis à des décharges électriques et étranglés. «Certains d’entre eux ont perdu des dents ou des doigts, se sont fait casser des côtes, des doigts ou le nez», indique le rapport.
«Ils ne se sont pas contentés de nous battre, ils nous ont brisés. Ils ont utilisé leurs poings, leurs jambes, des matraques, des tasers. Certains prisonniers de guerre ont eu les bras ou les jambes cassés», a indiqué un homme cité dans le texte.
Début mars, une vidéo montrant l’exécution présumée d’un prisonnier de guerre ukrainien par des soldats russes a provoqué un choc en Ukraine.
En novembre, le Kremlin s’était lui indigné de deux vidéos montrant l’exécution présumée d’une dizaine de militaires russes qui venaient de se rendre aux forces ukrainiennes.
Dans une situation délicate face à la guerre en Ukraine, de nombreuses entreprises françaises ont décidé plus ou moins rapidement de se retirer de Russie, à l’image de Leroy Merlin qui abandonne vendredi ce marché majeur, plus d’un an après le début du conflit.
La décision de quitter la Russie est un choix difficile notamment pour des groupes très exposés, alors que la France constituait avant la guerre le premier employeur étranger en Russie, avec quelque 160'000 salariés, selon Bercy.
Avant l’invasion russe, plus de 500 entreprises françaises (dont 35 groupes du CAC 40) étaient présentes en Russie, selon le ministère de l’Économie.
Distribution en demi teinte
L’enseigne de bricolage Leroy Merlin est la dernière en date à mettre fin à ses activités dans le pays, qui représentait son deuxième marché derrière la France, avec 18 à 20% de son chiffre d’affaires. Sa maison-mère Adeo a annoncé vendredi dans un communiqué «céder le contrôle de Leroy Merlin en Russie au management local», après «plus de 18 ans d’activité dans le pays».
Cette décision «résulte d’un travail entamé depuis plusieurs mois dans le respect des réglementations applicables», précise la maison-mère, rappelant avoir suspendu «tout nouvel investissement d’Adeo en Russie dès le début du conflit».
Cette «indépendance progressive de la filiale» devrait permettre de «préserver les emplois de 45.000 collaborateurs», précise Adeo, sans donner d’indication sur le coût de l’opération.
Outre Leroy Merlin et Décathlon – qui a suspendu ses activités fin mars 2022-, une autre enseigne détenue par la famille Mulliez est aussi très exposée en Russie: Auchan, qui y réalise plus de 10% de ses ventes, a fait le choix de rester dans le pays.
Ce qui a valu à l’enseigne d’être accusée par Kiev d’être «une arme à part entière de l’agression russe», après la publication d’une enquête du quotidien Le Monde selon laquelle le groupe aurait contribué à l’effort de guerre de Moscou via une collecte de produits destinés à l’armée de Vladimir Poutine en mars 2022.
Outre Auchan, Bonduelle ou encore Lactalis sont parmi les rares groupes français qui poursuivent leurs activités en Russie.

