«Construire des routes, c'est une recette du passé»
L'ATE et les Verts roulent contre le nouveau fonds routier FORTA. Interview de la vice-présidente Lisa Mazzone.

Alors que l'UDC a ressorti sa femme en burqa pour lutter contre la naturalisation facilitée en faveur de la 3e génération, les écologistes ressuscitent le personnage de BD des Rapetou pour combattre le nouveau fonds routier. Sur leur affiche de campagne dévoilée mardi, l'ATE (Association Transports et Environnement) dessine une Suisse envahie par les autoroutes grâce au pillage de la caisse fédérale, opéré par un voleur masqué.
Lisa Mazzone, vice-présidente des Verts et membre du comité central de l'ATE, explique pourquoi la gauche part en guerre contre ce «gaspillage d'argent public». Interview.
Qu'est-ce qui vous dérange particulièrement dans FORTA?
C'est un fonds routier dont les moyens sont complètement disproportionnés, qui va bétonner notre territoire exigu et tout ça pour promouvoir une mobilité dépassée et contraire à l'urgence climatique.
Les infrastructures ferroviaires ont bénéficié d'un fonds largement accepté par les milieux routiers. Pourquoi rallumez-vous une guerre de religion sur les transports?
Le problème, c'est que le fonds routier a été complètement dévoyé au parlement. On a affaire ici à une razzia de 650 millions sur la caisse fédérale et à une participation des usagers de la route extrêmement faible. Monsieur Prix dit que la politique suivie ces dernières années encourage toujours plus à utiliser l'automobile.
L'interview vidéo
FORTA ne pille pas dans la caisse fédérale. Il récupère l'argent de l'impôt sur les véhicules et sur l'essence. C'est une réaffectation de l'argent de la route à la route.
La route ne paie pas tous les coûts qu'elle engendre! Une étude a évalué à 6,5 milliards les coûts externes, à savoir les frais engendrés par la pollution atmosphérique, le bruit, les accidents, etc. Il est donc tout à fait normal que les usagers de la route participent au financement de la collectivité publique. Et puis, les communes et les cantons entretiennent les routes par le biais de l'impôt général. C'est aussi pour cela qu'il faut changer de politique pour qu'il y ait moins de monde sur la route et un développement plus fort des transports publics.
Ne renforcez-vous pas ainsi votre image d'écolo-bobo qui ne pense qu'à limiter le trafic dans les agglomérations?
On pourrait le croire, mais ce n'est pas le cas. Les projets routiers proposés dans les agglomérations, et même dans la couronne, vont nuire à des populations qui n'ont rien à voir avec des bobos. Nous nous battons pour la qualité de vie de tout le monde, et pas simplement pour les gens qui habitent l'hypercentre.
FORTA va permettre de réaliser l'extension du contournement de Genève et celui de Morges. Vous trouvez cela inutile?
Je vais être claire. Dans les années qui viennent, il faut proposer autre chose qu'une troisième voie pour une agglomération. Il faut plutôt investir dans une alternative efficace et rapide comme le train. Le CEVA est un début de changement mais il faut prolonger cette ligne pour transporter rapidement beaucoup de gens.
Comment financez-vous la route? Il faut taxer encore plus l'essence? Mettre le litre à 5 francs?
Nous sommes partis du principe, comme le Conseil fédéral d'ailleurs, qu'il fallait augmenter le prix de l'essence de 12 à 15 centimes. Ce n'est pas ce qu'on nous propose ici avec 4 centimes de hausse. Cela reste très bas par rapport à l'évolution du coût de la vie.
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