Carnet noirAvec Lise Ramu, le théâtre romand perd une de ses muses
La grande comédienne, créatrice avec Philippe Mentha du Théâtre Kléber-Méleau, nous a quittés. Hommage.

«Encore une journée divine», disait-elle en 1982 dans «Oh les beaux jours», de Samuel Beckett. C’était sur la scène du Théâtre Kléber-Méleau, qu’elle avait inventé avec Philippe Mentha trois ans plus tôt. Que de soirées divines Lise Ramu nous a-t-elle offertes durant plus de cinquante ans de théâtre. Tennessee Williams, Heinrich von Kleist, Molière, Goldoni, Shakespeare, Brecht, Max Frisch, Jacques Probst… autant de compagnons de route qu’elle sublima en les révélant, bruissante de vie et de possibles. Cette planète théâtre, elle l’arpenta, à la recherche du mystère de la présence. Peu de comédiennes auront vécu aussi intensément la ferveur de la scène, le désir effréné de s’approcher d’un texte et d’un personnage. Lise Ramu ne jouait pas, elle donnait de la lumière. Depuis de longues années, elle souffrait de l’alzheimer. Elle nous a quittés lundi.