Banque en peine
Dans le secteur bancaire, Société Générale était l’entreprise française la plus exposée en Russie. Le groupe avait annoncé mi-avril 2022 mettre fin à ses activités dans le pays.
Exposée à hauteur de 18,6 milliards d’euros, elle a cédé la totalité de sa participation dans Rosbank, un des poids lourds du secteur financier russe, ainsi que ses filiales d’assurance en Russie.
Le luxe réactif
Très rapidement début mars, Hermès, rapidement suivi par Chanel, LVMH et Kering, avait annoncé la fermeture de ses boutiques en Russie, certaines responsables de leurs marques comme chez Balenciaga (groupe Kering) prenant même fait et cause pour l’Ukraine dans le conflit.
L’industrie plus lente à réagir
Dans l’industrie, le cas du constructeur Renault était très exposé, car actionnaire à 67% du géant automobile constructeur AvtoVAZ (marque Lada).
Renault a finalement cédé en mai sa participation majoritaire à l’Etat russe via le NAMI, l’institut russe de recherche et de développement des automobiles et des moteurs. Ce retrait avait occasionné une perte de 2,3 milliards d’euros enregistrée au premier semestre 2022.
Le fabricant français de matériel électrique Legrand a lui attendu fin janvier 2023 pour annoncer son retrait de Russie.
Énergie
Côté énergie, le groupe français TotalEnergies était un des plus exposés en Russie, où il produisait 16,6% de ses hydrocarbures et 30% pour le gaz seul. Il avait annoncé dès fin avril 2022 un «début de repli».
Au total, sur l’année 2022, TotalEnergies a déprécié pour 15 milliards de dollars d’actifs russes, vendant notamment ses activités dans le champ pétrolier de Kharyaga et celui gazier de Termokarstovoye.
Dernière session en date: une importante usine de lubrifiants automobiles et industriels, située au sud-ouest de Moscou, cédée mi-mars à une société créée par l’équipe dirigeante russe de la filiale pour un montant non communiqué.
Seule exception majeure, TotalEnergies continue à ce stade ses activités dans l’exploitation du champ gazier Yamal, un projet colossal qui n’est pas visé par les sanctions européennes visant Moscou.
Par ailleurs, le groupe de gaz industriels Air Liquide a annoncé début septembre sa volonté de se désengager de Russie, où il emploie près de 720 personnes, en cédant ses activités dans le pays aux dirigeants locaux. Cependant, Air Liquide y était peu exposé, ses activités en Russie représentent moins de 1% du chiffre d’affaires du groupe.
L’ONU a accusé vendredi les forces ukrainiennes et russes d’avoir commis des dizaines d’exécutions sommaires de prisonniers de guerre pendant l’invasion russe de l’Ukraine.

«Nous sommes profondément préoccupés par l’exécution sommaire de 25 prisonniers de guerre et personnes hors de combat russes» ainsi que par celle de «15 prisonniers de guerre ukrainiens», a déclaré Matilda Bogner, cheffe de la mission de surveillance des droits de l’homme des Nations Unies en Ukraine.
Selon Matilda Bogner, l’ONU a documenté ces exécutions de Russes par les forces armées ukrainiennes, «souvent» perpétrées «immédiatement après la capture sur le champ de bataille».
L’ONU est au courant de cinq enquêtes menées par Kiev et qui impliquent 22 victimes, mais «nous n’avons connaissance d’aucune poursuite à l’encontre des auteurs» de ces crimes, a-t-elle ajouté.
En ce qui concerne les exécutions de 15 prisonniers de guerre ukrainiens «peu après leur capture» par les forces armées russes», 11 d’entre elles ont été perpétrées par le groupe paramilitaire russe Wagner, a encore indiqué la responsable.
L’Ukraine et la Russie s’accusent mutuellement de mauvais traitement de prisonniers constituant des crimes de guerre depuis le début de l’invasion russe de l’Ukraine en février 2022.
Le groupe Wagner est en première ligne de combats pour la ville de Bakhmout, épicentre d’hostilités dans l’est de l’Ukraine.
Début mars, une vidéo montrant l’exécution présumée d’un prisonnier de guerre ukrainien par des soldats russes a provoqué un choc en Ukraine.
En novembre, le Kremlin s’était lui indigné de deux vidéos montrant l’exécution présumée d’une dizaine de militaires russes qui venaient de se rendre aux forces ukrainiennes.
Le français Leroy Merlin, géant de la vente de matériel de bricolage et l’un des principaux employeurs étrangers en Russie, a annoncé vendredi vouloir céder la totalité de ses magasins dans ce pays à un «management local», plus d’un an après le début du conflit en Ukraine.
Adeo, la maison mère de Leroy Merlin, a indiqué «son intention de céder le contrôle» de la société, implantée depuis 18 ans en Russie, son deuxième marché après la France. Cette opération «doit permettre de préserver les emplois des 45'000 collaborateurs et de pérenniser l’activité de l’entreprise», fait valoir dans un communiqué le groupe français, détenu par la famille Mulliez.
L’opération sera soumise à l’approbation des autorités compétentes en Russie, précise le communiqué, qui cite «un travail entamé depuis plusieurs mois dans le respect des réglementations applicables».
Plusieurs enseignes détenues par la famille Mulliez restaient très implantées en Russie, en dépit de l’invasion de l’Ukraine par les troupes russes. Les 113 magasins de Leroy Merlin dans ce pays représentent entre 18 à 20% du chiffre d’affaire total de la société, a-t-elle indiqué à l’AFP.

