Elections en ItalieBepe Grillo n'accordera sa confiance à aucun gouvernement
Le chef du Mouvement 5 Etoiles (M5S), arrivé en troisième position aux élections générales en Italie, a refusé toute entente avec la gauche de Pier Luigi Bersani. Son parti est très courtisé en l'absence de majorité au Sénat.

Beppe Grillo, le chef du Mouvement 5 Etoiles (M5S), a réitéré mercredi son refus de toute entente avec la gauche de Pier Luigi Bersani. Le petit parti écologiste SEL, membre de la coalition de centre-gauche, a de son côté rejeté toute alliance avec la droite.
«Le M5S n'accordera aucun vote de confiance au Parti démocrate (PD, gauche) ni à personne d'autre. Il votera en faveur des lois qui reflètent son programme», a écrit sur son blog M. Grillo, dont le parti (un quart des voix) est très courtisé en l'absence de majorité au Sénat.
Ces déclarations sont intervenues alors que l'une des hypothèses avancées pour sortir l'Italie de l'impasse politique serait un gouvernement de gauche majoritaire à la Chambre et minoritaire au Sénat qui bénéficierait d'un soutien au coup au coup des élus estampillés 5 Etoiles.
M. Bersani, qui devrait tenter de former un gouvernement, a fait mardi des avances mesurées en direction du M5S, dont la percée spectaculaire relève surtout du vote de protestation. Il avait toutefois ajouté que toute formation soutenant un gouvernement de centre-gauche devrait voter la confiance au Parlement.
Propositions «indécentes»
Beppe Grillo lui a toutefois claqué la porte au nez, l'accablant d'injures. Il a rappelé une série de remarques hostiles au M5S faites par le dirigeant du PD pendant la campagne et observé: «Et il a l'arrogance de quémander notre soutien».
Il a également accusé M. Bersani de faire des propositions «indécentes» à son mouvement et de le «harceler politiquement». Il le traite aussi de «mort vivant doué de la parole». Il lui reproche de ne pas avoir démissionné au lendemain du scrutin pour, affirme-t-il, sa piètre performance électorale.
La coalition de centre-gauche était donnée gagnante de quinze points dans les sondages à la mi-décembre. Mais elle n'est parvenue à l'emporter que d'une courte tête lors du scrutin de dimanche et lundi face au retour de Silvio Berlusconi et à la poussée du M5S.
Imprécisions
Piqué au vif par cette attaque en règle, M. Bersani a répliqué par communiqué. «Ce que Grillo a à me dire, y compris les insultes, je veux l'entendre au Parlement. C'est là que chacun assumera ses propres responsabilités», a-t-il dit.
Les déclarations de M. Grillo ont accru l'incertitude en raison de leur virulence mais aussi de leur imprécision. En effet, en parlant de vote de confiance, il n'a pas dit s'il s'agit du premier vote de confiance au Parlement, permettant à un gouvernement d'entrer en fonction, ou s'il pense aux votes de confiance qu'un gouvernement peut poser sur des lois spécifiques pour en accélérer l'adoption.
En outre, un de ses élus en Lombardie, Ferdinando Alberti, avait affirmé un peu plus tôt que le mouvement envisageait un premier vote de confiance. «Après quoi nous verrons les lois les unes après les autres en espérant que le nouveau gouvernement ne fasse pas comme le précédent qui demandait la confiance sur tous ses projets».
Non à Berlusconi
Sans appui du M5S au Sénat, la gauche n'aurait d'autre solution que de s'appuyer sur les voix des sénateurs de M. Berlusconi. Une solution hautement improbable à l'heure actuelle, d'autant que Nichi Vendola, chef du parti SEL (Gauche, Ecologie, Liberté) a exclu toute alliance de gouvernement avec le «Cavaliere».
«Non à une grande coalition», a-t-il dit à l'issue d'une rencontre avec Pier Luigi Bersani. Dans un communiqué, le chef de file de la petite formation écologiste dit espérer que Beppe Grillo ne veut pas lui non plus d'un «governissimo» (gouvernement de grande coalition). Nichi Vendola appelle en revanche à un gouvernement susceptible de «créer un électrochoc» dans le pays.
L'incertitude gouvernementale n'a cependant pas empêché l'Italie de passer son premier test de confiance post-élections sur les marchés en réussissant une émission obligataire. Le Trésor italien est parvenu à lever 6,5 milliards d'euros à moyen et long terme, soit le maximum prévu, à des taux au plus haut depuis octobre mais en deçà de ce qu'avaient craint les analystes.
ats
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