Attouchements sur une danseuseCondamnation confirmée pour le chorégraphe de la compagnie Alias
La peine prononcée en première instance — cinq mois de prison avec sursis — est confirmée par la Cour d’appel pénale du Tribunal cantonal vaudois.

Le Tribunal cantonal vaudois a rejeté l’appel de l’ancien directeur et chorégraphe de la compagnie de danse contemporaine genevoise Alias. Il confirme la condamnation en première instance à cinq mois de prison avec sursis pour actes d’ordre sexuel commis sur une personne incapable de discernement ou de résistance, en l’occurrence une jeune danseuse qui a porté plainte.
La Cour d’appel pénale du Tribunal cantonal a transmis son verdict aux parties mercredi. «Elle a rejeté l’appel de mon client», a indiqué jeudi à Keystone-ATS l’avocat de la défense Gaétan Droz. Celui-ci dit attendre le détail des motivations du verdict pour se prononcer ensuite sur un éventuel recours au Tribunal fédéral. Le chorégraphe de 59 ans est aussi condamné à verser 5000 francs pour tort moral à la victime.
Celle-ci a accusé le prévenu d’attouchements sexuels lors d’un stage qu’il avait donné dans la capitale vaudoise en novembre 2018, auquel elle participait avec six autres personnes. Selon la version de la plaignante, le professeur s’est mis à se frotter à elle et à lui malaxer le ventre, les hanches et les fesses, parfois à même la peau, lors d’un exercice d’improvisation au sol effectué deux par deux au corps à corps. L’homme avait une érection, selon elle.

Deux autres danseuses choquées
La danseuse a eu le sentiment que le maître de stage avait «envie d’elle» et a ressenti de la gêne, selon ses déclarations consignées dans l’acte d’accusation et qu’elle a confirmée lundi lors de l’audience devant le tribunal. Elle a expliqué durant l’enquête qu’elle ne pouvait pas changer de position à sa guise étant donné que le chorégraphe se trouvait sur elle et n’avoir pas osé prendre la fuite ou résister, se persuadant qu’elle se faisait des idées.
Deux autres danseuses ont assisté à la scène. Elles se sont dites choquées par la proximité entre le professeur et l’élève. L’une d’entre elles, qui a préféré quitter la pièce, a déclaré avoir constaté que l’exercice exécuté n’était pas celui qui était demandé et qu’il était plutôt «sensuel». Le quinquagénaire massait la stagiaire «sous son pull» et lui faisait «des sortes de caresses», selon elle.
Défense
Devant les juges lundi, la défense, qui demandait l’acquittement, avait plaidé le «malentendu». L’accusé ne conteste pas avoir pu toucher les fesses et d’autres parties du corps de la jeune femme. «Cela arrive dans ce genre d’exercice de «contact improvisation» où le corps est considéré comme de la matière», a-t-il justifié. Il nie en revanche toute intention sexuelle et réfute avoir eu une érection. Il assure ne s’être pas rendu compte du malaise de sa partenaire.
Il n’y avait pas de consigne précise, affirme le chorégraphe, alors que l’acte d’accusation évoque un exercice qui devait être effectué «sans utiliser les mains et en gardant les yeux fermés». Cet élément a pesé dans le jugement de première instance rendu en août dernier. Le Tribunal de police de Lausanne avait estimé que le fait que la danseuse avait les yeux fermés «conformément à la consigne du prévenu» a contribué à son incapacité à résister.
Privée de subventions, la compagnie Alias a été dissoute. Son fondateur est aujourd’hui sans emploi et touche des assurances maladie et perte de gain.
ATS
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