Adeo avait expliqué l’an dernier qu’elle maintenait son activité en Russie mais qu’elle suspendait tout nouvel investissement, évoquant alors le risque d’une «expropriation» en cas de retrait, une menace agitée par les autorités russes.
Auchan, autre enseigne commerciale appartenant à la galaxie de la famille Mulliez, réalise de son côté plus de 10% de ses ventes en Russie, pour 230 magasins, selon des chiffres de mi-2022.
Or, alors que de nombreux groupes français et occidentaux se sont désengagés de Russie depuis le début de la guerre, la décision de la famille Mulliez de rester dans le pays suscite les critiques.
Mi-février, le chef de la diplomatie ukrainienne Dmytro Kouleba a ainsi accusé Auchan d’être devenu une «arme à part entière de l’agression russe» après la publication d’une enquête du quotidien Le Monde selon laquelle le groupe aurait contribué à l’effort de guerre de Moscou.
Le choix de se désengager de Russie a un coût pour les sociétés occidentales. La banque française Société Générale s’est ainsi séparée l’an dernier de sa filiale de banque de détail russe, Rosbank. Un retrait qui s’était traduit par une charge de plus de 3 milliards d’euros dans ses comptes.
Le Conseil de l’Europe a salué vendredi les progrès accomplis en matière de prévention de la corruption des parlementaires, des juges et des procureurs en Ukraine, en pleine invasion russe.
Dans un rapport publié vendredi, le Groupe d’Etats contre la corruption (GRECO) du Conseil de l’Europe se félicite que le pays ait «mis en oeuvre de manière satisfaisante ou traité de manière satisfaisante 15 des 31 recommandations» qui lui avaient été adressées, «même s’il reste encore du travail à faire».
«Le GRECO tient à reconnaître le profond attachement de l’Ukraine à l’action qu’il mène, à un moment extrêmement difficile pour cet Etat membre, plongé dans une guerre d’agression déclarée par la Fédération de Russie», indique un communiqué du Conseil de l’Europe.
«Cette période de conflits a obligé le pays à adopter la loi martiale, à déclarer l’état d’urgence et à ajuster ses priorités. Dans un tel contexte, il est remarquable que l’Ukraine ait néanmoins poursuivi ses travaux de mise en oeuvre des recommandations du GRECO», poursuit le Conseil de l’Europe.

Le GRECO indique que l’actuel niveau de conformité avec les recommandations n’est plus «globalement insuffisant» comme c’était le cas après un précédent rapport daté d’avril 2022. Il prie l’Ukraine de présenter les mesures prises pour mettre en oeuvre les recommandations restantes d’ici fin mars 2024.
L’Ukraine avait été secouée au début de l’année par un important scandale de corruption présumée concernant des approvisionnements de l’armée. S’en était suivi le limogeage de responsables politiques et des perquisitions.
Les autorités ukrainiennes assurent faire de la lutte contre la corruption une priorité, dans un contexte où l’effort de guerre dépend en grande partie du soutien européen et américain. L’UE a en outre fait de la lutte anticorruption une condition à l’accession de l’Ukraine au bloc européen.
Cinq personnes ont été tuées dans une frappe russe contre la ville de Kostiantynivka, dans la région de Donetsk dans l’est de l’Ukraine, et une sixième est morte dans une autre attaque dans le sud du pays, a annoncé vendredi les autorités.
«Trois femmes et deux hommes sont morts» à Kostiantynivka, située à une vingtaine de kilomètres à l’ouest de Bakhmout, épicentre de combats avec l’armée russe, a indiqué le service d’Etat pour les Situations d’urgence sur Telegram.
La frappe survenue dans la nuit de jeudi à vendredi a touché un bâtiment abritant un centre d’accueil humanitaire dans cette ville, ont précisé les secours.

