Archives intimesAvide de savoirs, un jeune berger a consigné le monde
Dans un ouvrage érudit, Karelle Ménine se plonge dans les cahiers d’écolier du Valaisan Maurice Gabbud, qui a noirci quantité de pages au début du XXe siècle.

Aux pages 34 et 35 du deuxième cahier, Maurice Gabbud énumère des lieux de son Valais natal – cols, combes, crêtes, rivières –, indiquant parfois l’altitude. Au milieu du flot de mots, l’écriture se met en espace pour se muer en géographie.
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Des pages recouvertes de phrases indociles, dont les lignes ondoient comme de farouches ruisseaux. Des collisions de lettres, des jeux de mots et des amoncellements de listes qui se font paysages ou dessins. S’emparant de l’entier des feuillets jaunis, sans souci de la marge, cette écriture aussi leste que foisonnante occupe les cahiers d’écolier de Maurice Gabbud (1885-1932), paysan originaire de Lourtier, en Valais.