AtletiCAGenève grade pour ne pas rester en rade
Le meeting se hisse dans le gotha international. Plus chère mais pas moins populaire, sa 32e édition lancera le 4 x 400 m mixte.

AtletiCAGenève, c'est depuis plus de trente ans un meeting à taille humaine, où l'athlète est au centre et la performance sans artifice. «Le plus grand des petits meetings», a-t-on dit, classé 36e dans la hiérarchie mondiale en 2018. Son hospitalité bon enfant et sa piste aux records ont fait sa réputation. Au stade du Bout-du-Monde, on a vu passer Earl Bell, Christine Arron, Carolina Klüft ou Christophe Lemaitre. Les cracks s'y aventurent volontiers et les jeunes espoirs s'y pressent avec bonheur. Le tout pour des clopinettes et la beauté du geste. Ici, le cachet de la réunion n'est pas une affaire de gros sous.
Seulement, depuis cette année, ce gage de qualité ne suffit plus. Pour attirer les athlètes de pointe, il est désormais recommandé d'arborer le label officiel de l'EAA (l'association européenne) et d'intégrer son circuit. Comme d'autres sports, en mal d'image, l'athlétisme se réinvente. Sa dernière lubie: établir un ranking, comparable à celui de l'ATP, en distribuant des points en fonction du statut des meetings. Le système devait même valider les qualifications pour les futurs grands championnats. Encore à l'essai, pas vraiment plébiscité, il a finalement suspendu cette mesure…
Quoi qu'il en soit, la question s'est posée. Monter en grade ou rester en rade? Après mûre réflexion, quitte à courir un risque, les organisateurs genevois ont décidé de franchir le pas. En acceptant de figurer dans ce gotha, AtletiCAGenève coûtera plus cher mais il veut croire qu'il n'y perdra pas au change. «D'une certaine façon, il était logique que l'on adhère au circuit, commente Walter Zecca, le directeur du meeting, On y a notre place. Mais on ne trahira pas notre philosophie. La promotion de l'athlétisme reste notre priorité, et cela sur tous plans, régional, national et international.»
Ce droit d'entrée a bien entendu un prix, lié aux nombreuses obligations contractuelles. Avec un prize money de 30 000 euros et des surcoûts logistiques et techniques, il doublera le budget de la manifestation, devisé à 97 000 francs l'an passé. «On part en piste pour trouver de nouveaux partenaires et renouveler les subventions de la Ville de Genève et du Fond du sport, indique Walter Zecca. On compte sur Swiss Athletics pour nous ouvrir des portes, sur des synergies avec d'autres meetings, sur la mutualisation de certaines dépenses.» Mais pas question de faire payer le public. AtletiCAGenève tient à son esprit d'ouverture et repose plus que jamais sur le bénévolat. «C'est sûr, on ne comptera pas nos heures», glisse le dirigeant, également entraîneur de Timothé Mumenthaler, l'un des plus sûrs espoirs de l'athlétisme genevois.
À voir, les servitudes sont nombreuses et les avantages encore difficiles à mesurer. «On a la liberté de monter notre propre grille d'épreuves et on aura le bénéfice d'organiser le premier relais 4 x 400 m mixte, qualificatif pour les Mondiaux de Doha. Les Anglais et les Allemands sont déjà sur les rangs. En fait, l'essentiel, c'est que les athlètes aient envie de revenir chez nous», estime Walter Zecca.
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Sprunger fidèle au poste
Son titre européen du 400 m haies, la notoriété qu'elle a acquise et sa future délocalisation aux Pays-Bas, là où son entraîneur Laurent Meuwly prendra ses fonctions de coach national en avril, ne bouleverseront pas ses habitudes. Lea Sprunger est trop attachée à AtletiCAGenève (ou au Résisprint de La Chaux-de-Fonds) pour céder à la folie des grandeurs. «Bien sûr que pour me frotter aux meilleures mondiales, je privilégierai les réunions de la Ligue de diamant. Mais je sais trop ce que je dois aux meetings romands et ce qu'ils peuvent encore m'apporter pour que je songe à les bouder», confie l'athlète du COVA Nyon.
Le 15 juin, elle sera donc fidèle au Bout-du-Monde et à son ample piste, sur laquelle elle a si souvent déployé ses grands compas. Qu'importe le statut du meeting, c'est d'abord sa dimension humaine — «La simplicité de son organisation et son ambiance décontractée» — qui prime pour elle. «Mentalement, je m'y suis toujours sentie à l'aise. Si les conditions météo sont bonnes, c'est l'idéal pour démarrer la saison, pour claquer un premier chrono après un gros bloc de préparation et quelques courses de réglage.» Mais en attendant l'été et les Mondiaux de Doha, c'est en salle que Lea Sprunger a lancé sa première campagne 2019 avec un prometteur 52''35 sur 400 m à Macolin. Son objectif est déclaré: le titre européen à Glasgow (2-3 mars). P.B.
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