Les trois femmes dont les corps ont été sortis des débris avaient été évacuées auparavant des localités de Bakhmout, Tchassiv Iar et Opytné, très affectées par les combats, a indiqué le parquet général sur Telegram.
Un projectile d’une batterie antiaérienne russe S-300 a touché l’immeuble du centre d’accueil et un autre est tombé à côté, selon le parquet général.
En outre, vendredi matin, une femme a été tuée et quatre autres civils blessés par des tirs d’artillerie dans le village de Bilozerka, dans la région de Kherson (sud), a ajouté le parquet.
Des maisons, lignes électriques et gazoducs ont été endommagés par ce bombardement, a-t-il précisé.
Le Danemark a invité le consortium Nord Sream à participer à la récupération d’un objet cylindrique trouvé près du gazoduc Nord Stream 2, six mois après l’opération de sabotage contre les pipelines en mer Baltique.
«L’Agence de l’énergie a proposé à la société propriétaire, Nord Stream 2, de participer à l’opération de récupération», a-t-elle indiqué dans un communiqué jeudi soir.
La date de l’opération n’est pas encore connue, tout comme la réponse de l’opérateur, dont le russe Gazprom est l’actionnaire majoritaire.

L’objet, qui n’a pas été identifié mais ne constitue pas de risque à la sécurité selon l’agence, doit être remonté avec l’aide de la Défense danoise.
Près de six mois après les explosions qui ont touché les gazoducs Nord Stream 1 et 2, la responsabilité de l’attaque sous-marine reste encore mystérieuse malgré des enquêtes criminelles dans les pays frontaliers du sabotage (Allemagne, Suède et Danemark).
Début mars, l’Allemagne a annoncé enquêter sur un bateau suspecté d’avoir acheminé les explosifs sur le site, sans pouvoir encore tirer de conclusions sur l’identité des auteurs.
Le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken a entrouvert la porte jeudi à de possibles négociations sur les contours de l’Ukraine, tout en réitérant qu’il appartiendra aux Ukrainiens d’en décider.
S’exprimant devant une commission parlementaire à Washington, il a réaffirmé que toute paix éventuelle avec la Russie devra être «juste et durable», c’est-à-dire qui respecte l’indépendance et l’intégrité territoriale de l’Ukraine, mais «comment cela est défini précisément sur le terrain, nous attendons des Ukrainiens qu’ils nous le disent».

Il a ainsi semblé entériner le fait que les Ukrainiens auraient du mal à récupérer tous les territoires annexés par la Russie, en particulier la Crimée. «Je pense qu’il va y avoir des territoires en Ukraine pour lesquels les Ukrainiens seront déterminés à se battre sur le terrain, et peut-être des territoires qu’ils décideront qu’ils devront tenter de récupérer par d’autres moyens», a-t-il affirmé.
Le haut diplomate, qui estime que les conditions d’une négociation ne sont pas réunies, a insisté sur le fait que «ce sont des décisions que les Ukrainiens doivent prendre sur comment ils voient leur avenir et comment cela se traduit en termes de souveraineté, d’intégrité territoriale et d’indépendance du pays».
L’UE va organiser en partenariat avec Varsovie et Kiev une conférence afin d’aider à la localisation des enfants enlevés en Ukraine par la Russie et à leur retour dans leur pays, a annoncé jeudi la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen.
«C’est un rappel horrible des périodes les plus sombres de notre histoire, les déportations d’enfants qui se passent là-bas. C’est un crime de guerre», a déclaré la responsable allemande à l’issue d’un sommet à Bruxelles. «Nous savons que 16'200 enfants ont été déportés, seulement 300 sont revenus depuis», a-t-elle poursuivi lors d’une conférence de presse.
Elle a ajouté que «ces actions criminelles justifient complètement les mandats d’arrêt émis par la Cour pénale internationale» le 17 mars contre le président russe Vladimir Poutine et la commissaire présidentielle russe aux droits de l’enfant Maria Lvova-Belova pour «déportation illégale» d’enfants ukrainiens lors de l’invasion russe. Elle n’a pas donné de précision sur la date ou la localisation de cet évènement.
L’armée ukrainienne a reconnu jeudi s’être trompée en annonçant un retrait des forces russes de la ville de Nova Kakhovka près de Kherson, dans le sud du pays, affirmant avoir mal analysé les informations reçues.
«Les occupants se trouvent encore temporairement à Nova Kakhovka. L’information sur le supposé retrait de l’ennemi de cette localité a été rendue publique à la suite d’une utilisation incorrecte des données disponibles», a indiqué l’état-major ukrainien sur Telegram.
Un responsable de l’occupation russe dans la région de Kherson, dans le sud de l’Ukraine, a dément jeudi tout retrait de l’armée russe de la ville de Nova Kakhovka, comme annoncé par le ministère de la Défense ukrainien.
«Je déclare officiellement que tout le personnel militaire russe à Nova Kakhovka, ainsi que dans d’autres endroits sur la rive gauche du Dniepr, reste sur ses positions», a indiqué sur Telegram Vladimir Saldo.
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a remercié jeudi les Européens pour leur aide militaire. Mais il a averti que les préventions sur la fourniture de missiles à longue portée et d’avions de combat risquaient de prolonger la guerre.
De retour de la région de Kherson, près du front sud, le président a appelé, via visioconférence depuis un train, les dirigeants européens réunis en sommet à Bruxelles. La connexion a été interrompue à une reprise, mais le président ukrainien a pu passer son message, a indiqué un responsable européen.
Il a mis en garde contre le refus de fournir à ses forces des missiles à longue portée et des avions de combats modernes.
Le président ukrainien a en outre demandé l’adoption de nouvelles sanctions contre la Russie, des avancées sur l’adhésion de son pays à l’UE et des progrès sur son plan de paix. Les retards sur ces différents points pourraient encore «prolonger la guerre», a-t-il averti, cité par le responsable européen.

