Bataille en vue sur les armes de service
Pas question de durcir les conditions de détention des armes pour plaire à Bruxelles. Branle-bas de combat sous la Coupole.

C'est une pierre d'achoppement qui complique un peu plus les relations entre la Suisse et l'Union européenne (UE). Elle porte sur une tradition typiquement helvétique: la détention d'armes à feu.
Les derniers attentats ont renforcé la détermination de l'UE à mieux contrôler les armes sur le continent et à durcir la réglementation. Comme membre de l'espace Schengen, la Suisse devrait suivre. Le Conseil fédéral doit indiquer d'ici à l'été s'il accepte de reprendre la directive. Avant même que le gouvernement ait tranché, la commission de la politique de sécurité du Conseil des Etats met la pression. Elle attend du Conseil fédéral «qu'il exploite au maximum la marge de manœuvre dont il dispose».
Les tireurs s'inquiètent surtout pour l'utilisation de magasins à vingt coups, l'arme de service ou l'obligation d'adhérer à une société de tir. L'UE veut aussi bannir certaines armes semi-automatiques et prévoit de nouvelles dispositions pour la mise hors service, la conservation et le commerce en ligne.
Si ces mesures passent, les sociétés de tir promettent déjà de saisir le référendum. «Selon Simonetta Sommaruga, leurs principales revendications devraient pouvoir être prises en compte», rassure le président de la commission, Isidor Baumann (PDC/UR). Cela ne suffit toutefois pas à calmer les esprits.
«Si la Suisse ne reprend pas cette directive, on risque tout au plus de se faire tirer les oreilles»
Ce n'est pas la première fois que cette problématique est portée devant le parlement. A chaque fois, la ministre a tenté de rassurer, mais sans convaincre les chasseurs, collectionneurs ou militaires. «Si elle était moins angélique, nous n'aurions pas ces problèmes, réagit Yannick Buttet (PDC/VS). Il faut arrêter de vouloir être les meilleurs de la classe. Si la Suisse ne reprend pas cette directive, on risque tout au plus de se faire tirer les oreilles.»
Jean-Luc Addor (UDC/VS) va plus loin: «Il n'est pas question d'exploiter une quelconque marge de manœuvre, il faut dire non. Bien que les Suisses se soient largement prononcés en 2011 contre l'initiative sur les armes, le parlement a quand même introduit par la bande des durcissements, en instaurant de fait un registre des armes.» Pour lui, la directive européenne ne servira qu'à enquiquiner les honnêtes gens. Et de rappeler que les armes utilisées lors des derniers attentats ont été acquises illégalement.
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