Six ans. C’est le temps pris par la Ville de Genève pour présenter le concept – pas encore le projet concret – du Musée d’art et d’histoire rénové et agrandi. Six ans depuis le refus du projet Jean Nouvel par la population. Six ans pour reprendre l’idée des opposants de l’époque: enterrer l’extension sous la butte de l’Observatoire.
A priori, le choix du sous-sol paraît logique. Les électeurs ne voulaient pas d’une modification du bâtiment historique, ni d’une architecture voyante, ni d’une construction «pharaonique». Bon, s’agissant des pharaons, le projet revu n’est pas en reste: il devrait coûter 200 millions, contre 130 pour celui de Jean Nouvel.
«Pour éviter une nouvelle déconvenue, la Ville veut limiter l’ampleur et la visibilité de l’extension.»
Sami Kanaan et Frédérique Perler, élus en charge du dossier, ont écouté le message du peuple. Ils évitent de froisser un électorat rétif aux gestes architecturaux d’ampleur. Pourtant, une telle prudence n’est pas forcément gage de succès. Dissimuler une partie du musée peut donner l’impression que Genève a honte de sa culture. Par ailleurs, le peuple acceptera-t-il une version 50% plus chère et nécessitant quand même l’abattage d’arbres?
Malgré ou à cause de sa discrétion, l’agrandissement suscitera des oppositions. Pour les surmonter, la Ville devra nous faire rêver un peu quand même. Le concours d’architecture, ainsi que les aménagements autour du bâtiment, pourraient y parvenir. Mais rien n’est gagné.
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L’éditorial: Musée d’art et d’histoire – Cachez ce musée que je ne saurais voir
La Ville a mis six ans pour proposer une nouvelle extension du MAH, enterrée sous la butte de l’Observatoire. Cette version sera-t-elle la bonne?