Les Occidentaux considèrent que l’Ukraine a le droit de se défendre contre l’agression de la Russie et qu’ils contribuent à cette défense avec leurs fournitures d’armements.
Mais beaucoup sont réticents à livrer des armes qui provoqueraient une escalade du conflit en permettant à l’Ukraine de frapper la Russie.
Certains pays européens ont toutefois annoncé être prêts à fournir à l’Ukraine des avions de combat de fabrication soviétique. Quatre MIG-29 ont été livrés jeudi à l’Ukraine, a annoncé le ministère slovaque de la Défense. La Pologne a également promis de fournir 4 MIG-29.
Mais Kiev réclame des chasseurs bombardiers modernes, notamment des F-16 américains. Les Européens ont approuvé lundi l’allocation de 2 milliards d’euros pour financer des achats communs de munitions d’artillerie dont l’Ukraine a désespérément besoin pour contrer l’offensive des troupes russes.
Les Russes et Bélarusses resteront «exclus» des compétitions internationales d’athlétisme dans un «futur proche» en raison de l’invasion russe en Ukraine, a indiqué jeudi le président de World Athletics Sebastian Coe, à un an et demi des Jeux olympiques de Paris.

Sur un autre volet, le Conseil de la fédération internationale a décidé de réintégrer la Fédération russe d’athlétisme, qui était suspendue suite à un vaste scandale de dopage depuis plus de sept ans. Ce qui ne change rien concernant leur participation immédiate à des compétitions.
L’armée ukrainienne a affirmé jeudi que les troupes russes s’étaient retirées de la ville de Nova Kakhovka, située de l’autre côté du Dniepr, dans la région de Kherson, dans le sud de l’Ukraine.
«Le 22 mars 2023 (mercredi), toutes les unités de l’armée d’occupation déployées dans la localité de Nova Kakhovka, dans la région de Kherson, ont quitté la ville», a déclaré sur Telegram le ministère ukrainien de la Défense. Le ministère n’a toutefois pas précisé si des soldats ukrainiens avaient investi les lieux.
Cette information était invérifiable de source indépendante dans l’immédiat.

Nova Kakhovka, qui comptait 45’000 habitants avant la guerre, est située au nord-est de Kherson, une cité que les Russes avaient abandonnée en novembre 2022 pour se replier de l'autre côté du Dniepr.
Cette ville se trouve aussi à proximité du barrage hydroélectrique de Kakhovka, pris par les Russes au début de leur offensive contre l’Ukraine fin février 2022.
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky s’est rendu jeudi près du front dans la région de Kherson, partiellement occupée par la Russie, qui en a revendiqué l’annexion en septembre 2022.
Le secrétaire général de l’Otan Jens Stoltenberg a rejeté jeudi les plaintes de la Russie, qui a critiqué l’annonce par Londres de la livraison prochaine à l’Ukraine de munitions contenant de l’uranium appauvri.
Moscou avait jugé mercredi qu’un tel choix constituerait une «aggravation sérieuse» du conflit, menaçant de «répliquer».
Les pays membres de l’Alliance atlantique «respectent les règles internationales et le droit international dans tout ce qu’ils font pour soutenir l’Ukraine», a déclaré M. Stoltenberg à l’AFP, interrogé sur les plans britanniques et les plaintes russes.

