
Genève, le 20 février
Me voilà à nouveau dans l’obligation de reprendre la plume, concernant la transformation du Musée d’art et d’histoire (Courrier des lecteurs du 25 janvier 2023). Je m’insurgeais alors contre un projet surdimensionné, Genève n’étant sur le plan culturel ni à l’échelle de Paris ni de Rome. Aujourd’hui, je m’indigne à nouveau, concernant le crédit de 1,8 million qui devrait être alloué au concours de nouveaux projets pour en dégager le plus adéquat! Crédit qui devrait être voté ces prochains jours par le Conseil municipal.
Investir 1,8 million pour un concours de projets, dans la crise économique que nous connaissons, me semble une immense erreur. Je ne critique pas les honoraires des professionnels concernés par ces prestations. Mais pour économiser les deniers des Genevois et rendre la démarche plus défendable, nos politiques, droite et gauche confondues, ne pourraient-ils pas faire mieux?
Par exemple, organiser un autre concours qui s’adresserait aux écoles d’ingénieurs et d’architectes genevoises, qui pourraient créer des tandems avec des élèves de dernière année et leurs professeurs, afin de proposer de nouvelles solutions de transformation pour le musée.
Ce serait non seulement une alternative moins onéreuse et ô combien formatrice pour de futurs professionnels. Le Conseil municipal pourrait alors allouer ces 1,8 million à des projets solidaires dont les effets collatéraux seraient bénéfiques à toute la population.
On pourrait par exemple:
Aider les petits commerces et artisans de proximité en difficulté financière liée à l’augmentation du prix de l’électricité et aux déficits liés au Covid.
Donner un coup de pouce financier aux aînés qui ont contribué à la croissance de Genève! Leurs retraites, autrefois suffisantes, fondent comme «neige au soleil», minées par le renchérissement de la vie.
Mettre sur pied un accompagnement individualisé des jeunes à la dérive.
Proposer de nouvelles structures concernant les sans-logis qui dorment la nuit sous nos porches.
N’oublions pas que Genève se veut sociale et solidaire! Les effets secondaires de ces projets, encadrant et soutenant une population fragilisée et frustrée, amèneront sans doute à notre belle Genève moins d’incivilités et plus de sécurité.
Danielle Fournier
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