Lettre du jourBrumisateurs en question

Genève, 21 juin
La bêtise de l’humain est-elle sans limite? Telle est la question que je me pose en découvrant la dernière idiotie inventée par la Ville de Genève.
À quelques mètres de là, d’autres bancs à l’ombre des Tilleuls, bien plus frais. À 100 mètres, les rives fraîches du Rhône et de l’Arve, le ronronnement du compresseur en moins. Les badauds ne s’y trompent pas, leur choix est vite fait.
Ceux qui ont inventé ça sont tellement peu sûrs d’eux qu’ils ont muni l’installation d’une carte plastifiée, certainement rédigée par le Département communication, qui serait censée expliquer l’avantage de cette machine par rapport à l’ombre d’un arbre.
Malheureusement pour eux, le test est sans appel, c’est bien sous les arbres qu’on se sent le mieux.
Je pense que le but de l’exercice, plus que de nous rafraîchir, serait de démontrer que l’humain, tout-puissant par sa technologie de pointe, sauvera la planète des maux qu’il a lui-même créés, dans le cas présent le réchauffement? Ainsi les éco-libéraux euphoriques pourront continuer la croissance infinie de leur capital et le bétonnage du canton, au détriment du respect des ressources et de l’équilibre naturels.
Devant ce petit compresseur qui pétarade avec insolence, mon cœur balance. Entre la rage de venir cette nuit lui mettre le feu et les larmes qui me viennent aux yeux: «Jamais ils ne s’en sortiront, trop d’orgueil, trop de bêtise.»
Dominique Vadi
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