Refermée sur la fantastique clameur d’un sacre historique, qui aura porté Lionel Messi au firmament mondial avec le sacre de l’Argentine face à la France, cette Coupe du monde aura donc connu pour point d’orgue l’une des plus extraordinaires finales de l’histoire. C’est la force du football: sa puissance émotionnelle, universelle, éclipse tout. Alors, dans le bruit furieux de ces bonheurs argentins ou de ces tristesses françaises, on pourrait oublier ce dont il faudrait précisément se souvenir: le chemin pris pour en arriver là et où il mène.
Le football d’aujourd’hui, c’est bien sûr Leo Messi, divin enchanteur qui se retire au sommet de son art en faisant le désespoir de celui qui lui succédera, Kylian Mbappé. Mais en coulisses, le foot business charrie ses propres miasmes. C’est ce Mondial au Qatar, attribué dans des circonstances douteuses, «construit» dans des conditions indignes. C’est 220 milliards injectés (ou plus si entente…) pour l’organiser dans une seule ville, oui, mais sans pouvoir s’acheter une morale pour autant. Au contraire.
Le foot de demain, c’est quoi? C’est un Mondial dans quatre ans, cette fois éclaté dans trois immenses pays (Canada-USA-Mexique), avec 48 équipes, seize de plus que maintenant, la démesure, rien d’autre. La FIFA y voit son compte. C’est tout ce qu’elle voit d’ailleurs.
Aujourd’hui et demain: le cynisme et le gigantisme, l’horizon tordu au moment même où les émotions insensées d’une finale d’exception peuplent encore toutes les têtes. Tout le paradoxe est là, le bonheur et le drame à la fois.
La folle dramaturgie de cette finale a sans doute tout balayé sur son passage. Sauf cette inquiétude qui surnage et qui interroge inéluctablement sur le chemin emprunté.
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Éditorial sur la Coupe du monde – Bonheur et drame du foot
L’édition 2022, au Qatar, s’est terminée avec une finale exceptionnelle qui a couronné l’Argentine. Mais cela ne suffit pas à gommer les interrogations sur le football business.