En septembre, le Conseil d’État dévoilait son plan décennal d’investissement: un plan à 11,1 milliards, dont presque la moitié à dépenser pour lutter contre le réchauffement climatique. Et d’où viendrait l’argent? Contrairement au Conseil d’État, le professeur Soguel estime que Genève n’a pas les moyens de ses ambitions: sa dette est déjà trop élevée en comparaison suisse. Même sans hausse des taux, elle pèserait trop lourdement sur les budgets courants.
Faut-il se résoudre à ne voir dans ce plan qu’un écran de fumée (verte) à dissiper au plus vite? On pourrait le souhaiter, mais nous n’avons hélas plus ce luxe: le réchauffement est déjà bien visible et, comme le souligne le professeur Maradan, l’inaction finira par coûter plus cher que les milliards du plan. À moins de compter sur l’action hypothétique de la providence ou d’espérer que les autres fassent le travail à notre place, les Cantons, la Confédération, à qui le FMI recommande d’investir davantage depuis 2019, n’y couperont pas.
«Faute de marge de manœuvre financière, le Canton risque de devoir jouer plus serré.»
Mais pour Genève, la situation sera plus difficile. Faute de pouvoir s’affranchir aussi tranquillement que les autres des règles, faute de marge de manœuvre financière, le Canton risque de devoir jouer plus serré que le reste du pays et de faire des choix autrement plus déchirants. Un défi pour un Canton dont le talent collectif à éviter les décisions difficiles n’est plus à démontrer.
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Éditorial – Ces écueils sur la route du plan d’investissement cantonal
Genève a prévu d’investir 11 milliards en dix ans. Mais sa dette est déjà la plus importante des cantons suisses.