«Ce qui est dangereux, c’est la guerre, qui fait des milliers de morts», a-t-il poursuivi au cours du lancement opérationnel d’une nouvelle flotte d’avions ravitailleurs Otan-UE sur une base aérienne néerlandaise.
«La chose la plus importante qui puisse être faite pour réduire les risques est que le président (Vladimir) Poutine arrête la guerre», a-t-il ajouté.
La vice-ministre britannique de la Défense Annabel Goldie a confirmé lundi que le Royaume-Uni fournirait à l’Ukraine des obus contenant de l’uranium appauvri, efficaces contre les chars et les autres véhicules blindés.
«Une aggravation sérieuse»
Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, avait répondu que leur utilisation serait «un pas en direction d’une aggravation supplémentaire, une aggravation sérieuse» du conflit.
«Cela «réduira drastiquement, voire détruira», la capacité de l’Ukraine à «produire de la nourriture non contaminée», avait ajouté M. Lavrov.

John Kirby, le porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison Blanche, avait estimé mercredi que les arguments russes étaient «fallacieux».
M. Stoltenberg a en outre déclaré que que la situation à Bakhmout, une ville de l’est de l’Ukraine théâtre de sanglants affrontements depuis plusieurs mois, restait «difficile», alors que Kiev a annoncé jeudi vouloir passer à l’offensive.
«Les guerres sont par nature imprévisibles. Ce que nous voyons à Bakhmout, ce sont de violents combats et (une) situation difficile», a-t-il dit.
Mais il a assuré que les équipements et la formation fournis par l’Otan aux Ukrainiens «leur permettaient de faire des progrès et (d’obtenir) de nouveaux gains».
Le chef d’un emblématique monastère de Kiev, auparavant affilié à l’Eglise russe et soumis à un avis d’expulsion, a promis jeudi que ses moines n’allaient pas partir et appelé les fidèles à les défendre.
Les autorités ukrainiennes ont ordonné aux moines de la Laure des Grottes de Kiev, un monastère dont le rôle a été primordial dans l’histoire de l’orthodoxie ukrainienne et russe, de quitter les lieux d’ici au 29 mars.
Le site est sous la juridiction de la branche de l’Eglise orthodoxe ukrainienne qui, avant l’invasion de février 2022, était rattachée au Patriarcat de Moscou et à son chef, le Patriarche Kirill, qui soutient l’attaque russe. Cette branche a depuis rompu ses liens avec Moscou.

«Ils nous ont donné deux semaines, jusqu’au 29 mars, pour partir du monastère (...) Nous ne pouvons pas faire ça, peu importe le prétexte», a déclaré le métropolite Pavlo, chargé de la Laure des Grottes.
«Nous appelons aujourd’hui nos gens (...) C’est votre devoir de défendre cet endroit saint avec nous», a-t-il ajouté, dans un message filmé.
Selon lui, cette expulsion est «pire» que les répressions soviétiques contre le clergé de 1917, 1937 et des années 1960, quand des dizaines de milliers de prêtres orthodoxes avaient été envoyés au goulag ou exécutés.
«C’est la preuve qu’il n’y a pas de droits humains, seulement de la violence, le diable est arrivé», a estimé le métropolite ukrainien.
«Nous ne jetterons pas de pierres, nous allons juste prier. Mais je ne peux pas garantir la sécurité car des provocateurs viendront», a-t-il ajouté.
Le gouvernement ukrainien continue d’estimer que cette branche de l’Eglise ukrainienne reste de facto dépendante de la Russie et a multiplié les perquisitions et les poursuites visant des églises et des prêtres jugés proches de Moscou.
Les autorités russes ont d’ailleurs dénoncé avec vigueur la reprise en main du monastère, fondé au XIe siècle, classé par l’Unesco au patrimoine mondial et considéré comme le berceau de l’orthodoxie en Ukraine.
A la sortie d’un bus à Kiev, un petit garçon de 10 ans saute dans les bras de son père. Il fait parti d’un groupe de 17 enfants revenus, grâce à une ONG, de «déportation» en Russie ou de territoires ukrainiens occupés.
Denys Zaporojtchenko n’avait pas vu son fils, ainsi que ses deux filles également dans le bus, depuis six mois et demi. Tous habitaient ensemble à Kherson, dans le sud occupé de l’Ukraine lorsqu’ils ont été séparés, raconte-t-il, le 7 octobre, un mois avant la reconquête de la ville par les forces ukrainiennes.
Alors que des combats terribles s’annonçaient à Kherson avec la contre-offensive ukrainienne, M. Zaporojtchenko affirme avoir accepté d’envoyer ses enfants loin de la guerre en «camps de vacances» plus au Sud, en Crimée annexée.
Les responsables russes de l’école où étaient scolarisés ses enfants «avaient promis de les envoyer pour une semaine ou deux dans ce camp», poursuit-il. «Mais quand on a réalisé qu’il n’aurait pas fallu faire ça, c’était trop tard.»

