Protection des édifices à GenèveChêne-Bourg double d’un coup son patrimoine architectural
Cinq bâtiments historiques, dont l’ancienne maison du garde-barrière, viennent d’être inscrits à l’inventaire, tout comme le parc qui abrite l’un d’eux.

Chêne-Bourg abritait jusqu’au mois d’octobre cinq édifices inscrits à l’inventaire, dont l’ancien couvent de la rue du Gothard. Ce chiffre vient de doubler. Le Département du territoire et la Commune ont choisi de mettre sous la même protection «des objets emblématiques», selon leur communiqué commun. Reste qu’il est parfois étonnant de voir quelles sont les raisons ayant poussé les autorités à opérer leur choix.
«Une inscription à l’inventaire, si elle a pour but de protéger les bâtiments choisis, n’empêche pas d’y effectuer des travaux.»
Le chalet et le parc Floraire font partie du lot. S’y balader est un plaisir. Saviez-vous, par exemple, que cette ancienne propriété de l’horticulteur-paysagiste Henry Correvon recèle un vrai petit jardin alpin avec des rocailles que l’on doit à son fils Fernand? On y découvre un amandier nain, des saxifrages, un platycodon (campanule à grandes fleurs) ou encore un Asplenium scolopendrium (une sorte de fougère). On peut aussi y rencontrer, selon les saisons, des tritons alpestres.
Le chalet lui-même, que l’on doit à un charpentier vaudois, U. L. Badel, est tout à fait particulier, «contraste d’éléments en bois très fins avec des formes volontairement plus rustiques, conférant une silhouette atypique à ce volume imposant». Tout un programme…
Témoin de la Ligne PLM
La mairie, une ancienne villa érigée en 1919, trône juste à côté. Si elle figure désormais à l’inventaire, elle le doit beaucoup à son architecte, Henry Baudin, indique notamment le communiqué. Pour le reste, que les autorités municipales ne nous en veuillent pas, mais la bâtisse est plus massive que jolie…
Bien plus petite est l’ancienne maison du garde-barrière. Une bicoque datant de 1887, sans trop de caractère pour notre œil de profane. Mais elle est le témoin d’un passé, celui des stations ayant appartenu à la fameuse Ligne PLM, la Compagnie des chemins de fer de Paris à Lyon et à la Méditerranée. Le Léman Express passe désormais dessous. La maison ne garde donc plus rien, en revanche elle est bien gardée! Un treillis métallique la ceinture entièrement, avec son portail muni d’un solide cadenas à numéros.
De l’école au café
L’école primaire de la place Louis-Favre rejoint elle aussi l’inventaire. Ce n’est pas surprenant. Ce bâtiment signé de l’architecte Marc Camoletti «constitue presque un archétype» du Heimatstil, indique le communiqué. Construit en 1904, il a belle allure. Pierres apparentes en façades, fontaine abritée par une petite marquise et «une toiture dépassant toutes les exubérances du genre».
Et si on terminait cette visite au bistrot? Le cinquième objet est en effet la maison qui abritait autrefois le Café du Gothard, dont seule l’enseigne subsiste. D’autres bâtisses villageoises de cette rue, qui fait partie du noyau historique de Chêne-Bourg, figurent déjà à l’inventaire. Celle-là est attestée dès 1806 sur le plan cadastral. Aujourd’hui, un restaurant asiatique a pris la place de l’ancien estaminet…
Rappelons enfin qu’une inscription à l’inventaire, si elle a pour but de protéger les bâtiments choisis, n’empêche pas d’y effectuer des travaux, voire des transformations, mais sous certaines conditions et après une annonce auprès du Service cantonal des monuments et sites.
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