Produire artificiellement des glaciers dans le canton de Berne pour atténuer les pénuries d’eau en été. C’est l’idée lancée par le groupe parlementaire des Verts au Grand Conseil bernois. Mais l’expérience ne séduit pas le Conseil-exécutif.

Le postulat demande au gouvernement de déterminer quels sites du canton seraient les mieux adaptés pour accueillir ce projet. Au vu des périodes de sécheresse à venir, il est important de les identifier afin d’inscrire une telle utilisation dans le plan directeur, notent les auteurs de l’intervention.

À l’appui de sa requête, le groupe des Verts explique qu’avec le changement climatique qui provoque la fonte des glaciers, la quantité d’eau de fonte sera insuffisante à l’avenir. Il rappelle que des expériences jugées probantes de production de glaciers artificiels durant l’hiver sont menées dans l’Himalaya pour lutter contre la pénurie d’eau causée par le réchauffement climatique.

Stupas de glace

Durant l’année, l’eau serait stockée dans un lac de montagne. En hiver, elle serait acheminée en aval par des conduites vers un lieu adéquat où elle sortirait en fontaine, gelant au contact de l’air pour former un stupa, sorte de congère qui ressemble à un cône. Quand les températures montent, ce cône fond et l’eau peut être utilisée pour irriguer les champs du Plateau.

Un projet qui adopte cette technique a vu le jour en 2021 dans les Grisons pour sauver le glacier de Morteratsch. Il s’agit d’utiliser l’eau de fonte du glacier accumulée en haute altitude pour produire de la neige quelques centaines de mètres plus bas. Ce procédé permet aussi de créer des stupas de glace.

Scepticisme du gouvernement

Dans sa réponse, le Gouvernement bernois relève lui aussi que le changement climatique influence le régime des eaux et que les solutions de stockage de l’eau en fonction des régions revêtiront une importance croissante à l’avenir. Mais il ajoute qu’il n’est pas certain que la production de glaciers soit un projet adapté pour remédier au manque d’eau sur le Plateau.

Le Conseil-exécutif dit constater qu’un enneigement artificiel des glaciers en hiver ne permettrait de ralentir que légèrement leur fonte, mais pas de la stopper. Comme la fonte dépend des températures, la quantité d’eau ne pourrait pas être augmentée rapidement en cas de sécheresse et de besoins urgents.

Le gouvernement estime donc qu’un examen plus approfondi de la production de glaciers dans le canton n’est pas opportun à l’heure actuelle. Pour justifier sa position, il mentionne les ressources en personnel et financières nécessaires ainsi que le potentiel incertain pour l’alimentation en eau.

ATS

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