En février à GenèveAu cimetière ou à l’usine, voici Antigel dans ses Made In
En marge des concerts et spectacles, le festival genevois annonce enfin ses événements insolites, dont une balade sur la piste de l’acteur Richard Burton.

Comme chacun sait, le canton de Genève abrite 45 communes, pas une de plus. Pourtant, le festival Antigel, arpenteur réputé des territoires municipaux, en dénombre 46. La dernière d’entre elles n’étant autre, selon les organisateurs, que la communauté des festivaliers et des artistes invités. En bref, un monde en soi, unique en son genre si l’on en croit les dires de la manifestation genevoise, qui déroulera sa 13e édition du 3 au 25 février.
Nul besoin de tout savoir du canton, puisqu’il suffit de suivre le guide suprême de la culture en vadrouille. Antigel, après avoir dévoilé en décembre sa solide sélection de spectacles – dont les concerts de Lous and The Yakuza, de John Cale, de November Ultra et de Patrick Watson –, annonce à présent ses fameux Made In.
Vitrine tout terrain
Ici sont les balades dans des lieux que l’on souhaite insolites. De préférence inaccessibles en temps normal. Toujours agrémentés de scénettes, un bout de danse, une giclée de musique live, des voix qui racontent quelque chose d’intrigant, des fumigènes, du son et des lumières. Son et lumière, la formule résume assez bien le champ d’action des Made In, qui restent l’une des propositions les plus suivies par le public du festival. C’était hier une gravière, une forêt, un sous-sol. Cette fois, à nouveau dans une école, un centre sportif, et, nouveauté, dans un cimetière.
Le Made In, le «fabriqué en», voilà ce qui fait la fierté d’Antigel, sa signature maison, une vitrine tout terrain et l’assurance de pouvoir intéresser, et impliquer, un large panel de collectivités publiques, également les entreprises de la région, autant d’éléments essentiels dans le montage financier de l’événement hivernal.
«En février 2023, le Made In «Je suis un cerf» s’en ira quêter un peu de sauvagerie sur les sentiers bordant le Rhône.»
En 2023, les Made In se comptent au nombre de six. Deux d’entre eux consistent en des soirées dansantes agrémentées d’animations, l’une à la Salle des fêtes de Carouge (10 février), l’autre au Grand Théâtre, au registre des «Late Nights» régulièrement hébergées par l’institution lyrique (11 février): masque obligatoire – le loup de carnaval, pas le chirurgical.
Aux quatre propositions suivantes d’assurer le dépaysement. Pour «Secrets de fabrique», il faudra se rendre à Meyrin, dans les hangars désaffectés de l’entreprise de distribution pharmaceutique Uhlmann-Eyraud (samedi 4 février). «Je suis un cerf» invite à se retrouver au-delà de Saint-Jean, sur l’aire bétonnée du Cycle de Cayla, pour s’en aller quêter le naturel sur les sentiers bordant le Rhône (8 et 9 février). «Bubble Dream» (18 février) investit les courts de tennis sous bulle du Centre sportif des Cherpines, à Plan-les-Ouates. Le comédien Fabrice Melquiot, collaborateur régulier du festival, y donnera un «poème écologique et cosmologique».
Ci-gît Richard Burton
En 1984, l’acteur gallois Richard Jenkins, alias Richard Burton, 58 ans, décédait des suites d’une hémorragie cérébrale. L’amant de «Cléopâtre», le mercenaire des «Oies sauvages», avait trouvé à Céligny une retraite idéale en marge de sa carrière hollywoodienne.
Inhumée dans le vieux cimetière communal, sa dépouille est signalée par une pierre tombale des plus sobres. Buveur incurable, tabagique, l’archétype du séducteur vieille école suggère à Antigel une visite dans les parages de sa dernière demeure (24 et 25 février). Les chaussures de marche sont recommandées. Pour la météo, on hésite encore entre le passe-montagne et la jupette de centurion.
Antigel, 13e édition, du 3 au 25 février. Infos: antigel.ch
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