Il précise avoir pu échanger avec ses trois enfants par téléphone pendant ces longs mois de séparation.
Pour l’Ukraine, ces enfants, comme quelque 16.000 autres au moins, ont été «enlevés» par les Russes. Moscou dément, s’auréole de les avoir «sauvés» de la guerre et d’avoir mis en place des procédures pour les réunir avec leurs familles.
La Cour pénale internationale (CPI) a, elle, émis la semaine dernière un mandat d’arrêt historique contre Vladimir Poutine, en estimant qu’il était présumé responsable du «crime de guerre de déportation illégale» de mineurs.
«Intimidation et chantage»
Myroslava Khartchenko, juriste pour l’ONG Save Ukraine qui a organisé le rapatriement des 17 enfants, affirme que les autorités russes ont utilisé «l’intimidation, la manipulation et le chantage» pour s’emparer des bambins.
«Ils disent (aux parents) qu’ils ont une heure pour réfléchir et que si les Ukrainiens arrivent, ils amèneront des mercenaires américains qui «vous frapperont et vous violeront et que c’est votre unique chance de sauver vos enfants»».

L’ONG répond, elle, aux demandes de parents désespérés qui n’ont pas réussi à récupérer leurs enfants, face au refus de l’administration russe.
Sans l’aide d’organisations gouvernementales ou internationales, faute d’accord diplomatique entre Kiev et Moscou, l’ONG doit se plier à des procédures administratives mises en place par les Russes pour chaque rapatriement.
Pour la première fois, l’association a réussi à organiser un retour groupé en Ukraine. Elle a affrété un bus, en emmenant à bord certaines des mères, qui a fait un très long détour via la Pologne, le Bélarus, la Russie puis la Crimée, faute d’avoir eu l’autorisation de franchir la ligne de front dans le sud ukrainien.
Rééducation politique
Plusieurs enfants, interviewés mercredi par l’AFP, disent ne pas avoir subi de mauvais traitements, mais racontent une forme d’éducation politique pour les convertir au discours du Kremlin.
«Si tu ne chantais pas l’hymne national (russe), ils t’obligeaient à écrire des notes explicatives. Et au Nouvel an, ils nous montré (le discours de) Poutine», raconte Taïssia Volynska, 15 ans, originaire de Kherson.
Yana Zaporojtchenko, la fillette de 11 ans de Denys, dit qu’il y avait «beaucoup» d’inspections de responsables russes dans son camp. «Ils nous demandaient de chanter et de danser quand il y avait des inspections», indique la jeune fille.

Inessa Vertoch, 43 ans, qui a attendu son fils «jour après jour», dit l’avoir retrouvé «plus sérieux». «Il me regarde et me dit +Maman, je ne veux pas te raconter, tu ne dormirais plus la nuit+".
Myroslava Khartchenko, de Save Ukraine, assure que des psychologues prendront en charge chacun de ces enfants.
Et elle insiste auprès des parents pour qu’ils ne retournent pas vivre dans «des zones dangereuses».
Les quatre premiers chasseurs MiG-29 slovaques ont été livrés à l’Ukraine, a déclaré jeudi une porte-parole du ministère slovaque de la Défense.
«Les quatre premiers avions de combat MiG-29 ont été remis aux forces armées ukrainiennes», a indiqué dans un communiqué Mme Martina Kakascikova, assurant que les neuf autres appareils promis seront transférés «dans les prochaines semaines».
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