SuisseCovid-19: les hôpitaux vigilants face à la deuxième vague
La situation en Suisse est toujours sous contrôle et les hôpitaux sont prêts, mais la situation est différente selon les établissements et les régions.

Avec la hausse rapide des cas de coronavirus en Suisse, la question se pose de savoir si les hôpitaux sont suffisamment préparés pour faire face à cette deuxième vague. La coordination entre les hôpitaux sera centrale, selon l’association hospitalière H+.
La situation est toujours sous contrôle et les hôpitaux sont prêts et vigilants, déclare Anne-Geneviève Bütikofer, directrice de l’association hospitalière H+, à Keystone-ATS. Il est vrai que la situation est différente selon les établissements et les régions.
L’expérience de la première vague a montré que les moyens dans les hôpitaux devraient être suffisants, a poursuivi la directrice de H+. Mille unités de soins intensifs avec des lits correctement équipés et du personnel qualifié sont actuellement disponibles. Près de 700 d’entre eux sont occupés, dont 100 par des malades du Covid.
Extension de l’offre
Forts de leurs expériences, les hôpitaux pourraient s’adapter plus rapidement à l’évolution de la 2e vague, selon la patronne de H+. Pour Andreas Stettbacher, délégué du Conseil fédéral pour le Service sanitaire coordonné (SSC) et membre de la task force Covid-19 de la Confédération, les hôpitaux seront en mesure de mettre à disposition entre 500 et 800 places supplémentaires. Le matériel et les fournitures ne devraient pas non plus manquer.
La disponibilité et la préparation du personnel sont une autre pièce maîtresse du dispositif. Les anesthésistes par exemple recevront une formation complémentaire afin de pouvoir soigner les patients Covid aux soins intensifs, explique Thomas Steffen le médecin cantonal de Bâle-Ville et membre du conseil d’administration de l’Association des médecins cantonaux suisse (AMCS).
Ce qui a manqué jusqu’à présent aux hôpitaux, c’est un aperçu national et quotidien du nombre de lits occupés. Ces indications pèchent aussi du côté du personnel et du matériel, relève Anne-Geneviève Bütikofer.
Une parade partielle vient d’être trouvée. Dès vendredi, puis mardi, des données pour l’occupation des lits en soins intensifs seront publiées deux fois par semaine par le Service sanitaire coordonné.
Eviter une mauvaise répartition
Lors de la première vague, certains hôpitaux étaient aux limites de leurs capacités tandis que d’autres tournaient pratiquement à vide en raison de l’interdiction du Conseil fédéral de traiter les cas non urgents. Au cours de cette deuxième vague, une meilleure coordination, jugée centrale, devrait permettre que les patients soient mieux répartis entre les hôpitaux.
La Garde aérienne suisse de sauvetage, la Rega, est prête à gérer cette tâche de coordination, ce qui devrait soulager les hôpitaux, souligne Adrian Schindler, porte-parole de la Rega. Le centre opérationnel de la Rega est déjà en lien 24 heures sur 24 avec les hôpitaux suisses. Le transport ne sera pas nécessairement effectué par la Rega.
Le juste équilibre
Le nombre de personnes testées positives au Covid-19 est multiplié par deux chaque semaine. Une hospitalisation éventuelle intervient environ une dizaine de jours après l’infection. Cependant, des interventions programmées non urgentes pour d’autres pathologies ont également un impact sur l’occupation des lits. Le Conseil fédéral avait interdit ces dernières lors de la première vague en mars.
Difficile de dire si seule cette interdiction a permis aux hôpitaux de ne pas atteindre les limites de leurs capacités, avance la directrice de H+. Il s’agit cette fois de trouver le juste équilibre entre les soins à donner aux patients «normaux» et permettre aux hôpitaux d’être prêts à réagir en cas d’afflux de patients Covid. Une interdiction de traitement pour les cas non urgents comme celle survenue en mars semble peu probable pour l’heure, notamment pour des raisons financières.
ATS/NXP
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