CybercriminalitéCoup de filet genevois contre la pédopornographie sur internet
Une opération a permis d’interpeller dix personnes dans le canton. Trois prévenus ont été mis à la disposition du Ministère public, dont l’un a été placé en détention.

La police a réalisé un coup de filet important fin juin: une opération interbrigade a permis l’interpellation de dix personnes ayant téléchargé des photographies ou films à contenu pédopornographique, a annoncé jeudi le Ministère public. Celui-ci nous indique que ces prévenus domiciliés dans le canton ne font pas partie d’un réseau, «il s’agit d’individus isolés».
Sur les dix prévenus interpellés, trois ont été mis à la disposition du Ministère public. L’un d’entre eux a été placé en détention par le Tribunal des mesures de contrainte, l’enquête ayant mis en évidence des soupçons de commission d’autres infractions. Lesquelles? «Le Ministère public ne peut pas préciser la nature des autres infractions reprochées à ce dernier.» Le prévenu a-t-il lui même produit du contenu illicite? Le capitaine Patrick Ghion, chef du centre régional de compétence cyber pour la Suisse occidentale, répond seulement que l’enquête est en cours.
Ces personnes sont soupçonnées de pornographie au sens de l’article 197 du Code pénal et risquent une peine privative de liberté de cinq ans au plus ou une peine pécuniaire.
Cette opération d’envergure s’est déroulée du 20 au 24 juin 2022 et a mobilisé la Brigade de criminalité informatique (BCI), la Brigade des mœurs et la Brigade des cyberenquêtes de la police judiciaire, dans le cadre de plusieurs procédures ouvertes par le Ministère public. Quelque 31 policiers ont été impliqués dans cette action. Lors des perquisitions, plus de 160 ordinateurs, disques durs externes et autres supports de stockage représentant plus de 230 térabits de données ont été saisis.
C’est la BCI qui se charge de la surveillance des téléchargements illicites à contenus pédopornographiques. «Nous intensifions de plus en plus la lutte. Pouvoir interpeller dix personnes d’un coup, sur une semaine, est assez exceptionnel», confie Patrick Ghion. La BCI mène également des «recherches préventives secrètes» sur les forums pour traquer les prédateurs sexuels qui cherchent à rencontrer des mineurs. En 2021, 105 cas de cyberdélits sexuels ont été recensés à Genève, dont 99 cas de pornographie interdite.
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