Au Victoria Hall, une déferlante juvénile
Le Concert de l'An des Amis de l'OSR a mis sur un grand piédestal des talents qu'il faudra suivre

Comment fêter le 80e anniversaire des Amis de l'Orchestre de la Suisse romande? En convoquant une certaine jeunesse musicale, talentueuse et précoce, et en donnant au rendez-vous le faste qui sied à ces festivités. Mercredi soir, le Concert de l'An de la vénérable institution a fait défiler au Victoria Hall quelques grandes promesses de demain, dans un décor floréal faisant du pieds à la Russie – le Nouvel-An orthodoxe tombait le même jour. La Russie dans les fleurs, donc, et la Russie dans les notes aussi, avec un programme musical tourné vers Borodine, Tchaïkovski et Khatchatourian. On attendait de voir à l'œuvre le chef vénézuélien Ilyich Rivas, 22 ans seulement; il a confirmé tout le bien qui se dit sur son compte, en livrant une lecture saignante et enlevée – à défaut d'être toujours très claire – du Prince Igor de Borodine. D'une gestique robotique, dépourvue de mouvements ronds, il a éclairé avec maîtrise les atmosphères prégnantes du Capriccio italien op. 45 de Tchaïkovski et celles, folkloriques, de la Suite N° 1 de Spartacus.