Comment imaginer que l’on travaille sur un chantier par une telle canicule et qu’il faille, par exemple, poser de l’enrobé bitumineux, dont la température atteint 160 degrés? C’est pourtant ce que font des ouvriers tous les jours dans notre canton.
Face à des épisodes de forte chaleur de plus en plus fréquents, pensons à celles et à ceux qui travaillent sous un soleil de plomb pour construire nos immeubles et nos routes.
Nous ne sommes bien sûr pas au Qatar, où, selon une enquête du journal «The Guardian», des milliers d’ouvriers ont payé de leur vie la construction des stades du Mondial, notamment en raison de la chaleur. Ici, nous avons heureusement l’occasion d’agir avant que des drames ne se produisent.
«On ne sautera pas de joie à l’idée d’interrompre des travaux et donc de les prolonger.»
Il n’existe pas de solution simple. D’une part, les travaux routiers sont souvent organisés en été, pour limiter leur impact sur le trafic. D’autre part, personne n’aime voir un chantier sous ses fenêtres. On ne sautera pas de joie à l’idée de démarrer les travaux à 6 heures du matin, ou de les interrompre, et donc de les prolonger, dans un canton où le moindre changement de tuyau prend à peu près un siècle.
Mais la santé des ouvriers est à ce prix. Si l’on peut arrêter les chantiers en montagne lorsqu’il neige, il devrait être possible, alors que le climat se réchauffe, de prévoir aussi des exceptions en cas de canicule. Horaires décalés, courtes pauses fréquentes, fixation de seuils de température: plusieurs solutions sont possibles. Aux partenaires sociaux et à l’État de se parler pour trouver des compromis et les faire respecter.
Sans espérer résoudre la question en quelques semaines, l’essentiel consiste à prendre ce problème très au sérieux, collectivement et rapidement. Car il est là pour durer.
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Éditorial: chaleur sur les chantiers genevois – Canicule: il faut protéger les ouvriers
Les travaux se poursuivent sous un soleil de plomb. Pour la santé des employés, il est temps d’empoigner le problème collectivement.