Propulsées par un rebond d’anthologie de l’économie, les finances cantonales se rétablissent lentement. Avec 460 millions de déficit, la situation n’est certes pas brillante, mais c’est le meilleur chiffre depuis le début de la pandémie. Naturellement, pour les chiffres noirs, il faudra attendre après 2025 peut-être. Et c’est toute la question du rythme du retour à l’équilibre qui se pose.
Pour remonter plus vite, il faudrait bloquer les dépenses, les diminuer ou augmenter les revenus. Facile? Un premier test attend les beaux parleurs avec la mise à contribution des communes désormais potentiellement responsables des maisons de quartier. Le deuxième serait de réussir à ponctionner les plus riches d’entre elles. Quant à faire porter l’effort sur les dépenses, le Conseil d’État a choisi: on ne coupe pas, on ralentit l’augmentation et on ne touche pas aux prestations publiques. Mieux, 300 nouveaux postes de fonctionnaires verront encore le jour l’an prochain.
Doublé d’un ambitieux plan d’investissement, ce budget a-t-il des chances de passer? Il est taillé pour trouver une majorité au centre gauche, mais les élections approchent… On verra bien. Sur le fond, le gouvernement compte une fois encore sur la conjoncture pour revenir à l’équilibre. Il ne peut guère faire autrement, puisque, depuis le début de la législature, ses réformes sont régulièrement refusées par le peuple (comme son projet sur la CPEG) ou par le parlement (réévaluation fiscale des immeubles). Ses marges de manœuvre sont de plus en plus étroites, comme le démontre l’approche du frein à l’endettement. Un nouveau variant du Covid, une tension en Asie, une augmentation des taux d’intérêt et il ne sera plus possible de se tracer d’habiles chemins de crête.
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Commentaire – Budget: merci la conjoncture!
Le Canton diminue son déficit et pense à l’avenir. Mais ses finances restent très fragiles