Obtenir un très haut poste à l’État n’est plus forcément attractif. Alors que le nouveau chef de l’Office médico-pédagogique vient d’être nommé, l’administration nous l’a confirmé: il est difficile de trouver de bons candidats pour ces fonctions parfois très exposées. Ceux-ci peuvent craindre d’être pris pour un fusible, d’œuvrer au plus près du politique, de se retrouver au cœur d’un scandale.
Pourtant, dénicher la personne adaptée pour ces hauts postes est essentiel pour la bonne marche de l’administration. Des fonctionnaires qui connaissent leur domaine sur le bout des doigts, mais aussi les rouages de l’État. Des employés qui croient au service public, qui traqueront les dysfonctionnements, lèveront les lièvres, sanctionneront le harcèlement, dont plusieurs interlocuteurs nous disent qu’il est un fléau au sein des services publics.
Nouvelle stratégie de ressources humaines, plan de lutte contre l’absentéisme: des mesures ont été prises au cours de cette dernière législature. Aux futurs conseillers d’État de poursuivre dans cette voie. Quant au renforcement de l’attractivité des postes de cadres, la réforme de la grille salariale G’evolue pourrait permettre à l’administration de mieux rivaliser avec le privé, qui offre de meilleurs salaires aux plus hautes fonctions.
Mais il faudra aussi que les nouveaux magistrats prennent immédiatement de bonnes habitudes: soutenir plutôt que punir les lanceurs d’alerte, moins interférer dans l’opérationnel, assumer l’erreur plutôt que de tenter de la dissimuler. Alors peut-être, les plus hautes sphères de l’État feront à nouveau rêver les meilleurs candidats.
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Éditorial – Recrutement à Genève – Attirer les bons candidats au sommet de l’État
L’administration peine à recruter ses hauts fonctionnaires. Des mesures tentent de revaloriser ces postes très exposés.