Nul besoin de brandir un exemple extrême, comme celui de l’enlèvement d’enfants à Thônex qui a récemment été médiatisé, pour constater que quelque chose ne tourne pas rond au pays de la séparation. Notre rédaction est régulièrement interpellée au sujet du Service de protection des mineurs, dont les déterminations sont estimées totalement injustes par des parents désespérés, qui finissent privés de garde voire de droit de visite. Bien malin qui, de l’extérieur, prétend y voir totalement clair.
À Genève, le changement émane de l’intérieur du système: des professionnels ont uni leurs compétences pour essayer d’éviter l’escalade et de désengorger les tribunaux. Le nouveau mode de prise en charge des séparations conflictuelles (mais sans violences), proposé par l’association ScopalE, mérite l’attention de tous les milieux concernés: médiateurs, thérapeutes, avocats, etc. Il ambitionne d’intervenir au plus tôt, quand le conflit n’est pas encore installé dans le dur, et de faire collaborer des professionnels entre eux. De la prévention et des regards croisés de spécialistes, voilà une recette qui s’applique à de plus en plus de domaines, comme la santé, pour ne mentionner que les différents «boards» dont se sont dotés les HUG.
Le modèle allemand de Cochem fait des émules en Suisse. Il a inspiré, en Valais par exemple, un modèle de «consensus parental», dont les premiers bilans semblent positifs. Ici, la crème de la crème des spécialistes du secteur lance son propre dispositif, ni tout à fait le même ni tout à fait un autre.
Avec des cours pour parents séparés, qui sensibiliseront aux dérives, et des consultations à prix d’ami, il ne reste plus qu’à espérer que la justice ne soit actionnée qu’en dernier recours.
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Éditorial – Bien se séparer, ça s’apprend?
Une association de professionnels propose des cours aux parents en conflit.