Performances et clubbingAu Mapping Festival, on purge le trop-plein d’écran
Pour sa 18e édition, le rendez-vous de l’électronique «déviante» fait le show au MAH.

«La supraconnectivité rend débile.» C’est le constat sans appel émis par les organisateurs du Mapping Festival, 18e édition du 19 au 29 mai à Genève. Que faire alors? Lâcher les écrans, pardi, respirer un bon coup et plonger dans l’envers du décor…
Après la pause forcée du Covid, l’envie s’est fait ressentir de «réunir les gens avec des expériences collectives». Ainsi que nous l’explique le nouveau binôme directeur du festival, Maïa Wolf et François Moncarey, en place depuis 2021. «Pendant deux ans, nous avons eu tellement d’écrans qu’il s’agit à présent de les éviter.»
Un hymne au laser
Allons-y donc pour «relier les gens dans l’espace réel»! Et voyons dès lors ce que ladite supraconnectivité mentionnée plus haut permet cette fois comme «états modifiés de conscience». Une œuvre s’impose dans le copieux programme du Mapping, cet «Hymn» des Belges Antoine Goldschmidt et Ofer Smilansky.
«Hymn», à voir les 19 et 21 mai dans la cour intérieure du Musée d’art et d’histoire, consiste en une installation monumentale avec des lasers suspendus, dont le duo joue à sa guise, offrant à entendre une variation personnelle de cette partition chorale des plus vibrantes, l’«Hymne des Chérubins» de Tchaïkovski. La performance, qui dure une quinzaine de minutes, est reprise plusieurs fois dans la soirée, de 21 h 30 à 23 h 30.
Autre incontournable du festival, «Alphaloop», du Marseillais Adelin Schweitzer, propose elle aussi une expérience immersive, cette fois par le recours à la réalité virtuelle. Casque sur la tête, mais pas seulement, indiquent les organisateurs. Au Musée d’art et d’histoire toujours, les 19, 20 et 21 mai – le Mapping croise la Nuit des musées – le public sera invité par groupe de cinq à se faire guider à travers les couloirs du bâtiment.
Qualifié de «techno chamane», le guide d’«Alphaloop» entend explorer les limites de la VR dans un environnement physique. «Le dispositif, conséquent, se déploie en direct, tel un spectacle», insistent les programmateurs.
Trip visuel et sonore
Trois autres lieux encore seront investis par le Mapping, ainsi du KZERN, espace festif dans l’ancienne caserne des Vernets, où se croiseront clubbers et performances, en particulier sous un dôme géodésique installé dans la cour. Il abritera «Live painting», sonorisation quadriphonique, show laser et mapping à proprement parler, notamment ces projections vidéo sur une fresque de l’artiste ukrainienne Zhi Zhi (26 mai).
Dans un même temps, L’Abri, au pied de la Vieille-Ville, présentera divers travaux issus de ses résidences, tandis qu’aux Bains des Pâquis, on donnera conférence sur les «illusions sonores et optiques» (27 mai) avant de se faire un trip musical et corporel. Le Mapping est bien dans son temps.
Mapping Festival, du 19 au 29 mai, divers lieux. Infos: mappingfestival.com
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