
Café ou expresso?
Un objet, deux mots. Les exemples sont légion dans notre région. Qui n’a jamais été surpris de commander un «café» en France et de voir débarquer une tasse ridicule, soit un «expresso»? À l’inverse, quel est le frontalier qui ne s’est pas fait avoir en fin de repas, en découvrant son «café» servi dans un bol (ou presque). Inutile d’en faire la remontrance au serveur. Sachez qu’à Genève: un café est long, un expresso court.
Au revoir ou adieu?
Le voilà qui s’en va. D’un signe de la main, il nous fausse compagnie tout en glissant un bref «Adieu». En face, c’est le choc! «Comment ça adieu?» Car, sachez-le, pour un Français, ce petit mot est synonyme de départ définitif. Une signification qui rappelle l’étymologie de ce terme: «Je te recommande à Dieu. » Loin de faire ses adieux à chaque séparation, le Français préfère dire «au revoir». Plus logique là encore. Autant dire que quand les Suisses se disent «Adieu» en guise de bonjour, les Français y perdent leur latin.
Ou bien?
L’expression «ou bien» coule dans les veines des Romands. «Ça va ou bien?» «Tu viens au ciné ou bien?» ou le fameux «Ça joue ou bien?» Deux petits mots si helvétiques que toute tentative de traduction franco-compatible paraît grotesque. Deux petits mots qui ouvrent la brèche, proposent une alternative qui ne dit pas son nom, soulignent l’éventail des possibles, laissent le choix à l’interlocuteur, suscitent l’imaginaire d’un tiers, ouvrent un abîme de suspense… Deux petits mots tel un sésame. Vous avez saisi, ou bien?
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Parlez-vous le Grand Genève? – «Café ou expresso? Au revoir ou adieu? Ou bien?»
Bien que le français soit la langue officielle de chaque côté de la frontière, de nombreuses expressions différent. Pour y voir plus clair, retrouvez chaque mois un nouvel épisode de notre petit dico des mots de chez nous.