
Genève, 11 janvier
Soyons clairs: début 2020, la pandémie de coronavirus Covid-19 a brutalement et mortellement envahi l’Europe parce que la Suisse et l’Union européenne ont regardé passivement et sans prendre de mesures immédiates la Chine et les Chinois se faire contaminer des semaines durant.
Il aura même fallu plusieurs semaines de passivité totale de la Suisse et du Conseil fédéral alors que la pandémie explosait aussi en Italie du Nord avant que nous ne réagissions enfin, mais beaucoup trop tard.
À titre d’exemple, alors que j’arrivais à Tokyo au Japon début février 2020, les Japonais essayaient déjà d’identifier les passagers en provenance de Chine, estimant déjà que la situation était problématique sur l’île d’Hokkaido au Nord, où des écoliers étaient notamment contaminés.
Quand je suis revenu deux semaines plus tard, fin février 2020, en Suisse et en Europe via Munich, pas plus les douaniers allemands que les douaniers suisses ne se préoccupaient de la provenance des passagers ou du respect de normes sanitaires minimales comme la distance entre les passagers ou le port de masques: rien! Alors que ce vol venait de Tokyo et que des cas étaient déjà signalés par milliers au Japon!
La passivité et comme toujours la politique libérale du moindre coût de l’Union européenne et de la Suisse ont très largement contribué à l’expansion du coronavirus.
Bientôt trois ans plus tard, avec un système de santé sur les rotules et des soignant·e·s à peine récompensé·e·s pour leur travail phénoménal, avec aussi des soignant·e·s victimes de Covid long qui perdent aujourd’hui leurs jobs parce qu’ils ne peuvent plus reprendre leur travail, la Suisse et l’Union européenne veulent de nouveau jouer aux crétins en ne prenant pas d’abord des mesures pour contrôler systématiquement toutes les personnes en provenance de Chine, où la gestion du Covid est actuellement mensongère et calamiteuse: c’est pourtant la première chose à faire, aussi histoire de voir comment ça se déroule durant les premiers mois de la réouverture de la Chine, notamment en termes de nombre de personnes contaminées et surtout de variants détectés!
Au minimum pour les six premiers mois, peut-être un an !Si ces mesures pour contrôler les personnes en provenance de Chine ne sont pas prises et que la pandémie redémarre ici, soyons clairs : ce sera la guerre civile en Suisse et en Europe! Dans ce sens, la décision du Conseil fédéral de ne pas prendre de mesures pour contrôler systématiquement les passagers en provenance de Chine est honteuse et incompréhensible : on y lit une fois de plus un cynisme au service des seuls intérêts économiques.
Roger Deneys
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Lettre du jour – Chine: la Suisse est imprudente